(BFM Bourse) - Le CAC 40 a achevé la saison des résultats semestriels dans le dur. En moyenne, les membres de l'indice ont vu leurs actions reculer de 2,3% après la publication de leurs comptes semestriels. Si certains groupes ont su tirer leur épingle du jeu, comme Danone , Société Générale, L'Oréal ou LVMH, d'autres, comme Renault, STMicroelectronics ou Teleperformance ont sombré.
La saison des résultats du premier semestre 2025 des entreprises du CAC 40 s'est achevée vendredi, dans la douleur. Le bal s'est avéré difficile pour les pensionnaires de l'indice phare de la Bourse de Paris, avec de nombreuses déceptions et de lourdes sanctions.
Pour rendre compte de l'accueil du marché aux différentes publications des 39 sociétés ayant publié des résultats semestriels (Pernod Ricard, qui évolue en exercice décalé, livrera les comptes de l'ensemble de son exercice 2024-2025 fin août), nous avons pris un thermomètre simple.
Pour chaque pensionnaire du CAC 40, nous avons retenu la réaction du cours de Bourse lors de la séance suivant la publication. Soit le jour même pour les sociétés annonçant leurs résultats le matin, soit le lendemain pour les groupes qui publiaient le soir, comme LVMH et Michelin.
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Nous avons toutefois fait trois exceptions, pour Renault, Stellantis et Legrand. Renault et Stellantis ont tous deux émis des avertissements sur résultats en livrant des données préliminaires, respectivement les 15 juillet et les 21 juillet.
Legrand, de son côté, avait donné des premières indications très positives sur ses revenus du premier semestre, le 17 juillet, relevant alors son objectif de croissance pour 2025.
Dans ces trois exemples, nous avons retenu les variations lors des séances suivant ces annonces, car nous estimons que le gros de la réaction boursière s'est joué à ce moment-là.
C'est, certes, un peu rude pour Schneider Electric, qui avait grimpé de 7,7% lorsque Legrand avait publié ses indications sur ses revenus. Les deux groupes opérant sur les mêmes marchés, avec des produits très exposés à la demande pour les data centers et donc à l'essor de l'intelligence artificielle, le marché avait opéré une lecture croisée positive des annonces de Legrand pour Schneider. L'action Schneider Electric a ensuite chuté de 4,6% lorsque la société avait publié des résultats semestriels marqués par une génération de trésorerie décevante.
In fine, nous avons établi un classement compilé dans le tableau ci-dessous.
Une variation moyenne (très) négative
Le constat d'ensemble est frappant. Sur les 39 sociétés du CAC 40, 15 seulement ont signé une hausse, alors que 23 ont accusé une baisse (Eurofins a réussi "l'exploit" d'afficher une variation parfaitement stable (0,00%) dans la foulée de la publication de ses résultats).
Les autres statistiques montrent encore davantage combien les pensionnaires de l'indice ont souffert durant cette saison.
La variation moyenne des groupes du CAC 40 s'est inscrite à -2,3%, un chiffre extrêmement mauvais. Pour donner un ordre d'idée, la variation moyenne lors de la saison des résultats annuels de 2024 s'était inscrite à 0,8% tandis que celle du premier trimestre arrivait tout juste dans le vert (+0,04%).
Par ailleurs, huit groupes du CAC 40 ont enregistré des progressions de plus de 3% quand 14 au, au contraire, ont essuyé des baisses de plus de 3%, dont 10 de plus de 6%.
Les groupes du CAC 40 ont pu avoir du mal à surprendre, à l'image de l'ensemble des sociétés européennes. Bank of America notait, la semaine dernière, qu'une minorité (47%) des groupes du Stoxx Europe 600, un indice paneuropéen, avait réussi à battre les attentes en matière de bénéfices par action. Ce que la banque attribuait notamment aux effets de changes négatifs, un des thèmes de cette saison de résultats en Europe, avec la forte chute du dollar face à l'euro.
Le marché a par ailleurs fait preuve de nervosité, dans un contexte tendu par les incertitudes autour des droits de douane américains.
L'accord entre l'Union européenne et les États-Unis n'a été noué que dimanche dernier. Le texte a, de surcroît, été jugé décevant par certains observateurs.
"Ce qui avait commencé comme un soulagement dimanche s'est rapidement transformé en frustration lundi, lorsque l'idée s'est répandue que l'Union Européenne n'avait pas réussi à obtenir de concessions significatives de la part des États-Unis", explique Deutsche Bank. "Si l'accord réduit l'incertitude et le risque d'escalade, il confirme toutefois une détérioration marquée des conditions d'exportation des entreprises européennes vers les États-Unis", souligne de son côté UBS.
De lourdes sanctions
Dans cet environnement de marché guère idéal, les investisseurs n'ont pas pardonné grand chose. Hermès a chuté de 4,5% après avoir publié une croissance vigoureuse de 9% au deuxième trimestre, au-dessus des prévisions des analystes. Mais un poil trop juste pour contenter des investisseurs qui, selon UBS, espéraient un chiffre plus proche de 10%.
Publicis a de son côté accusé un plongeon de 6,7% après avoir pourtant publié des résultats qui ne comportaient aucune anicroche. Les analystes ont d'ailleurs un peu peiné à expliquer la chute de l'action. Certains ont évoqué le fait que la société n'a pas suffisamment relevé ses prévisions pour 2025, d'autres ont pointé les commentaires de la direction sur la performance de Sapient et sur les "disruptions" (bouleversements) subies par le secteur de la publicité, durant la conférence téléphonique.
Autre exemple: Axa a chuté vendredi de 7,9% car ses résultats ont simplement été "en ligne" avec les attentes, ce qui a déclenché d'importantes prises de bénéfices sur le titre.
Évidemment, ce constat d'ensemble négatif cache de très belles performances. Legrand termine en tête du classement. Le spécialiste des équipements électriques avait gagné 8,96% après avoir relevé ses cibles de croissance, grâce à la demande pour ses produits équipant les data centers.
Danone (+7,35%) a livré des résultats "solides comme un roc", dixit Royal Bank of Canada, grâce à de bonnes performance en Chine et dans la nutrition spécialisée (comme les laits infantiles).
Essilorluxottica (+6,9%) a globalement répondu aux attentes mais a surtout livré des indications prometteuses pour le second semestre tant au niveau de sa croissance que de ses initiatives en matière d'innovation et de produits (comme sa nouvelle gamme Stellest 2.0 pour corriger la myopie infantile).
Société Générale (+6,9%) a encore coché toutes les bonnes cases, avec des bénéfices largement au-dessus des attentes, des objectifs relevés et l'annonce d'un programme de rachats d'actions d'un milliard d'euros.
Carrefour (+5,5%) a de son côté surpris, avec un retour à la croissance en France au deuxième trimestre et un résultat opérationnel courant supérieur aux attentes.
Mais d'autres groupes ont, a contrario sombré. Teleperformance (-20,7%) a livré une croissance inférieure aux attentes au deuxième trimestre et a prévenu qu'il ne visait désormais le bas de sa fourchette cible de progression des revenus pour 2025.
Renault (-18,5%) a accusé sa pire séance depuis mars 2020, après avoir émis un lourd avertissement sur résultats.
STMicroelectronics (-16,62%) a livré une prévision de marge brute décevante pour le troisième trimestre, alors que le marché espérait que la publication de ses résultats constituerait un catalyseur.
Accor (-9,6%) a dévoilé des revenus et des perspectives inférieurs aux attentes.
Saint-Gobain (-9,3%) a été sanctionné pour avoir montré une détérioration de ses volumes au deuxième trimestre, par rapport au premier.
Quant à Dassault Systèmes (-8,38%), le titre s'est effondré après que la direction de la société a indiqué, durant la conférence téléphonique avec les analystes, attendre une stabilité de son flux de trésorerie pour 2025, alors que le marché espérait mieux.