(BFM Bourse) - La banque de La Défense a tenu toutes ses promesses et même au-delà avec des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et des perspectives relevées. De son côté, Crédit Agricole SA a livré une copie forcément moins étincelante.
Les résultats de BNP Paribas, publiés la semaine dernière, avaient quelque peu donné le ton. En dépit de résultats solides, la banque de la rue d'Antin avait peiné à convaincre les investisseurs, terminant sur une très modeste hausse de 0,4% dans la foulée de sa publication.
Une semaine plus tard, les comptes de Société Générale et de Crédit Agricole SA, le véhicule coté du groupe Crédit Agricole, sont diversement accueillis à la Bourse de Paris.
Dans le cas de Société Générale, l'optimisme du marché était monté en flèche avant la publication de la banque rouge et noir. Plusieurs analystes signalaient que l'établissement dirigé par Slawomir Krupa pourrait relever ses objectifs, voire annoncer un programme supplémentaire de rachats d'actions.
C'est exactement ce qui s'est produit ce jeudi 31 juillet, la banque cochant toutes les cases attendues par le marché. La Bourse apprécie: l'action Société Générale grimpe de 6% vers 11h, ce jeudi 31 juillet, signant la plus forte hausse du CAC 40.
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La banque de détail en France surprend
L'établissement a livré des comptes nettement supérieurs aux attentes. "Les résultats ont dépassé les prévisions grâce à une combinaison de revenus plus élevés et d'un bon contrôle des coûts", souligne Royal Bank of Canada.
D'avril à fin juin, Société Générale a dégagé un bénéfice net de 1,45 milliard d'euros, en hausse de 40% en données comparables et supérieur de 21% au consensus, logé à 1,2 milliard d'euros.
La banque a tiré parti d'un effet ciseau positif, avec des revenus (le produit net bancaire) qui ont progressé davantage qu'attendu par les analystes, alors que dans le même temps les frais de gestion, c'est-à-dire les coûts, ont diminue de 5,2% et se sont avérés inférieurs de 3% aux attentes. Le résultat brut d'exploitation a, en conséquence, progressé de 25,3% en données comparables pour s'établir à 2,46 milliards d'euros, soit 9% de plus que le consensus.
Par division, Société Générale a bénéficié de la bonne tenue de ses activités de marché, où les revenus des métiers actions ont reculé de 2,9% tandis que ceux tirés des produits de taux (changes, obligataires) ont augmenté de 7,3%. Le bénéfice net de la division a dépassé de 12% les attentes, selon Jefferies.
La banque a surtout été tirée par les bonnes performances de la banque de détail en France au sein de son pôle "banque de détail en France, banque privée et assurances". Le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques) a progressé de 10,7% en données comparables.
La marge nette d'intérêt, qui corresponde à l'argent que dégage une banque sur les crédits diminué de la rémunération des dépôts, et constitue un indicateur scruté par les analystes, a progressé de 21,3% sur un an hors cessions d'actifs et de 2,4% en excluant l'impact lié à la fin d'instruments de couverture qu'avait mis en place la banque.
Par ailleurs, la banque en ligne Boursobank a annoncé avoir atteint le cap des 8 millions de clients. Le franchissement de ce seuil devrait amener Société Générale à changer de cap sur sa banque en ligne en passant d'une phase d'investissements dans l'acquisition de clients à une phase d'amélioration de sa rentabilité.
"Nous constatons une croissance confirmée de la banque de détail en France, notamment chez Boursobank, qui a atteint 8 millions de clients et devrait, selon nous, être en bonne voie pour commencer à réduire ses coûts d'acquisition de clients en 2026", commente Jefferies.
In fine, le bénéfice de la banque de détail en France de Société Générale a atteint 385 millions d'euros, dépassant de 36% les attentes.
Objectifs relevés
Au niveau de la solvabilité, le ratio CET 1 de Société Générale, qui rapporte les fonds propres à l'encours pondéré des risques, s'est établi à 13,75%. La banque avait prévenu en début d'année qu'elle redistribuerait à ses porteurs son excédent de capital à partir du moment où son ratio CET 1 dépasserait 13%.
L'établissement tient ses promesses. Société Générale a annoncé ce mercredi qu'elle allait racheter pour 1 milliard d'euros d'actions et ramener ainsi ce ratio à CET 1. "Les autorisations, dont celle de la BCE, ont été obtenues pour lancer ce programme, qui débutera le 4 août 2025", a indiqué l'entreprise. Cette opération réduira son ratio CET 1 de 0,25 point de pourcentage.
À l'issue de ce trimestre, l'établissement a relevé ses objectifs pour 2025. La banque table désormais sur un coefficient d'exploitation (qui rapporte les charges au produit net bancaire) de moins de 65%, contre moins de 66% précédemment. Au deuxième trimestre, ce ratio s'est calé à 63,8%. Société Générale compte également dégagé une rentabilité des capitaux propres, mesurée par le ROE ("return on equity") d'environ 9% en 2025 contre plus de 8% précédemment.
"La révision à la hausse de l'objectif pour 2025 est déjà largement prise en compte dans le consensus, mais pourrait laisser entrevoir une nouvelle hausse pour le consensus 2026", commente Royal Bank of Canada.
En comparaison, les résultats de Crédit Agricole SA sont accueillis sans entrain par le marché. L'action de la structure cotée de la banque mutualiste perd 0,4% vers 10h40 après avoir livré des résultats globalement en hausse.
Le bénéfice net a atteint 2,39 milliards d'euros en hausse de 30,7% et supérieur de 25% au consensus. Le résultat brut d'exploitation a, lui, grimpé, de 4,1% à 3,31 milliards d'euros, soit 2% de plus que les attentes.
Les analystes soulignent que la banque a bien tenu ses coûts dans l'ensemble. Mais les dynamiques de revenus sur ses différents métiers ont constitué un "mixed bag" ("une copie mitigée"), souligne Jefferies.
En termes de bénéfice net, la banque de détail en France (LCL) et en Italie ont nettement dépassé les attentes, tandis que les services spécialisés (crédit à la consommation, leasing affacturage) ont déçu, avec un bénéfice de 114 millions d'euros, inférieurs de 23% aux attentes. La gestion de fortune a également livré un bénéfice inférieur au consensus.
Le ratio CET 1 de la banque s'est par ailleurs établi à 11,9% à fin juin, en ligne avec les attentes.
"L'attention du marché se portera bientôt sur le plan à moyen terme que Crédit Agricole SA prévoit de présenter le 18 novembre", écrit Royal Bank of Canada.
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