(BFM Bourse) - La banque suisse a livré ses perspectives pour le secteur bancaire européen en 2026. L'établissement helvétique a cinq valeurs favorites dont Société Générale et ce en dépit de sa forte progression en 2025.
Sur quel secteur fallait-il miser en Bourse en 2025? La défense européenne assurément, le "Stoxx Europe Targeted Defence" prenant 90,5% cette année, grâce aux nombreuses annonces de hausses des budgets militaires sur le Vieux continent.
Les banques font toutefois un très beau dauphin. Selon UBS, les établissements européens ont affiché une performance moyenne de 66% cette année.
Le compartiment a-t-il encore du potentiel pour 2026? La banque suisse répond par l'affirmative. Dans une note consacrée aux perspectives du secteur pour 2026, UBS souligne que les banques européennes s'échangent actuellement autour de 9,7 fois le bénéfice par action attendu en 2026 et 8,8 fois celui de 2027.
Ces multiples traduisent toujours une décote "attrayante" par rapport à l'ensemble des marchés actions (36%) et "significative" en comparaison avec les banques d'autres régions, fait valoir l'établissement suisse.
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L'année des gains de productivité permis par l'IA?
Au passage, UBS estime que l'intelligence artificielle (IA) sera le grand thème de 2026 pour les banques.
L'année "2026 sera probablement l'année où le marché décidera si l'IA a un impact significatif sur la productivité mondiale et si les banques en sont les principales bénéficiaires", fait valoir la banque suisse.
"McKinsey estime que l'IA pourrait permettre de réduire les coûts de 15% à 20%, soit 20% du bénéfice avant impôts selon nos chiffres. Même si ce type d'avantage prend des années à se concrétiser pleinement, il s'agit d'un changement suffisamment important pour un secteur affichant une croissance de 11% du bénéfice par action pour entraîner une réévaluation bien au-delà des valorisations historiques, à notre avis, si le marché conclut que ce sont les bonnes perspectives à moyen terme", poursuit UBS.
"Nous pouvons déjà observer des changements dans les secteurs de l'audit, du droit et du conseil, mais les banques n'ont pas encore amélioré leur efficacité, leurs coûts sont élevés et assez mal compris, et ces nouveaux outils puissants n'ont pas encore été pleinement mis en œuvre. Nous considérons l'IA comme une source clé de potentiel de hausse pour les valorisations à court terme et les bénéfices à plus long terme", explique encore la banque.
La plus forte croissance des bénéfices du secteur (ou presque)
Dans ce contexte, quelles banques privilégier ? UBS cite cinq établissements à savoir Barclays, ING, Banco Santander, Piraeus Bank (une banque grecque) et… Société Générale.
Malgré son impressionnant rallye de 131,6% en 2025, UBS pense que la banque de La Défense en a encore sous le capot.
UBS a confirmé, mardi, son opinion à l'achat ainsi que son objectif de cours de 70 euros qui accorde un potentiel de plus de 11% au titre.
L'établissement dirigé par Slawomir Krupa a livré une série de comptes trimestriels supérieurs aux attentes en 2025, marqués par le rebond de la banque de détail en France, la bonne tenue des activités de marché ainsi que l'accélération de la rentabilité de Boursobank. La banque a également soigné son retour à l'actionnaire en annonçant des programmes de rachats d'actions.
UBS estime que le groupe de La Défense a encore des leviers pour améliorer ses résultats. L'établissement helvétique voit le bénéfice par action prendre 62% entre l'exercice 2025 et l'exercice 2028, la plus forte croissance du secteur en Europe, à l'exception de la banque suisse Julius Bär, spécialisée dans la gestion de fortune.
Plusieurs éléments porteront les bénéfices de Société Générale. UBS cite l'amélioration lente mais "importante" des marges nettes d'intérêt (qui correspondent à l'argent que dégage une banque sur les crédits diminué de la rémunération des dépôts, et constitue un indicateur scruté par les analystes) dans la banque de détail en France.
UBS évoque également la "rationalisation" de la branche de banque de détail en France ou encore l'amélioration de 200 millions à 300 millions d'euros des bénéfices de Boursobank prévue en 2026, grâce à des offres promotionnelles moins intenses pour recruter des clients.
L'établissement suisse fait également référence aux gains (les synergies) permis par la création d'Ayvens, société de "leasing" automobile (les activités de financement des grandes flottes automobiles) née du rachat du néerlandais Leasplan par ALD, filiale de Société Générale, en mai 2023.
Un retour aux actionnaires prometteurs
"Nous pensons que la valorisation actuelle ne reflète pas le potentiel de la banque au-delà de son plan à l'horizon 2026 ni un effet de levier opérationnel supplémentaire, avec un potentiel important d'économies de coûts et une expansion des marges dans la banque de détail en France, ainsi que chez Ayvens", écrit UBS.
Par ailleurs, UBS pense que la direction devrait être en mesure de ramener le coefficient d'exploitation (les charges divisées par le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur) de la banque à environ 55% à moyen terme (contre 61% à fin septembre). Ce alors que le consensus table sur 59% en 2028.
Au-delà de l'amélioration de sa rentabilité, la banque estime que Société Générale présente de nombreux avantages. UBS liste un faible risque lié aux taux d'intérêt, une activité diversifiée, un rendement total en termes de retour à l'actionnaire (rachats d'actions et dividendes) prometteur (13% attendu en 2028 contre environ 9% pour le secteur). Tout ceci couplé, donc, à une forte croissance du bénéfice par action.
UBS n'est de loin pas la seule banque à croire encore dans le potentiel boursier de Société Générale.
La semaine dernière, Goldman Sachs est passée à l'achat sur le titre, jugeant la valorisation encore bon marché tandis que l'amélioration des coûts permettra une amélioration sensible du bénéfice par action.
L'établissement américain faisait aussi valoir qu'en dépit de son rallye, Société Générale demeure bon marché en Bourse, puisque le titre s'échange 6,1 fois son bénéfice par action attendu en 2026 contre 8,1 fois pour la moyenne du secteur des banques européennes.
La banque américaine anticipait par ailleurs de nouveau programme de rachats d'actions de la part de la banque rouge et noire.
Le groupe a décidé de restituer du cash à ses porteurs à partir du moment où son ratio de solvabilité CET 1 (qui rapporte les fonds propres à l'encours pondéré des risques) dépasse 13%. Ce qui a d'ailleurs déclenché les programmes de rachats d'actions annoncés en 2025.
Goldman Sachs pense que Société Générale annonce de nouveaux programmes lors de la publication de ses résultats semestriels 2026, à hauteur de 1,5 milliard d'euros, et anticipe encore d'autres programmes en 2027 (après la publication du quatrième trimestre 2026 et du deuxième trimestre 2027).
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