(BFM Bourse) - La banque américaine a relevé son conseil à l'achat sur l'action de la banque française jugeant la valorisation encore bon marché tandis que l'amélioration des coûts permettra une amélioration sensible du bénéfice par action.
Sauf improbable surprise de dernière minute, Société Générale terminera en haut du palmarès du CAC 40, cette année.
Le titre de la banque rouge et noir prend 128% en 2025, signant de très loin la meilleure performance de l'indice (Arcelormittal, deuxième, ne gagne "que" 63,3%). Et encore, la progression de la banque de La Défense aurait probablement été plus élevée si le risque politique n'avait pas refait surface en France à partir de la fin de l'été.
L'établissement dirigé par Slawomir Krupa a livré une succession de résultats trimestriels supérieurs aux attentes, marqués par le redressement de la banque de détail en France, le dynamisme des activités de marché ainsi que la montée en puissance prometteuse de Boursorama. La banque a également soigné son retour à l'actionnaire en annonçant des programmes de rachats d'actions.
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Encore plus de 25% de potentiel
Après ce grand rallye, une question évidente se pose: Société Générale peut-elle transformer l'essai en 2026?
Goldman Sachs pense que oui. La banque américaine a relevé son opinion sur l'établissement rouge et noir à "acheter" contre "neutre" précédemment, tout en rehaussant son objectif de cours à 75,75 euros contre 62 euros auparavant. Cette cible accorde encore un potentiel substantiel au titre, de 25,2%, au cours de clôture de mercredi.
Ce relèvement de conseil permet à Société Générale de prendre 2,3% à la Bourse de Paris vers 12h ce jeudi et de signer l'une des plus fortes progressions du CAC 40.
"Bien qu'elle soit l'une des banques les plus performantes en 2025 à ce jour, nous estimons que la Société Générale a encore du chemin à parcourir", explique Goldman Sachs.
L'établissement américain fait valoir qu'en dépit de son rallye, Société Générale demeure bon marché en Bourse, puisque le titre s'échange 6,1 fois son bénéfice par action attendu en 2026 contre 8,1 fois pour la moyenne du secteur des banques européennes.
Par ailleurs, si Société Générale a comblé une partie de sa décote boursière par rapport à son secteur, ce rattrapage s'est effectué entre septembre 2024 et mai 2025. Depuis, cette décote a un peu augmenté, constate le groupe américain.
Surtout, les gains d'efficience prévus par la banque porteront encore ses résultats, anticipe Goldman Sachs.
Le bureau d'études rappelle que Société Générale compte ramener son coefficient d'exploitation, c'est-à-dire les charges divisées par le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires chez les banques) à 65% en 2025 après 69% en 2024 puis à moins de 60% en 2026.
"Nous prévoyons que cette priorité accordée à l'efficacité opérationnelle se maintiendra à moyen terme, compte tenu de l'objectif du groupe d'atteindre un coefficient d'exploitation à moyen terme 'nettement inférieur à 60%'. Nous prévoyons un ratio de 60% en 2026, qui devrait baisser à 58% en 2027 et 57% en 2028", explique Goldman Sachs.
Efforts sur les coûts et rachats d'actions
L'établissement s'attend notamment à ce que la banque de détail en France atteigne un coefficient de 60% "car la société utilise l'attrition sous-jacente (les départs naturels, comme les retraites par exemple, NLDR) pour réduire ses effectifs tout en contrôlant les réembauches (...)".
"Au final, cette attrition des effectifs, nette de l'inflation salariale et des réembauches, pourrait réduire le coefficient d'exploitation de l'ensemble du groupe (mais en particulier dans la banque de détail en France) d'environ 1 point de pourcentage par an", expose l'établissement.
"La croissance de Boursorama (qui dépasse actuellement les prévisions) et l'engagement de gérer Boursorama avec un résultat net d'au moins 300 millions d'euros devraient contribuer à améliorer encore le ratio coûts/revenus de la banque de détail en France à moyen terme", poursuit Goldman Sachs.
Dans la banque de financement et d'investissement, Goldman Sachs s'attend également à ce que Société Générale dégage des gains d'efficacité, notamment via le développement d'une plateforme pour les métiers actions au comptant.
Ces efforts sur les coûts associés à une croissance volontairement "modeste" des revenus devraient permettre à la banque d'améliorer de 14% son résultat brut d'exploitation en 2026 puis de 8% en 2027, selon les projections de l'établissement américain.
La rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE), une mesure de rentabilité des fonds propres engagés, passerait, elle, à 9,6% en 2025, 10,5% en 2026, 11,2% en 2027 et 11,4% en 2028, toujours d'après les prévisions du groupe américain. C'est plus que ne le prévoit Société Générale, puisque la banque de La Défense envisage un ROTE d'environ 9% cette année puis de 9 à 10% en 2026.
"Société Générale présente l'un des profils de croissance des bénéfices les plus rapides de notre couverture, avec un bénéfice par action qui devrait augmenter de 24% en 2026, 18% en 2027 et 13% en 2028 contre une moyenne sectorielle de +11% par an sur ces trois années", expose aussi Goldman Sachs.
Cette amélioration du bénéfice par titre sera aussi portée par des rachats d'actions. Le groupe a décidé de restituer du cash à ses porteurs à partir du moment où son ratio de solvabilité CET 1 (qui rapporte les fonds propres à l'encours pondéré des risques) dépasse 13%. Ce qui a d'ailleurs déclenché les programmes de rachats d'actions annoncés cette année.
Goldman Sachs pense que Société Générale annonce de nouveaux programmes lors de la publication de ses résultats semestriels 2026, à hauteur de 1,5 milliard d'euros, et anticipe encore d'autres programmes en 2027 (après la publication du quatrième trimestre 2026 et du deuxième trimestre 2027).
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