(BFM Bourse) - La banque américaine a dressé les perspectives du secteur bancaire européen pour 2026 avec Société Générale parmi ses trois valeurs favorites. Citi emboîte le pas à UBS et Goldman Sachs.
Société Générale a battu à plates coutures les autres pensionnaires du CAC 40, en 2025. Un temps concurrencée par Thales (qui a depuis cédé du terrain pour ne plus gagner "que" 66% depuis le 1er janvier), la banque rouge et noir signera très probablement la meilleure performance de l'indice sur l'ensemble de l'année.
Le groupe basé dans le quartier d'affaires de La Défense s'adjuge 139% sur 2025, loin devant Arcelormittal (+75,43%), deuxième.
L'établissement dirigé par Slawomir Krupa a enchaîné les publications solides, marquées par l'amélioration progressive de la banque de détail en France et la bonne tenue de ses activités de marché.
Sur les neuf premiers mois de 2025, la banque a vu son bénéfice grimper de 52,4% en données comparables. Le retour sur capitaux propres tangibles (ROTE), une mesure de rentabilité des fonds propres, a lui augmenté de 3,4 points de pourcentage, à 10,5%.
Rappelons que les performances du passé ne préjugent pas de celles du futur.
Pour autant, plusieurs bureaux d'études affichent leur confiance, ces derniers jours, sur le potentiel boursier de Société Générale.
Le cas échéant ce vendredi avec Citi. La banque américaine a dressé ce vendredi ses perspectives des banques européennes pour l'année 2026.
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L'IA comme moteur supplémentaire pour le secteur ?
Les établissements du Vieux continent ont dans leur globalité eu le vent en poupe, cette année. Le Stoxx Europe 600 Banks prend 62% en 2025.
Pour autant, Citi estime que le rallye boursier "a encore du chemin à parcourir". "Le secteur est bon marché, les rendements en termes de retour sur capital sont attractifs", explique l'établissement.
"Nous voyons un potentiel de hausse supplémentaire du consensus (la prévision moyenne des analystes, NDLR) sur les banques à mesure que les revenus nets d'intérêt (la marge que dégagent les banques entre les intérêts qu'elles gagnent sur les prêts et les intérêts qu'elles versent aux épargnants et autres créditeurs, NDLR) se redresse et que la croissance hors revenus nets d'intérêt se poursuit", développe-t-elle encore.
Les actions du secteur en matière d'intelligence artificielle (IA) "offrent également des options sur les coûts", ajoute Citi, en augmentant la productivité et en en diminuant les dépenses.
Dans sa note, la banque américaine cite les initiatives mises en avant par certaines de ses consoeurs européennes. HSBC, par exemple, explique que l'IA permet d'améliorer l'efficacité dans des domaines divers tels que l'intégration des nouvelles recrues, les obligations de connaissance des clients, ou encore les demandes de crédit. La belge KBC, estime que "Kate", son assistant digital qui fonctionne avec GPT-4.1, le langage d'IA de ChatGPT, effectue le travail théorique de "356 collaborateurs à temps plein".
Un potentiel important ?
Pour revenir à Société Générale, la banque fait partie des trois valeurs préférées du secteur de Citi (avec HSBC et NatWest).
L'objectif de cours de Citi, à savoir 81 euros, accorde encore un potentiel de 27% au titre Société Générale, à la clôture de jeudi. Il s'agit du chiffre le plus élevé dans la couverture de Citi, qui suit 35 banques européennes.
Le bureau d'études met en avant la valorisation attrayante, Société Générale étant l'une des rares banques à s'échanger moins de 0,9 fois sa valeur comptable. Ce alors que Citi voit son ROTE s'établir à 9,4% en 2025, 10,5% en 2026 (contre 9 à 10% visé par Société Générale) puis 11,3% en 2027.
Le groupe américain s'attend notamment à une hausse des activités de trading mondiales et à une amélioration des revenus tirés des commissions de la banque de détail en France.
En novembre, Citi estimait que la croissance du chiffre d'affaires sur ce dernier segment serait tirée par "l'acquisition continue de clients aisés, où BoursoBank a constitué un avantage concurrentiel clé, et (sur lesquels) SocGen détient déjà environ 20% de part de marché".
"Ces clients ont tendance à être beaucoup plus rentables (par rapport à la clientèle de masse), en partie grâce aux ventes croisées qui génèrent des revenus de commissions plus élevés", ajoutait l'établissement.
Citi anticipe également "la poursuite des réductions de coûts prévues, en particulier dans la banque de détail en France et à l'international, principalement grâce à la suppression de niveaux hiérarchiques et à la réduction des effectifs".
Le bureau d'études juge, par ailleurs, que Société Générale poursuivra les programmes de rachats d'actions, la banque disposant d'un excès de capital de 1,7 milliard d'euros, selon elle.
Beaucoup d'atouts
Avant, Citi, UBS avait sélectionné, mardi, Société Générale parmi ses cinq valeurs bancaires européennes favorites pour 2026.
L'établissement helvétique voit notamment le bénéfice par action prendre 62% entre l'exercice 2025 et l'exercice 2028, la plus forte croissance du secteur en Europe, à l'exception de la banque suisse Julius Bär, spécialisée dans la gestion de fortune.
Plusieurs éléments porteront les bénéfices de Société Générale. UBS cite l'amélioration lente mais "importante" des marges nettes d'intérêt (qui correspondent à l'argent que dégage une banque sur les crédits diminué de la rémunération des dépôts, et constitue un indicateur scruté par les analystes) dans la banque de détail en France.
UBS évoque également la "rationalisation" de la branche de banque de détail en France ou encore l'amélioration de 200 millions à 300 millions d'euros des bénéfices de Boursobank prévue en 2026, grâce à des offres promotionnelles moins intenses pour recruter des clients.
L'établissement suisse fait également référence aux gains (les synergies) permis par la création d'Ayvens, société de "leasing" automobile (les activités de financement des grandes flottes automobiles) née du rachat du néerlandais Leasplan par ALD, filiale de Société Générale, en mai 2023.
La semaine dernière, Goldman Sachs est, de son côté, passée à l'achat sur le titre, jugeant la valorisation encore bon marché tandis que l'amélioration des coûts permettra une amélioration sensible du bénéfice par action.
L'établissement américain faisait aussi valoir qu'en dépit de son rallye, Société Générale demeure bon marché en Bourse, puisque le titre s'échange 6,1 fois son bénéfice par action attendu en 2026 contre 8,1 fois pour la moyenne du secteur des banques européennes. La banque américaine anticipait par ailleurs de nouveau programme de rachats d'actions de la part de la banque rouge et noire.
Le groupe a décidé de restituer du cash à ses porteurs à partir du moment où son ratio de solvabilité CET 1 (qui rapporte les fonds propres à l'encours pondéré des risques) dépasse 13%. Ce qui a d'ailleurs déclenché les programmes de rachats d'actions annoncés en 2025.
Goldman Sachs pense que Société Générale annonce de nouveaux programmes lors de la publication de ses résultats semestriels 2026, à hauteur de 1,5 milliard d'euros, et anticipe encore d'autres programmes en 2027 (après la publication du quatrième trimestre 2026 et du deuxième trimestre 2027).
Plus largement, selon les données d'investing.com, sur les 18 analystes qui suivent l'action, 16 recommandent de l'acheter, deux de le conserver et aucun ne conseille de le vendre.
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