(BFM Bourse) - La banque de la rue d'Antin a publié un bénéfice net supérieur aux attentes, grâce notamment à sa bonne maîtrise des coûts et à une amélioration de la marge nette d'intérêt dans la banque de détail en France.
Traditionnellement la première banque française à livrer ses comptes trimestriels, BNP Paribas a plutôt réussi son rendez-vous avec le marché.
Le premier établissement tricolore en termes de capitalisation boursière a publié ses résultats du deuxième trimestre, avant Crédit Agricole SA et Société Générale, qui lui emboîteront le pas la semaine prochaine.
In fine, "BNP Paribas a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes" grâce notamment à "des coûts sous-jacents plus faibles", résume Royal Bank of Canada.
Au deuxième trimestre, la banque a généré un bénéfice net de 3,26 milliards d'euros, en baisse de 4% sur un an mais supérieur de 5% aux attentes des analystes. Selon Jefferies, le consensus s'établissait à 3,12 milliards d'euros.
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Un effet ciseau "positif"
BNP Paribas a déjoué les pronostics en produisant un "effet ciseau" positif qui a pris de court les analystes. Un "effet ciseau positif" ("positive jaws" en anglais) survient lorsque les revenus d'une banque progressent plus fortement que ses coûts.
Or au deuxième trimestre, le produit net bancaire (PNB) de BNP Paribas, l'équivalent du chiffre d'affaires chez les banques, a augmenté de 2,5% à 12,58 milliards d'euros, soit 2% au-dessus des attentes. Ses frais de gestion, c'est-à-dire les coûts, n'ont dans le même temps progressé que de 0,8% à 7,23 milliards d'euros, soit 2% de moins que ne l'anticipait le consensus. Il en résulte un effet ciseau de 1,7 points de pourcentage. "Le groupe a affiché une forte maîtrise des coûts", souligne Jefferies.
Le résultat brut d'exploitation a progressé en conséquence de 5% à 5,35 milliards d'euros, soit 4% de plus qu'attendu par le consensus.
Par divisions, les activités de marché se sont bien comportées avec des revenus en croissance de 5,6% à 2,39 milliards d'euros, dépassant de 4% les attentes. Les métiers actions ont accusé une baisse de 14,9% à 980 millions d'euros mais les produits à taux fixes (changes, obligations) ont enregistré une progression de 26,8% à 1,41 milliard d'euros.
"Le trimestre est marqué par la poursuite des gains de parts de marché, une bonne performance dans toutes les régions, une forte hausse dans les activités de dérivés particulièrement sur les taux et un fort rebond de l’activité crédit", a expliqué BNP Paribas.
Le résultat avant impôts des activités de marché a atteint 1,08 milliards d'euros, en hausse de 9% sur un an et supérieur de 13% au consensus.
La banque de détail en France en forme
Le point le plus saillant de la publication reste, peut-être, la bonne forme de la banque de détail. La division "commercial, personal, banking & services" (CPBS), qui regroupe les activités de banque de détail en France et à l'étranger ainsi que les services spécialisés (financement automobile, crédit à la consommation) a dégagé un résultat avant impôts de deux milliards d'euros, en hausse de 4,8% sur un an et supérieur de 10% au consensus.
Si dans tous les pays, la banque de détail a dépassé les attentes, la France s'est particulièrement distinguée. Les revenus y ont progressé de 3,6% à 1,64 milliard d'euros, soit 2% au-dessus des attentes, portés notamment par une accélération des revenus nets d'intérêts qui ont progressé de 4,3% sur un an après une stabilité sur le précédent trimestre.
Les revenus nets d'intérêt correspondent à l'argent que dégage une banque sur les crédits diminué de la rémunération des dépôts, et constitue un indicateur scruté par les analystes.
Le résultat avant impôts de la banque de détail en France a grimpé à 436 millions d'euros contre 275 millions d'euros un an plus tôt, dépassant de 15% le consensus.
À noter que la banque de détail en Belgique, en Italie, et dans "l'Europe méditerranéenne" battu les attentes sur ce même indicateur de respectivement 8%, 6% et 11%.
"Les résultats financiers de la banque de détail en Europe ont été exceptionnels et laissent présager une accélération au second semestre 2025", apprécie Jefferies.
Vers un second semestre en nette progression
Au niveau de la solvabilité, le ratio CET 1, qui rapporte les fonds propres de l'établissement à l'encours pondéré des risques, s'est inscrit à 12,5% à fin juin, en ligne avec les attentes.
Au sujet de ses perspectives, BNP Paribas a indiqué viser pour le second semestre une progression de ses revenus de plus de 5% sur un an, avec un effet ciseau positif de 2,5 points de pourcentage, grâce à des "mesures d'efficacité opérationnelle et de maîtrise des coûts".
L'établissement attend également une forte hausse de son résultat brut d'exploitation hors acquisitions d'Axa IM, l'ex-gérant d'actifs d'Axa racheté au début de l'année pour 5,1 milliards d'euros.
"Conjugué à la contribution positive d’Axa IM et à la maîtrise du coût du risque, cette progression du résultat brut d'exploitation au second semestre 2025 devrait permettre de générer un résultat net en 2025 supérieur à 12,2 milliards d'euros, en hausse par rapport à 2024 (11,7 milliards d'euros)", explique BNP Paribas. C'est un peu plus haut que le consensus qui anticipe 12 milliards d'euros de bénéfices en 2025.
À la Bourse de Paris, BNP Paribas prend 3% et signe la plus forte hausse du CAC 40 vers 11h45.
La banque de la rue d'Antin entraîne dans son sillage ses consœurs Société Générale et Crédit Agricole SA, qui gagnent respectivement 2,6% et 1,9%.
Les bonnes performances de la banque de détail en Europe et en France de BNP Paribas peuvent amener le marché à opérer une lecture croisée positive pour les deux autres établissements.
Au-delà des résultats, "il y a sur le marché l'impression générale d'attentes sur une issue positive autour d'un accord entre l'Europe et les États-Unis sur les droits de douane ce qui porte la totalité du secteur", explique un analyste.
Les banques européennes n'ont pas d'exposition directe aux droits de douane. Mais les impacts macroéconomiques de ces mesures peuvent créer des effets de second ordre susceptibles de peser sur la croissance de leurs revenus.
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