(BFM Bourse) - L'exploitant hôtelier a livré des résultats mitigés au titre du premier semestre avec notamment un chiffre d'affaires moins élevé qu'attendu par les analystes.

Les trimestres se suivent et ne se ressemblent pas pour Accor. Lors de la publication de son activité du premier trimestre, le groupe hôtelier avait séduit les investisseurs, le marché saluant alors la forte croissance de ses revenus avec des tendances assez encourageantes dans sa division "luxe et lifestyle". Le titre avait alors grimpé de plus de 6%.

Cette fois, la Bourse coince. L'action de la société présidée et dirigée par Sébastien Bazin chute de 8,8% vers 15h à Paris, ce jeudi 31 juillet, après que le groupe a livré des résultats du premier semestre qualifiés de "mitigés" par Jefferies. "Les résultats ne sont pas très brillants, il manque un bout de chiffre d'affaires", commente de son côté un analyste.

Sur le seul deuxième trimestre, Accor a dégagé un revenu par chambre disponible ("revenue per available room", RevPAR, un indicateur clef du secteur hôtelier") en hausse de 4,1% à 78 euros. Jefferies note que ce chiffre s'avère inférieur aux attentes, le consensus (la prévision moyenne des analystes) se situant à 4,7%.

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Des perspectives qui font tiquer

Sur l'ensemble du premier semestre, Accor a généré des revenus de 2,75 milliards d'euros, en progression de 2,5% sur un an, alors que le consensus tablait sur 2,82 milliards d'euros. Le segment "luxe et lifestyle" est resté dynamique, avec une croissance de 5,6%, tandis que le segment qui regroupe ses franchises premium, de milieu et d'entrée de gamme, a, elle, vu ses revenus se stabiliser (+0,1%).

L'excédent brut d'exploitation a progressé de 9,4% au premier semestre pour atteindre 552 millions d'euros, un tantinet au-dessus des attentes (541 millions d'euros).

Le bénéfice net a lui reculé à 233 millions d'euros contre 253 millions euros un an plus tôt. Le résultat net de la société avait alors été gonflé par des plus-values de cessions opérées par Essendi (ex-AccorInvest), société qui gère les murs des hôtels d'Accor et dont le groupe possède encore 30% du capital.

"Sur le premier semestre 2025, le groupe affiche une nouvelle fois une bonne dynamique malgré un contexte géopolitique complexe et l'impact des taux de change", a déclaré Sébastien Bazin, le PDG d''Accor, cité dans un communiqué.

À l'issue de ce semestre, Accor a indiqué vouloir, pour l'ensemble de 2025, dégager une croissance du RevPAR comprise entre 3% et 4%. "Lorsque vous faîtes 4,1% au premier semestre cela signifie que le second semestre est attendu autour de seulement 2,5%. Certes, le second semestre incluait les Jeux olympiques de Paris 2024, mais l'impact n'était normalement que de 0,5 point sur l'année", décortique l'analyste précédemment cité.

La société entend augmenter son réseau hôtelier de 3,5% sur l'année, une progression jugée "un peu moins que prévu" par Jefferies.

Par ailleurs, Accor entend augmenter son excédent brut d'exploitation courant de 9% à 10% en 2025, mais ce chiffre exclut les effets de changes. Or la société a estimé que cet indicateur serait pénalisé à hauteur de 60 millions d'euros sur l'ensemble de 2025 par des variations de devises négatives, en particulier sur le dollar.

Par ailleurs, la progression attendue s'avère légèrement inférieure aux prévisions de moyen terme. Dans le cadre de son plan stratégique livré en 2023, Accor compte augmenter chaque année son excédent brut d'exploitation courant en moyenne de 9% à 12% d'ici à 2027.

Lors de la conférence téléphonique avec les analystes, Sébastien Bazin a été interrogé sur la potentielle cession de la participation d'Accor dans Essendi. Le dirigeant a expliqué qu'il était encore "bien top tôt" pour évoquer ce sujet, même si davantage d'indications pourraient être connues d'ici octobre ou novembre.