(BFM Bourse) - Le groupe hôtelier a livré un chiffre d'affaires supérieur aux attentes au titre du premier trimestre, avec une hausse de ses revenus importantes dans le segment "luxe et lifestyle".

Voir Accor occuper la tête du CAC 40 n'est pas chose si courante. Le groupe hôtelier, qui a enregistré une belle performance boursière ces dernières années (+41% sur trois ans), évolue pourtant en tête de l'indice phare de la Bourse de Paris ce vendredi 25 avril. Le titre prend 5,4% vers 11h30, après la publication de ses revenus du premier trimestre.

Dans les faits, le propriétaire des marques Ibis, Sofitel ou Fairmont n'a publié une activité que légèrement supérieure aux attentes des analystes. Mais au vu de l'environnement économique actuel incertain, une telle performance a de quoi satisfaire le marché.

"Il n'y a rien de très nouveaux mais la publication présente plein de petits éléments positifs qui rassurent", résume un analyste.

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"Incentive fees"

Sur les trois premiers mois de l'année, Accor a dégagé des revenus de 1,35 milliard d'euros, en croissance de 9,2%. Le "revpar" (revenu par chambre disponible), un indicateur clef du secteur hôtelier, a lui augmenté de 5% sur un an.

Oddo BHF note que les revenus ont dépassé de 4% le consensus tandis que la croissance du "revpar" a été supérieure à la prévision du courtier, qui se situait à 3,8%.

"Notre positionnement géographique diversifié et notre leadership dans les marchés les plus porteurs, combinés à la force de de nos marques, attractives et différenciantes, nous permettent de continuer à croître dans un environnement géopolitique et économique plus volatil", a déclaré Sébastien Bazin, le PDG du groupe cité dans un communiqué.

Le segment "luxe et lifestyle" du groupe a été particulièrement dynamique, avec un "revpar" en progression globale de 8,3% (9% pour le luxe et 6,3% pour le "lifestyle".) L'analyste précédemment mentionné remarque que les revenus de ce segment progressent, eux, de 17,9% sur le trimestre.

Ce chiffre a, selon cet analyste, été porté par les "incentives fees". Ces redevances sont perçues par le groupe dans le cadre de "contrats de management" passés avec les propriétaires d'hôtels. Contrairement aux contrats de franchise, ces accords prévoient, outre des commissions de marques assises sur le chiffre d'affaires de l'hôtelier, des redevances qui dépendent, elles, de la profitabilité de l'établissement. Accor est davantage exposé à ces contrats de "management" que ses concurrents, comme le britannique IHG, ce qui rend son activité plus cyclique.

Des tendances encourageantes

Accor a par ailleurs ouvert 45 hôtels et 5.900 chambres au premier trimestre. Sur 12 mois, la croissance de son réseau a augmenté de 2,7% et le groupe a prévenu que ce chiffre s'accélèrerait à compter du second semestre 2025.

En outre, Oddo BHF relève que la direction de la société a indiqué aux analystes que, sur la base des réservations, les revpar d'avril-mai s'étaient améliorés, après un mois de mars "un peu faible". Toujours selon le courtier, Accor a également livré quelques commentaires sur les États-Unis, percevant un ralentissement depuis mars. Ce qui reste toutefois relativement bénin pour la société, le pays représentant moins de 5% de ses revenus.

"Cette publication du premier trimestre est rassurante, elle confirme que pour ce début d’année le secteur reste porteur malgré le manque de visibilité", conclut Oddo BHF qui a réitéré son conseil à "surperformance".

Le courtier apprécie plusieurs atouts dans la manche d'Accor, notamment son exposition à des marchés porteurs tels que le Moyen-Orient (20% du chiffre d'affaires) et à l'Asie-Pacifique, ou encore sa valorisation attrayante, l'action s'échangeant 9,1 fois le résultat brut d'exploitation attendu en 2026, soit une décote de 40% par rapport au multiple moyen de 2018-2019. Oddo BHF apprécie aussi la réorganisation de la société par segment, qui devrait mieux valoriser le pôle "luxe-lifestyle".