(BFM Bourse) - L'assureur a livré un ensemble de chiffres en ligne avec les attentes des analystes au premier semestre. Mais au vu de la forte progression du titre, le marché espérait une bonne surprise avec peut-être un relèvement d'objectifs. Le résultat net de la société a par ailleurs été lesté par des effets de changes négatifs.
Avec la grande nervosité des marchés à l'heure actuelle, un simple grain de sable dans une publication peu enrayer la machine. Hermès, par exemple, a chuté de plus de 4% après avoir dégagé une croissance pourtant impressionnante, de 9% au deuxième trimestre. Ce parce que les investisseurs espéraient que le chiffre se rapprocherait un peu plus de 10%.
Parfois la simple absence de bonne surprise constitue un motif suffisant aux yeux du marché pour prendre ses bénéfices.
Le cas échéant avec Axa. L'assureur a, ce vendredi, livré "un ensemble de résultats très propres en ligne avec les attentes", résume Morgan Stanley. "Les résultats d'Axa pour le premier semestre 2025 semblent légèrement supérieurs aux attentes en termes de revenus, de marges et de bénéfices, tandis que la solvabilité est conforme aux prévisions", observe de son côté Jefferies.
Pourtant l'action Axa chute de 6,2% à la Bourse de Paris en fin de matinée, accusant la deuxième plus forte baisse du CAC 40 derrière Teleperformance, qui plonge de 17,9% (et qui à ce rythme-là ne fera bientôt plus partie du CAC 40).
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Effets de changes négatifs
"Le problème est qu'Axa avait signé une belle performance ces derniers mois. Du coup, publier des résultats en ligne n'a rien d'étonnant ce qui peut décevoir le marché qui s'attendait à plus", explique un analyste. "Par ailleurs, le résultat net part du groupe a été pénalisé par des effets de changes et s'est établi à 3,9 milliards d'euros alors que l'on attendait un chiffre plus proche de 4,2 milliards d'euros", ajoute-t-il.
"Peut-être aussi que les investisseurs espéraient que la société relève ses objectifs alors que la société les a simplement affirmés", fait également valoir l'analyste.
Axa a confirmé attendre pour 2025 une croissance de son résultat opérationnel par action dans la fourchette cible de son plan stratégique, qui prévoit une croissance annuelle moyenne par an de 6% à 8%. Or au premier semestre cet indicateur a augmenté de 8%.
Dans le détail, Axa a généré des "primes brutes et autres revenus", équivalent du chiffre d'affaires chez l'assureur de 64,25 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 7% tant en données publiées qu'en excluant les effets de changes. Le montant s'est avéré supérieur de 1,4% au consensus, remarque Jefferies.
La dynamique de la société a été relativement homogène dans ses différents métiers, avec une croissance de 6% hors changes dans l'assurance-dommages, de 8% en vie et santé et de 4% dans la gestion d'actifs.
Le résultat opérationnel s'est inscrit à 4,465 milliards d'euros proche des attentes (4,44 milliards d'euros selon UBS). Le résultat opérationnel a notamment progressé de 7% dans la division d'assurances-dommages, à 3,07 milliards d'euros. La rentabilité a notamment été soutenue par le léger repli du ratio combiné, à 90% contre 90,2%, un an plus tôt.
Acquisition en Italie
Le ratio combiné est un indicateur de profitabilité des assureurs dans leur activité d'assurances-dommages. Ce ratio rapporte le montant des indemnisations augmenté des frais fonctionnements aux primes collectées (ou les coûts aux revenus, pour simplifier). Un ratio inférieur à 100% signifie que l'assureur est rentable.
Le ratio de solvabilité d'Axa, un indicateur de robustesse des fonds propres, s'est établi à 220%, en hausse de quatre points de pourcentage, et en ligne avec les attentes.
En parallèle de ses résultats semestriels, Axa a annoncé l'acquisition de Prima, un groupe d'assurance directe en Italie, qui a collecté 1,2 milliard d'euros de primes en 2024, est basé à Milan et compte 1.100 employés.
Axa prendra une participation de 51% pour un montant de 0,5 milliard d'euros, valorisant la société italienne environ 11 fois ses bénéfices. L'assureur dispose également d'une option pour racheter les 49% restants d'ici 2029-2030. Le groupe estime que la transaction aura un impact défavorable de six points de pourcentage sur son ratio de solvabilité II.
Jefferies juge que la transaction est "fair" ("honnête") mais pas "attrayante" pour autant. Toutefois, la banque considère que la logique stratégique est claire. "Cet accord permettra de presque doubler la franchise automobile italienne d'Axa (Prima détient 10% des parts du marché automobile de détail) et d'étendre la portée des activités directes d'Axa (un segment en croissance structurelle)", explique la banque.
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