(BFM Bourse) - Les comptes du spécialiste franco-italien des semi-conducteurs ont basculé dans le rouge au premier semestre. La prévision de marge au troisième trimestre fait grimacer la Bourse qui ne manque pas de sanctionner le titre ce jeudi.

STMicroelectronics a connu un beau rallye boursier, avec une hausse de son titre de plus de 30% sur les trois derniers mois. Le marché jugeait que le groupe avait atteint le fond de la piscine au premier trimestre et que le meilleur restait à venir.

La direction de la société avait aussi apporté des gages de confiance à l'occasion d'une conférence organisée par Exane BNP Paribas, avec des commentaires positifs pour ses comptes du deuxième et du troisième trimestre. Les analystes s'étaient rangés à l'avis de la direction, et étaient optimistes sur l'orientation des comptes de STMicroelectronics.

Dont UBS qui expliquait au début de ce mois de juillet, s'attendre à des résultats rassurants de la part du groupe franco-italien de semi-conducteurs, au deuxième trimestre.

Cet optimisme était-il totalement justifié? STMicroelectronics a rendu son verdict ce jeudi 24 juillet. Au deuxième trimestre, les revenus de l'entreprise ont plongé de 14,4% sur un an mais ont progressé de 9,9% par rapport au précédent trimestre pour atteindre 2,766 milliards de dollars.

L'entreprise dépasse donc ses propres prévisions formulées en avril dernier. Elle tablait en milieu de fourchette, sur des revenus de 2,71 milliards de dollars, soit une baisse de 16,2% sur un an, mais en hausse de 7,7% par rapport au premier trimestre.

"Le chiffre d'affaires net du deuxième trimestre est ressorti au-dessus du point médian de notre fourchette de perspectives financières, tiré par un chiffre d'affaires plus élevé dans l'électronique personnelle et l'industriel, tandis que l'automobile a été légèrement au-dessous de nos attentes", a souligné le directeur général de la société, Jean-Marc Chéry.

Des comptes dans le rouge

La marge brute s'est elle établie à 33,5% contre 40,1% sur la même période de 2024 et 33,4% au précédent trimestre.

En revanche, les comptes du groupe basculent dans le rouge au deuxième trimestre, après un bénéfice net de 56 millions de dollars au premier trimestre. STMicroelectronics a accusé une perte nette de 97 millions de dollars, liée notamment à des dépréciations et des charges de restructuration.

Le groupe est engagé dans un programme de restructuration de son empreinte industrielle. Ce projet doit permettre de dégager des économies d'un montant '"élevé à trois chiffres en millions", c'est-à-dire de plus de 500 millions de dollars, d'ici à la fin 2027. Et se traduire par 2.800 suppressions de postes sur la base du volontariat.

Par action, la perte nette est 0,11 dollar, contre un bénéfice net par action de 0,38 dollar par action et 0,06 dollar par action au premier trimestre.

La société n'a toujours pas formulé d'objectifs pour 2025, mais a livré ses perspectives pour le troisième trimestre.

L'entreprise table, en milieu de fourchette, sur des revenus de 3,17 milliards de dollars en hausse de 14,6% par rapport au deuxième trimestre, avec un intervalle de confiance de plus ou moins 3,5 points de pourcentage. La société anticipe par ailleurs une marge brute stable par rapport au trimestre précédent, autour de 33,5% avec un intervalle de confiance de plus ou moins 2 points de pourcentage.

La cible sur les revenus dépasse le consensus qui attendait 3,05 milliards de dollars au troisième trimestre, remarque Jefferies. Mais celle sur la marge s'avère nettement décevante, puisque les analystes attendaient environ 35%

"La faiblesse de la marge est attribuée à un impact négatif de 140 points de base lié aux fluctuations monétaires et aux coûts non récurrents associés au programme de réduction des coûts de la société", ajoute le bureau d'études.

À la Bourse de Paris, cette déception se paye comptant, le groupe chute de 12,7% ce jeudi vers 9h40. La veille, c'était Soitec (-7,9%) qui avait subi les foudres du marché en livrant un chiffre d'affaires trimestriel en recul et des prévisions trop justes aux yeux du marché.