(BFM Bourse) - Le spécialiste franco-italien des semi-conducteurs a encore souffert au premier trimestre, mais les revenus et le bénéfice par action ont dépassé les attentes et les perspectives pour le deuxième trimestre sont meilleures que redoutées.
Penser que STMicroelectronics signerait la plus forte hausse du CAC 40 après la publication de ses résultats du premier trimestre, ce jeudi, relevait de la gageure.
Le groupe est dans le dur depuis plusieurs trimestres, l'action chutant de 45% sur un an. Le groupe de semi-conducteurs est confronté à une demande en berne sur plusieurs de ses segments, notamment dans l'automobile et chez ses autres grands clients de l'industrie.
La société avait prévenu en début d'année qu'elle souffrirait encore au premier trimestre.
C'est ce qui s'est produit. Les revenus de l'entreprises ont plongé de 27,3% sur un an et de 24,2% par rapport au précédent trimestre.
Le directeur général de la société, Jean-Marc Chéry a expliqué que cette baisse était en ligne avec les attentes du groupe. STMicroelectronics a fait face à des revenus plus faibles qu'anticipé dans l'automobile et l'industrie, ce qui a été compensé par une meilleure dynamique dans les produits pour le grand public (PC, smartphones).
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La marge brute s'est elle établie à 33,4% contre 41,7% sur la même période de 2024 et 37,7% au précédent trimestre. Le bénéfice par action a chuté de 89% sur un an et de 83,8% par rapport au quatrième trimestre 2024.
Et pourtant, STMicroelectronics grimpe de 7,3% ce jeudi vers 15h30 à la Bourse de Paris, prenant la tête du CAC 40. Une hausse d'autant plus notable que le titre avait déjà signé l'une des plus fortes progressions de l'indice mercredi (+6%).
Comme le souligne Oddo BHF, les résultats du groupe ont en réalité été – à l'exception de la marge brute – un peu meilleurs qu'attendu par les analystes. Le chiffre d'affaires a dépassé le consensus de 0,2% et le bénéfice par action s'est établi à 6 cents contre des attentes logées à 4 cents.
Stifel remarque également que la société explique avoir engrangé des commandes supérieures à ses revenus dans ses segments "automobiles et industrie" . "Cela confirme la reprise des marchés de l'automobile et des semi-conducteurs industriels, mais l'impact des tarifs douaniers sur la macroéconomie n'est pas encore visible", note la banque.
Le fond de la piscine touché?
Par ailleurs, si STMicro n'a toujours pas formulé d'objectifs pour 2025, en raison de "l'incertitude globale pour l'économie", la société a livré ses perspectives pour le deuxième trimestre, qui s'avèrent un peu meilleures qu'attendu.
L'entreprise table, en milieu de fourchette, sur des revenus de 2,71 milliards de dollars en baisse de 16,2% sur un an, mais en hausse de 7,7% par rapport au premier trimestre. Jean-Marc Chéry a expliqué que les trois premiers mois de 2025 avaient constitué le "creux de l'activité" pour le groupe, y compris dans les segments automobiles et industrie. La société anticipe par ailleurs une marge brute autour de 33,4% avec un intervalle de confiance de plus ou moins 2 points de pourcentage.
Si la cible de marge s'avère décevante (les analystes attendaient 34,6%), celle sur les revenus dépasse le consensus qui attendait une croissance de seulement 3,8% par rapport au premier trimestre, remarque Oddo BHF.
"Il est difficile de prévoir la réaction du cours de l'action aujourd'hui", a jugé le courtier dans une note publiée avant l'ouverture du marché.
"Le premier trimestre a en effet marqué le point bas et les prévisions de chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre sont meilleures que prévu malgré l'incertitude géopolitique croissante et le ralentissement potentiel de l'économie mondiale", souligne Oddo BHF. "Cependant, à ce stade, il n'y a pas d'effet de levier sur la marge brute et la visibilité est faible sur le second semestre, ce qui nous amène à penser que la reprise au second semestre pourrait être plus lente que prévu", ajoute le courtier.
Jean-Marc Chéry a par ailleurs indiqué que STMicroelectronics était en bonne voie pour mener à bien son programme de restructuration de son empreinte industrielle. Ce projet doit permettre de dégager des économies d'un montant '"élevé à trois chiffres en millions", c'est-à-dire de plus de 500 millions de dollars, d'ici à la fin 2027. Et se traduire par 2.800 suppressions de poste sur la base du volontariat.
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