(BFM Bourse) - La saison des résultats annuels 2024 a rendu son verdict. Cette cuvée a été mitigée mais le résultat est globalement positif. Quelles actions ont le mieux réussi? Et quels groupes ont au contraire mordu la poussière? BFM Bourse fait le point.
Le bal est désormais achevé. La saison des résultats annuels 2024 s'est terminée jeudi avec la publication des comptes annuels de Bouygues, dernier pensionnaire de l'indice à avoir rendu sa copie.
L'impression d'ensemble est, comme toujours, relativement contrastée. Mais, in fine, le bilan s'avère positif voire encourageant. Surtout par rapport à la précédente saison, celle du troisième trimestre 2024, qui s'était avérée maussade voire mauvaise.
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Un bilan encourageant
Pour dresser ce bilan, nous avons pris un indicateur simple: la performance de l'action d'un pensionnaire du CAC 40 lors de la séance suivant la publication de ses résultats. C'est-à-dire le jour le même pour les groupes qui publiaient le matin ou le lendemain pour ceux livrant leurs comptes le soir, après la clôture du marché.
Cette méthode a évidemment ses limites car la réception immédiate ne dit pas forcément tout de l'accueil du marché. Publicis n'a pris "que" 2,3% lors de la publication de ses résultats annuels. Mais le titre a gagné encore 2,6% le lendemain, ce qui laisse penser que les investisseurs ont été satisfaits de sa copie. Société Générale a pour sa part bondi de plus de 13% après avoir dévoilé ses comptes annuels. Mais son titre a encore gagné 20% depuis cette publication, montrant à quel point une bascule semble s'opérer sur la banque de La Défense aux yeux du marché.
In fine, sur les 39 groupes du CAC 40 à avoir rendu des résultats annuels (en excluant Pernod Ricard donc), 24 ont vu leur action progresser lors de la séance qui a suivi la publication de leurs résultats et 15 ont enregistré une baisse. Quant à la variation moyenne, elle s'établit à +0,8%.
Quels groupes ont le mieux réussi l'épreuve? Quels sont ceux qui ont au contraire déçu? Nous avons compilé un classement dans le tableau ci-dessous.
In fine, Arcelormittal (+13,4%) occupe le haut du palmarès d'une courte tête, devant Société Générale (+13,3%). Le sidérurgiste a livré un résultat brut d'exploitation nettement supérieur aux attentes et a indiqué tabler sur une nette progression de la demande d'acier en 2025. L'action a, remarque Deutsche Bank, aussi été portée par l'espoir d'un accord de paix entre l'Ukraine et la Russie, ce qui constituerait un catalyseur pour le titre, Arcelormittal possédant un site dans la ville ukrainienne de Kryvyi Rih.
Société Générale, de son côté, a enthousiasmé le marché en publiant des résultats bons sous tous rapports et en annonçant un programme de rachats d'actions. L'établissement a acté un changement de logiciel qui privilégie la valeur à la croissance, en se concentrant sur l'amélioration de sa performance.
La banque de détail en France a entamé une inflexion positive de sa dynamique, Boursorama se dirige vers une nette amélioration de sa rentabilité et les activités de marchés restent solides. Dans une note publiée cette semaine, Jefferies a relevé son objectif de cours à 55 euros (ce qui accorde un potentiel de plus de 40% à l'action) et s'attend désormais à ce que la banque atteigne un ratio de rentabilité de ses fonds propres tangibles (ROTE) de 10% en 2026.
STMicro en queue de peloton
Legrand (+9%) complète le podium. Le spécialiste des équipements électriques a, comme Schneider Electric (+2,99%), connu une fin d'exercice 2024 en trombe, grâce à la vigueur de ses produits destinés aux data centers, un segment en très forte croissance grâce à l'intelligence artificielle.
Dassault Systèmes (+8,86%), échoue au pied du podium. La hausse de l'action a surtout été due aux propos de la direction qui, lors du "call" avec les analystes, a livré une trajectoire de cash-flow séduisante et a relativisé les risques de concurrence de la part de Nvidia.
Essilorluxottica (+7,17%) a livré une croissance nettement au-dessus des attentes au quatrième trimestre tandis qu'Engie (+5,3%) a relevé plusieurs de ses cibles pour 2025 et 2026.
Du côté des déceptions, STMicroelectronics (-10,68%) ferme la marche. Le groupe de semi-conducteurs a dévoilé des prévisions pour le premier trimestre 2025 nettement inférieures aux attentes et n'a pas formulé de perspectives pour l'ensemble de l'année. Mais, récemment, l'action a connu une envolée, soutenue par Jefferies. La banque est passée à l'achat, jugeant qu'un rebond de l'activité est à venir sur la seconde partie de 2025.
Capgemini (-10,22%) a communiqué des perspectives prudentes pour 2025. Trop aux yeux du marché qui espérait mieux et a ainsi lourdement sanctionné l'entreprise qui n'exclut pas d'accuser une nouvelle baisse de ses revenus cette année.
Carrefour complète le trio des plus fortes punitions. Le distributeur a publié un résultat opérationnel courant nettement inférieur aux attentes en raison de ses difficultés sur plusieurs marchés européens. Et, là encore, ses perspectives pour 2025 ont déçu.
Nous avons également publié un deuxième classement, qui essaie de corriger l'impact du marché le jour même. Pour cela nous avons mesuré la surperformance ou la sous-performance d'un titre par rapport au CAC 40. En clair, si une valeur prend 4% et que le CAC 40 gagne 1% lors d'une séance donnée, la surperformance de cette même valeur s'inscrit à 3%. L'idée est de nuancer les résultats selon les conditions de marché. Enregistrer une hausse de 3% quand le CAC 40 (comme jeudi) est dans le dur a plus de mérite que lorsque le marché est euphorique.
Ce second classement ne bouleverse pas vraiment le premier. Mais il permet à Dassault Systèmes de monter sur le podium au détriment de Legrand, tandis qu'Engie passe de la septième à la cinquième place.