(BFM Bourse) - L'éditeur de logiciels professionnels a livré des résultats trimestriels un peu au-dessus des attentes tandis que ses perspectives s'avèrent un tantinet prudentes. Mais les commentaires de la direction durant la conférence téléphonique, notamment sur la génération de trésorerie, ont plu au marché.
Durant une saison des résultats, il peut arriver que l'essentiel se joue lors de la conférence téléphonique tenue par la direction dans la foulée de la publication d'une entreprise.
Le cas échéant ce mardi 4 février avec les résultats du quatrième trimestre de Dassault Systèmes. L'action du spécialiste des logiciels de conception et fabrication assistées par ordinateur, comme Catia et Solidworks, a d'abord ouvert en légère hausse avant de se retourner. L'action a ensuite décollé durant le "call" avec les analystes organisé par les dirigeants du groupe. Vers 15h15 le titre prend encore 7% et signe de très loin la plus forte progression du CAC 40.
Les résultats (*) du quatrième trimestre à proprement parler sont ressortis un peu au-dessus des attentes. Le chiffre d'affaires a progressé de 7% hors effets de changes à 1,75 milliard d'euros, contre des attentes logées à 1,73 milliard d'euros, selon un consensus cité par Stifel. Les revenus ont notamment été portés par les ventes de nouvelles licences, qui ont affiché une croissance de 15% hors effets de changes.
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Medidata retrouve la croissance
Medidata, la filiale de Dassault Systèmes spécialisée dans les logiciels de suivi d'essais cliniques, a renoué avec la croissance, avec une progression de ses revenus de 1%. Ce chiffre s'avère toutefois un peu inférieur à la croissance de 2% attendue par Oddo BHF.
Les performances de Medidata sont étroitement surveillées par les investisseurs car cette filiale a déçu à plusieurs reprises le marché, par exemple au premier trimestre 2024.
Dassault Systèmes a par ailleurs dégagé une marge opérationnelle de 36,3% au quatrième trimestre, en amélioration de 0,4 point de pourcentage sur un an, ainsi qu'un bénéfice par action de 40 centimes, en progression de 11%. Ces deux lignes de comptes s'avèrent pile en ligne avec les attentes.
Stifel évoque des résultats "solides" au vu du contexte macroéconomique "difficile".
Concernant ses perspectives, Dassault Systèmes a indiqué tabler pour le premier trimestre sur des revenus allant de 1,535 milliard à 1,601 milliard d'euros, traduisant une croissance de 3% à 8% hors effets de changes. La société entend également générer une marge opérationnelle située entre 31% et 31,1% ainsi qu'un bénéfice par action allant de 30 centimes à 32 centimes.
Pour, cette fois, l'ensemble de 2025, le groupe table sur des revenus compris entre 6,55 milliards et 6,65 milliards d'euros, soit une progression de 6% à 8% hors effets de changes, une marge opérationnelle comprise entre 32,6% et 32,9% et sur un bénéfice par action allant de 1,36 euro à 1,39 euro.
Oddo BHF note que tant pour le premier trimestre que sur 2025, ces prévisions sont un peu en dessous des attentes. La cible de revenus pour l'exercice actuel est, par exemple, inférieure de 2% au consensus, en milieu de fourchette.
Un cycle plus favorable sur le cash-flow
Il convient toutefois de souligner que Dassault Systèmes a pour habitude de se montrer prudent en début d'année sur ses perspectives, quitte à les relever par la suite. Comme le remarque Oddo BHF, cela se reflète notamment dans les hypothèses de taux de change retenues par la société. Pour le premier trimestre comme pour 2025, le groupe s'est basé sur un euro dollar à 1,10 dollar quand la devise de la zone s'échange actuellement à 1,04 fois le billet vert.
Surtout, au-delà des chiffres à proprement parler, la tonalité de la direction durant la conférence téléphonique a convaincu les investisseurs. "Tenir un discours très optimiste n'est pas le mantra de Dassault Systèmes, mais cette fois la direction est venue avec des éléments tangibles d'amélioration des résultats à venir", explique un analyste.
Ce dernier évoque notamment les éléments communiqués par le directeur financier, Rouven Bergmann, sur la génération de trésorerie opérationnelle de la société.
Le dirigeant a expliqué que le flux de trésorerie opérationnel devrait progresser d'environ 8% environ en 2025, une hausse en ligne celle de l'activité et du résultat opérationnel. Le besoin en fonds de roulement devrait s'améliorer car plusieurs gros contrats du groupe arrivent dans un cycle d'exploitation plus favorable en termes de conversion de cash. "Nous bénéficierons de ces plus importants paiements de cash en 2025 et 2026", a indiqué Rouven Bergmann.
La concurrence de Nvidia relativisée
L'analyste précédemment cité souligne aussi d'autres propos engageants, notamment la volonté d'intégrer l'intelligence artificielle dans l'offre de la société, et des propos rassurants sur Medidata. Rouven Bergman a expliqué que la société spécialisée dans les essais cliniques avait réussi à renouveler beaucoup de contrats qui arrivaient à expiration au quatrième trimestre tout en obtenant la "croissance" liée à la "valeur" contenue dans ces contrats.
Le directeur général, Pascal Daloz, a, lui, tempéré les craintes de concurrence de Nvidia qui a semblé marcher sur les plate-bandes de Dassault Systèmes en évoquant la création de "jumeaux numériques", en janvier dernier.
Le groupe allemand Kion et Accenture ont noué en janvier un partenariat pour "optimiser les chaînes logistiques" en utilisant les technologies d'IA et de simulation de Nvidia.
Pascal Daloz a expliqué que son groupe était "bien mieux équipé" pour servir ses clients, notamment dans l'industrie, que Nvidia.
"Il y a certaines choses que nous somme probablement les seuls à être capable de faire. Que ce soit pour un médicament, un avion, une auto, une bouteille de shampoing vous devez vous conformer à des régulations et vous avez besoin d'en faire la démonstration. Vous ne pouvez pas faire cela avec une 'boîte noire'. Or la plupart des moteurs d'IA fonctionnent comme des boîtes noires", a développé le dirigeant.
Le directeur général a ajouté que Dassault Systèmes avait également démontré son expertise sur un point crucial: protéger la propriété intellectuelle de ses clients industriels. "Nos clients attribuent beaucoup de valeurs aux solutions qui protègent ces propriétés intellectuels".
Dassault Systèmes a également indiqué, à l'occasion de la publication de ses résultats, avoir remporté un contrat auprès du constructeur allemand Volkswagen pour renforcer l'infrastructure numérique du groupe automobile avec sa solution 3dexperience.
Pascal Daloz a expliqué que la société avait remporté ce contrat quand bien même son offre était "significativement" plus chère que celles de ses concurrents. Le dirigeant a ajouté que l'entreprise pourrait étendre ce contrat par la suite.
"Ce contrat va apporter de la croissance à long terme pour le groupe", apprécie l'analyste précédemment cité.
(*) Sauf mention contraire, tous les résultats de Dassault Systèmes évoqués dans cet article s'entendent en données non-IFRS, comme privilégiée par l'entreprise.
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