(BFM Bourse) - La saison des résultats s'est achevée cette semaine. Quels groupes du CAC 40 ont signé les plus fortes hausses après avoir livré leur copie ? A contrario quels sont ceux qui ont subi les sanctions les plus prononcées ?
Le bal des publications du dernier trimestre sur le CAC 40 s'est terminé cette semaine. La précédente saison avait, elle, été très éprouvante pour les pensionnaires de l'indice parisien. La variation moyenne s'était établie à -2,3%, un chiffre extrêmement mauvais, et les lourdes punitions avaient été légion. Dix groupes avaient ainsi connu une baisse supérieure à 6%.
Qu'en est-il pour la saison des publications du troisième trimestre? Quels groupes ont le mieux et le moins bien négocié l'évènement? Pour le savoir, BFM Bourse a réalisé l'infographie ci-dessous en prenant un thermomètre simple.
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Pour chaque pensionnaire du CAC 40, nous avons retenu la réaction du cours de Bourse lors de la séance suivant la publication. Soit le jour même pour les sociétés annonçant leurs résultats le matin, soit le lendemain pour les groupes qui publiaient le soir, comme LVMH.
Nous avons toutefois fait une exception: Michelin. Le groupe au bibendum avait émis un avertissement sur résultats le 13 octobre. Nous avons retenu la variation suivant cette annonce car nous estimons que le gros de la réaction boursière s'est joué à ce moment-là.
Par ailleurs, notre méthodologie a, reconnaissons-le, ses limites. Vinci a perdu 1,99% après la publication de son activité au troisième trimestre. Mais la baisse n'était probablement pas due aux chiffres du groupe qualifiés de "positifs" par Barclays.
Lors de cette séance, les groupes d'infrastructures de transport (Vinci et Eiffage pour les autoroutes, ADP pour les aéroports) avaient été plombés par des craintes d'alourdissement de la fiscalité. La commission des finances de l'Assemblée nationale avait adopté un amendement socialiste au projet de loi de Finances qui proposait de multiplier par plus de deux la "taxe sur l'exploitation des infrastructures de transport de longue distance".
Une variation moyenne négative
Avant de regarder les plus fortes hausses et plus fortes baisses, évoquons quelques constats globaux. Tout d'abord, la saison est restée difficile dans son ensemble, avec une variation moyenne pour les 40 groupes de l'indice de -0,46%.
Le nombre de baisses excède légèrement celui des hausses (19 titres ont progressé, 21 ont reculé).
Une certaine polarisation s'observe par ailleurs avec cinq groupes affichant des hausses supérieures à 6% et six accusant au contraire des chutes de plus de 6%.
Un autre enseignement reste que le marché ne pardonne pas grand-chose. Les résultats des banques françaises en témoignent. Les trois établissements ont perdu entre 4,8 et 3,5% alors que BNP Paribas et Crédit Agricole SA ont rendu des copies "mitigées" mais pas foncièrement mauvaises. Quant à Société Générale, le groupe a publié des résultats jugés solides à tous les étages. Mais la banque de La Défense a pu décevoir certains investisseurs par l'absence d'annonce de rachats d'actions.
Idem pour Renault (-3,09%), qui a publié des revenus somme toutes en ligne avec les attentes. Mais les inquiétudes sur le "pricing" (l'environnement de prix), avec la forte concurrence en Europe, ont tout emporté dans l'esprit des investisseurs.
Edenred, Essilorluxottica et LVMH sur le podium
Du côté des plus fortes hausses, Edenred a repris 19,64% après avoir livré une croissance supérieure aux attentes au troisième trimestre, confirmé ses objectifs et rassuré sur certaines craintes du marché au niveau de la fiscalité des titres restaurant en France.
L'entreprise n'a par ailleurs pas annoncé de mauvaise nouvelle sur ce dernier point au Brésil, ce qui constitue l'une des sources de préoccupation des investisseurs. Le titre reste toutefois en forte baisse sur trois ans (-60%). Signe que la valorisation avait atteint des niveaux jugés "aberrants" par certains analystes. Ce qui explique aussi la forte réaction du titre.
Essilorluxottica (+12,98%) a de son côté impressionné, avec une croissance record de 11,4% hors changes au troisième trimestre, bien aidée par le dynamisme des lunettes d'IA que le groupe développe en partenariat avec Meta. Bank of America, qui est passée à l'achat après la publication de l'entreprise, estime que la société est en train de changer de statut.
Deux groupes de luxe suivent. LVMH (+12,22%) a nettement dépassé les attentes au troisième trimestre, donnant raison à de nombreux analystes qui étaient repassés à l'achat sur la valeur peu avant la publication.
"L’amélioration constatée au troisième trimestre et les effets progressifs à venir sur 2026 du renouveau créatif désormais effectif sur la quasi-totalité des marques mode crédibilisent le retour à une croissance raffermie" en 2026, a expliqué Oddo BHF.
Kering (+8,71%) a de son côté donné matière à croire en son redressement opérationnel, toutes ses divisions (y compris Gucci) ayant affiché une dynamique supérieure aux prévisions. Il faudra, certes, confirmer cette éclaircie. "Dans l'ensemble, la publication est encourageante, mais nous constatons que le groupe semble enregistrer une amélioration moins prononcée en Chine que ses concurrents", tranchait Barclays.
Accor a de son côté signé une progression de 7% après avoir livré une batterie d'annonces: activité rassurante, objectif de rentabilité relevé, programme de rachats d'actions et potentielle cotation d'Ennismore, sa filiale d'hôtellerie dédiée au "lifestyle".
STMicroelectronics et Dassault Système en queue de peloton
Du côté des plus fortes baisses, on retrouve en queue de peloton un habitué des fortes variations et, malheureusement pour ses actionnaires, des lourdes sanctions, ces derniers trimestres.
STMicroelectronics a chuté de 14,12% après avoir surtout livré des projections décevantes pour le trimestre actuel, ce qui augure d'une reprise probablement plus lente qu'attendu précédemment, reconnaît Jefferies, à l'achat sur le dossier.
Dassault Systèmes (-12,98%) a de son côté publié une activité inférieure aux attentes au troisième trimestre et sabré sa prévision de croissance annuelle. La faute à des ventes de licences en berne mais aussi à une nouvelle déception sur Medidata, société spécialisée dans les logiciels de suivi d'essai clinique, et à une croissance plus faible qu'attendu sur Centric PLM, spécialisée dans les logiciels de gestion du cycle de vie du produit dans la mode et la distribution.
Troisième plus forte baisse (-12,2%), Legrand a livré une croissance en données comparables de 6,7% au troisième trimestre, soit nettement moins que les attentes des analystes, logées à 8,7%. La marge opérationnelle ajustée s'est elle établie à 20% contre un consensus 20,8%, selon Royal Bank of Canada. La banque canadienne estime toutefois que les attentes étaient "agressives", en particulier sur la croissance. Barclays juge, de son côté, que la baisse de l'action offre "un point d'entrée attrayant" sur le titre.
Comme écrit plus haut, Michelin (-8,93%) a été puni pour avoir passé un avertissement sur résultats, certes attendu par le marché, mais dont l'ampleur a pris de court les analystes. Stellantis (-8,75%) n'a pas réussi à satisfaire le marché et la société a annoncé des charges liées à sa transformation au second semestre qui ont pu faire tiquer les investisseurs quant à l'impact sur la génération de trésorerie. Enfin, L'Oréal a livré une croissance trop juste par rapport aux attentes du marché au troisième trimestre et les commentaires de sa direction durant la conférence téléphonique "ont manqué de convictions", pointe Deutsche Bank.
