(BFM Bourse) - Le spécialiste des avantages aux salariés a livré une croissance supérieure aux attentes au troisième trimestre et sa directrice financière a indiqué que de nombreux amendements avaient été déposés pour annuler une mesure défavorable contenue dans le projet de loi de Finances. Dans le dur depuis le début de l'année, l'action s'envole.
Edenred est clairement l'un des grands perdants du CAC 40 sur cette année 2025. Le spécialiste des avantages aux salariés (titres restaurants, cadeaux, etc…) et cartes carburant accuse même la plus forte baisse de l'indice depuis le 1er janvier (-28%).
À la clôture de lundi, le groupe ne figurait même pas dans les 50 plus importantes capitalisations de la Bourse de Paris.
Edenred a pâti d'une évolution de la régulation en Italie, où un plafond des commissions sur les titres restaurants payées par les commerçants est entré en vigueur au 1er septembre.
Le marché a également redouté des mesures défavorables au Brésil, le premier marché des avantages aux salariés, en Turquie ainsi qu'en France.
Dans ce dernier pays, le projet de loi de Finances pour 2026 prévoit une contribution patronale de 8% sur différents avantages aux salariés (titres restaurant, chèques vacances, chèques cadeaux etc…).
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L'Europe repart
Toutefois, l'action Edenred se révolte ce mardi 21 octobre. Le titre prend 14,3% après la publication de l'activité du troisième trimestre de la société, entraînant dans son sillage son concurrent Pluxee (+5%).
"Il s'agit d'une publication encourageante, qui montre une amélioration séquentielle (d'un trimestre sur l'autre, NDLR) malgré l'impact réglementaire en Italie", résume Oddo BHF.
Sur la période allant de juillet à fin septembre, Edenred a dégagé des revenus de 726 millions d'euros, traduisant une croissance de 7,3% en données comparables, contre 6,2% au deuxième trimestre, et 6,7% au premier. Selon Oddo BHF, le consensus (la prévision moyenne des analystes) tablait sur 707 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires opérationnel, tiré de l'émission des titres de services prépayés, a progressé de 8,2% en données comparables après 7,1% sur les deux trimestres précédents, dépassant largement les attentes, logées à 6,5%.
Les "autres revenus" qui correspondent à l'argent dégagé en plaçant les fonds des titres de services prépayés débloqués par les entreprises mais pas encore "consommés" par les salariés, ont reculé de 1,7% à 59 millions d'euros.
L'Europe a notamment retrouvé de l'allant, signant une croissance de 4,7% en données comparables au niveau du chiffre d'affaires opérationnel sur le trimestre contre 2,2% au précédent.
La France a enregistré une progression de 2,4% en données comparables, après une baisse de 0,3% au deuxième trimestre. La directrice financière, Virginie Duperat-Vergne, a expliqué que la société avait enregistré, en France, une forte croissance pour les solutions de mobilité (cartes carburants, solutions de gestion des flottes, de péages etc..).
À l'issue de ce trimestre, Edenred a confirmé ses objectifs pour 2025 à savoir une croissance en données comparables de son résultat brut d'exploitation (Ebitda) de plus de 10% (ou 1,34 milliard d'euros) et un taux de conversion de l'Ebitda en flux de trésorerie de plus de 70%.
Barclays pense que les attentes des analystes seront révisées à la hausse car le consensus retenait jusqu'à présent une croissance de 6,4% pour le revenu opérationnel sur l'ensemble de 2025. Ce qui implique que la dynamique d'Edenred ralentisse à environ 3,6% au quatrième trimestre, un chiffre trop faible aux yeux de la banque britannique.
Pas de mauvaise nouvelle au Brésil
Durant la conférence téléphonique avec les analystes, Virginie Duperat-Vergne a été interrogée sur la mesure du projet de budget 2026 prévoyant une contribution patronale de 8% sur les avantages aux salariés.
La dirigeante a indiqué que tous les groupes politiques à l'Assemblée avaient déposé des amendements pour annuler cette mesure. Surtout, Virginie Duperat-Vergne a assuré aux analystes qu'une telle mesure avait déjà été mise en place précédemment dans d'autres pays, sans pour autant empêcher la pénétration des avantages aux salariés. La dirigeante a notamment cité la Belgique comme exemple.
Quant à la situation sur la régulation au Brésil, la directrice financière a expliqué que les discussions se poursuivaient, rappelant que ce processus était long.
Barclays juge que la hausse du titre est surtout due au fait que "la directrice financière a apporté des réponses mesurées et efficaces lors du 'call'".
"Les commentaires de la directrice financière sur la réglementation française offrent néanmoins une certaine positivité, car nous pensons que les amendements de tous les groupes parlementaires contre une taxe potentielle de 8% indique que l'humeur politique est contre la taxation des titres restaurant", poursuit la banque britannique.
"La publication du groupe est rassurante, la dynamique est favorable, il n'y a pas de mauvaise nouvelle au Brésil, ils ont rassuré sur la France, et, surtout, l'action avait été massacrée et on arrivait à des niveaux de valorisations aberrants. Donc je ne suis pas surpris que l'action prenne 10%", explique un analyste. "Il était temps que l'on arrête de déplumer le canard".
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