(BFM Bourse) - Les trois exploitants d'infrastructures reculent nettement à la Bourse de Paris ce vendredi 24 octobre alors qu'un amendement au budget 2026 a proposé d'alourdir la taxe sur les gérants d'infrastructures introduite par la loi de finances 2024.
Les gérants d'infrastructures sont à la peine en Bourse ce vendredi 24 octobre. Les groupes de BTP et de concessions Vinci et Eiffage perdent respectivement 3,05% et 3,5% en fin de matinée, tandis que l'exploitant aéroportuaire ADP cède 3,2%.
Vinci a, certes, livré son chiffre d'affaires du troisième trimestre, mais cette publication est jugée comme étant "positive" par Barclays, dans une note publiée jeudi soir.
Un intermédiaire financier pointe une autre explication: un amendement PS au projet de loi de finances pour 2026 qui a été adopté en commission des Finances à l'Assemblée nationale.
Précisons d'emblée que le volet "recettes" du projet de budget pour 2026 a été rejeté dans sa globalité en commission. Les députés examineront en séance le texte de départ du gouvernement sans les modifications.
Mais l'adoption des amendements en séance donne une idée des risques politiques auxquels fait face le texte et donc potentiellement de l'intégration de nouvelles mesures à la fin du débat parlementaire. Et l'amendent peut être redéposé en séance.
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Contestation juridique
L'amendement déposé par le Parti socialiste propose d'alourdir la "taxe sur l'exploitation des infrastructures de transport de longue distance", introduite dans la loi de Finances 2024. Cette contribution concerne Eiffage et Vinci en tant que gérants des concessions autoroutières, et ADP en tant qu'exploitant des aéroports parisiens.
À l'heure actuelle la taxe est prélevée sur les recettes d'exploitations au-delà d'un seuil de 120 millions d'euros. Le taux appliqué s'inscrit à 4,6% et l'amendement du PS prévoit de le faire passer à 10%.
Le texte de l'amendement argue que les sociétés d'autoroutes (les exploitants d'aéroports ne sont pas mentionnés) ont réalisé des bénéfices cumulés de 4 milliards d'euros en 2024 et qu'il est donc "légitime que l’État récupère une partie de ces profits exceptionnels, dans un contexte où il y a un besoin massif d’investissements publics dans la transition écologique et la décarbonation de nos modes de transports".
Pour rappel, les autoroutes représentent une part importante de la rentabilité d'Eiffage et Vinci. Pour Eiffage les concessions (ultra-dominée par les autoroutes) représentent 67% du résultat opérationnel courant, tandis que chez Vinci, elles pèsent pour un peu moins de 40% du résultat brut d'exploitation.
Vinci avait évalué l'impact de la taxe sur les infrastructures à 284 millions d'euros en 2024, Eiffage avait indiqué que cette contribution avait grevé son résultat opérationnel courant à hauteur de 123 millions d'euros tandis que, pour ADP, le chiffre s'était inscrit à 131 millions d'euros en 2024.
Les groupes d'infrastructures ont décidé de contester cette taxe en justice. En septembre 2024, le Conseil constitutionnel a toutefois jugé cette contribution comme étant conforme à la constitution. "Le contentieux visant cette taxe se poursuit devant les juridictions administratives", a indiqué Vinci dans son document d'enregistrement universel.
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