(BFM Bourse) - L'indice parisien termine cette séance du jeudi 31 juillet en nette baisse, alors que les investisseurs ont eu tout le loisir de décortiquer une avalanche de résultats d'entreprises. La Fed, elle, a opté pour un statu quo sur ses taux, malgré les divergences de deux de ses membres.
La Bourse de Paris a fait face à la journée la plus chargée de son année. Son plus important indice, le CAC 40, a creusé son retard au fil de la journée, perdant 1,14% pour se replier sous les 7.800 points, à 7.771,97 points. Sur l'ensemble du mois, l'indice vedette parisien gagne 1,38%.
Les investisseurs ont décortiqué les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a opté pour le statu quo sur ses taux directeurs, mercredi soir, au grand dam de Donald Trump. Toutefois, deux de ses membres (Christopher Waller et Michelle Bowman) se sont prononcés contre ce maintien, ce qui ne s'était pas produit depuis 1993.
"Si ces votes interviennent dans un contexte de pression politique accrue de l’administration Trump pour une politique monétaire plus souple, ils traduisent aussi l’accumulation d’indices signalant un ralentissement de l’économie américaine", note Allison Boxer, de Pimco.
Craintes pour les spiritueux
Les économistes soulignent que le président de la Fed, Jerome Powell, a adopté un ton plus restrictif lors de la conférence de presse qu'il a tenue dans la foulée de ces annonces.
"Powell n'a pas semblé impressionné par les fortes pressions en faveur d'une baisse immédiate des taux, a tenu des propos restrictifs et n'a donné aucune nouvelle indication sur l'évolution future des taux", observe Barclays. "Nous maintenons notre prévision d'une baisse de 25 points de base (0,25 point de pourcentage, NDLR) cette année, en décembre", ajoute la banque.
Ce qui n'a pas manqué d'irriter une nouvelle fois Donald Trump qui s'en encore pris à Jerome Powell en le qualifiant de "stupide".
"(Jerome Powell) est trop en retard, et en réalité, trop énervé, trop stupide et trop politique pour occuper le poste de président de la Fed. Il a coûté à notre pays des milliards de dollars, en plus de l'une des rénovations de bâtiments les plus incompétences, voire corrompues, de l'histoire de la construction! Autrement dit, 'Too Late' est un loser total et notre pays en paye le prix!", s'est le président américain sur son réseau social Truth Social.
Le marché continue également de suivre les dernières informations sur les droits de douane avant l'échéance du 1er août, date à laquelle les États-Unis appliqueront d'importantes surtaxes douanières sur les pays ou groupe de pays avec lesquels ils n'ont pas conclu d'accord. Donald Trump a annoncé qu'il imposerait vendredi des droits de douane de 25% sur les importations indiennes pour sanctionner le pays d'avoir du pétrole et du matériel militaire russe.
Par ailleurs, selon des sources diplomatiques européennes citées par Reuters, les vins et spiritueux européens subiront des droits de douane américains de 15% à compter du 1er août. La France espérait que ces produits pourraient bénéficier d'une exemption.
A Wall Street, les indices américains évoluent en hausse, soutenus par Meta et Microsoft deux, des sept magnifiques dont les résultats ont impressionné, portés par l'intelligence artificielle.
Microsoft flambe de 4,4% à Wall Street et dépasse les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière., devenant la deuxième société à franchir ce seuil après Nvidia, le 9 juillet dernier.
Meta n'est pas en reste et bondit de plus de 11% après avoir livré des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre et a communiqué une cible de revenus nettement au-dessus du consensus pour le troisième trimestre.
De nombreuses déceptions
Les investisseurs ont donc décortiqué pléthore de publications d'entreprises. Accor a chuté de 9,60% après avoir livré des revenus et une croissance de son réseau décevants.
Sanofi a perdu 7,8% alors que son bénéfice net par action s'est avéré inférieur aux prévisions des analystes au deuxième trimestre.
Bouygues a également sanctionné lourdement par le marché (-7,3%) après avoir dévoilé des résultats mitigés.
A contrario, Société Générale a grimpé de 6,9% alors la banque a dépassé les attentes au deuxième trimestre, relevé ses objectifs et annoncé un programme de rachats d'actions de 1 milliard d'euros.
Safran, qui a aussi rehaussé ses perspectives annuelles, a bondi de 3,1%. Legrand a avancé pour sa part de1,8% après avoir rehaussé sa cible de marge pour l'année en cours.
Hors CAC 40, Wendel (-10,8%), FDJ United (-8,2%), Eramet (-7,9%) ou encore Ipsen (-7,25%) sont sanctionnés par le marché. A contrario, Air France-KLM décolle (+4,6%).
Sur les autres marchés, l'euro prend 0,2% face au dollar à 1,1428 dollar. Le pétrole recule. Le contrat d'octobre sur le Brent de mer du Nord avance de 1,35% à 71,95 dollars le baril tandis que celui de septembre sur le WTI coté à New York recule de 1,30% à 69,10 dollars le baril.