(BFM Bourse) - Wall Street fermée ce lundi pour le Mémorial Day, la Bourse de Paris a signé une bonne entame de semaine, portée par les mesures de réouverture en Chine. Le CAC 40 clôture à son meilleur niveau depuis fin avril, poursuivant l'effort produit la semaine passée.
L'atmosphère reste à la détente sur les marchés dans le sillage du vif rebond observé la semaine dernière, d'autant que les autorités chinoises sont venues apporter quelques allègements aux contraintes sévères imposées dans plusieurs mégapoles depuis de longues semaines face à une résurgence du Covid-19. La municipalité de Shanghai veut notamment faciliter la reprise du travail dès cette semaine et a dévoilé un plan pour accélérer la reprise économique dans la région, tandis que Pékin a réouvert certains centres commerciaux et lignes de transports en commun.
Le contexte était donc idéal pour prolonger le rebond initié la semaine écoulée. La Bourse de Paris avait rebondi de 3,67% soit la meilleure performance hebdomadaire depuis celle du 14 mars dernier. Ce lundi, c'est un gain de 0,72% supplémentaire à mettre au crédit du CAC 40 qui clôture à 6.562,39 points après un sommet à 6.582,05 points en cours de matinée. La hausse du jour est toutefois opérée dans des volumes peu étoffés de 3,1 milliards d'euros, en l'absence des opérateurs américains lors du "Memorial Day". Comme chaque année, ce dernier lundi de mai est férié aux Etats-Unis à l'occasion d'un hommage aux soldats morts au combat. Cela donne lieu à un week-end prolongé de trois jours qui lance officieusement la "driving season" où les ménages américains prennent volontiers la route des vacances et les traders ne font pas exception.
"Au-delà d’un probable effet technique après des semaines de forte correction, les marchés bénéficient des espoirs d’amélioration de la situation en Chine. En effet, le nombre de nouveaux cas de Covid en Chine est au plus bas depuis trois mois d’après les autorités. De plus, les mesures de confinement commencent à être assouplies plus nettement à Shanghai et le risque de confinements stricts à Pékin diminue. Enfin, les autorités continuent d’annoncer plus de mesures de soutien à l’activité pour relancer la croissance" souligne Xavier Chapard. "C’est encourageant mais le risque lié au Covid en Chine va rester important étant donné que la politique de zéro-Covid reste en place. Les PMIs chinois pour mai publiés à partir de demain devraient montrer une amélioration par rapport à la contraction marquée de l’activité enregistrée en avril, mais ils resteront selon toute vraisemblance en zone de contraction (sous les 50 points)", prévient le stratégiste de La Banque Postale Asset Management.
La consommation tient aux Etats-Unis
Le spécialiste note également le dynamisme rassurant de la consommation outre-Atlantique, malgré la hausse des prix et la fin des aides budgétaires. "Cela est rassurant pour la croissance américaine mi-2022, même si la consommation devrait commencer à ralentir dans la seconde partie de l’année et que les risques d’un ralentissement plus marqués qu’attendu restent significatifs".
Le palmarès de l'indice phare tricolore n'a guère laissé place à l'interprétation, trusté toute la séance par Hermès (+4%), Kering (+3,3%) tandis que LVMH a limité ses gains à 2,6%, la troisième place revenant à Schneider Electric et sa hausse de 2,96%. L’Oréal a pour sa part grimpé de 2,9%. Hors de l'indice phare, Interparfums (+5,1%) a profité de la même tendance liée à la perspective d'un regain de consommation en Chine.
L'automobile (+2,08% sur Renault, +1,91% sur Stellantis) était aussi recherchée ainsi qu'un certain nombre de valeurs industrielles, alors que les valeurs dites défensives étaient plutôt à la peine.
Sanofi en particulier, le laboratoire annonçant un retard dans les essais cliniques visant à obtenir l'autorisation de mettre en vente libre (sans ordonnance) son médicament Cialis, un concurrent du Viagra. Le titre du groupe pharmaceutique tricolore a perdu près de 2%, plus forte baisse de l'échantillon vedette. Orange a cédé 0,94% et Air Liquide a contenu son repli à 0,35%.
Après un gain supérieur à 2% à la clôture de vendredi, Bonduelle a encore gagné 3,5% après son opération nord-américaine.
A noter l'envolée de plus de 11% de Carmat à la clôture, soutenu par les marques d’intérêt des analystes de Degroof Petercam sur le dossier. Les experts de la banque belge adoptent un biais acheteur assorti d'un objectif de cours logé à 25,40 euros, que Degroof Petercam justifie par le potentiel commercial du cœur artificiel Aeson dépourvu de concurrence sérieuse.
A l'opposé, GTT a plongé de plus de 10% sous le coup de prises de bénéfices appuyées après son remarquable parcours boursier. Malgré le repli du jour, le titre affiche encore 44% de hausse depuis le premier janvier.
Sur le marché des changes l'euro profitait du regain d'appétit pour les actifs à risque et repris 0,47% à 1,0779 dollar. Du côté du pétrole, les cours se hissaient à 120,80 dollars le baril de Brent (+1,38%). Le WTI engrangeait aussi de plus de 1% à 116 dollars. Les dirigeants européens tentent d'accorder leurs violons sur un projet d'embargo sur le pétrole russe alors que la Hongrie, fortement dépendante de l'or noir de Moscou, reste opposée à ces mesures de rétorsion dans la mouture actuelle.
Sabrina Sadgui