(BFM Bourse) - En petite hausse à la mi-séance, la Bourse de Paris a accéléré ses gains dans l'après-midi. Deux indicateurs publiés outre-Atlantique alimentent l'espoir d'une inflexion de la Réserve fédérale dans sa politique monétaire. Porté par une hausse proche de 2%, le CAC 40 clôture au plus haut depuis mi-septembre.
"Bad news is good news" ou comment les nouvelles les moins encourageantes sont applaudies par les investisseurs. Deux indicateurs publiés dans l'après-midi outre-Atlantique ont ravivé l'espoir de voir la Réserve fédérale américaine ralentir voire marquer une pause dans son durcissement monétaire.
Alors qu'elle était en légère hausse à la mi-journée, la Bourse de Paris s'est offert un net bond peu après l'ouverture des marchés américains. Le CAC 40 clôture en forte hausse de 1,94% à 6.250,55 points, soit à quelques points de son plus haut du jour (6.253,12 points).
Une Fed plus accommodante à l'avenir ?
Le réveil du baromètre parisien est à mettre au crédit d'un recul mensuel (-1,6% au mois d'août) de l'indice des prix de l'immobilier aux Etats-Unis, compilant les données de 20 agglomérations américaines. Un peu plus tard dans la journée, les investisseurs prenaient connaissance d'une nette dégradation de la confiance des consommateurs aux États-Unis en octobre. Les ménages américains redoutent la forte inflation et la perspective d'une récession dans les prochains mois, rapporte l'indice du Conference Board.
A la suite de ces statistiques "les taux américains ont baissé, le dollar a dévissé et les actions ont rebondi", souligne Alexandre Baradez, analyste de marché chez IG France. Le rendement sur l’obligation américaine à 10 ans perd ainsi 18 points de base (0,18%) à la clôture des marchés européens, tandis que le S&P 500 prend 1,4% et le Nasdaq Composite 2%.
"Ces chiffres touchent au domaine de la consommation et de l’immobilier, l’interprétation immédiate du marché est qu’ils devraient amener la Réserve fédérale américaine (Fed) à assouplir sa communication après la prochaine hausse de taux de novembre et envoyer un message sur des hausses de taux qui pourraient être plus graduelles", explique-t-il. Et donc moins fortes que le relèvement des taux directeurs de novembre attendu par le marché à 75 points de base, soit 0,75%.
Vendredi, le Wall Street Journal a rapporté qu’après une hausse probable de ses taux directeurs de 75 points de base (0,75%) en novembre, les membres de la banque centrale américaine envisageraient de ralentir par la suite le resserrement monétaire de l'institution avec possiblement la fin des hausses de taux au début de l’an prochain.
En Europe, les opérateurs s'attendent plutôt à ce que la Banque centrale européenne durcisse le ton ce jeudi à l'issue de sa réunion de politique monétaire. Une nouvelle hausse des taux directeurs est anticipée avec un consensus plaidant pour un relèvement de 75 points de base soit 0,75%.
En plus des banques centrales, les investisseurs auront de nombreuses publications d’entreprises à décrypter tout au long de cette semaine. Avec la difficile tâche de séparer l’ivraie du bon grain...
Air Liquide à plein gaz, Remy Cointreau boit la tasse
Du côté des valeurs, Air Liquide a séduit le marché. Le spécialiste des gaz industriels termine en tête du CAC (+6,7%) porté par une activité robuste au troisième trimestre, grâce notamment à ses hausses de prix.
Autre publication saluée par le marché, celle d’Interparfums, qui a relevé ses objectifs pour 2022 à la faveur d’une demande forte pour ses produits. Le titre termine en forte hausse de 11,4% mardi soir.
Vivendi a été pris dans la danse de la hausse ce mardi (+4,6%) profitant de l'annonce d'Apple qui a décidé de relever les prix de son service de streaming musical Apple Music. Ce qui porte Universal Music Group, dont Vivendi détient toujours 10%.
En revanche, Rémy Cointreau a a perdu 4,7% alors que le groupe a livré son chiffre d’affaires semestriel pour l’ensemble de son exercice 2022-2023 clos en mars prochain. Les investisseurs s’inquiètent notamment d’une normalisation de la croissance du groupe.
Redressement spectaculaire de SEB. Sous pression dans les premiers échanges, le titre termine en hausse de 5,8% malgré l’abaissement des objectifs pour 2022 du géant du petit électroménager en raison "d'un ralentissement de la consommation des ménages".
Carmat pour sa part s'est adjugé 6,6% après avoir annoncé l'obtention des autorisations pour reprendre les implantations de son cœur artificiel.
Sur les autres marchés, l’euro reprenait 1% à 0,9998 dollar après des statistiques ternes aux Etats-Unis. De son côté, la livre rebondissait de 1,7% face à 1,1468 dollar, la monnaie britannique profitait de la prise de fonctions du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak. Les contrats pétroliers avancent un peu. Le contrat sur le Brent de mer du Nord pour livraison en décembre s'adjuge 0,3% à 91,52 dollars tandis que celui de même échéance sur le WTI coté à New York avance de 0,6% à 85,10 dollars.