(BFM Bourse) - La Bourse de Paris ne parvient pas à s’extirper de sa tendance baissière, faute de catalyseurs solides pour inverser la tendance. Le CAC 40 achève cette séance en baisse de 0,8% après avoir reculé dans les mêmes proportions mardi. La progression des cours pétroliers et des taux d’intérêt alimentent les tensions inflationnistes. Leurs répercussions sur la croissance concentrent les préoccupations des investisseurs.
Deuxième séance de baisse d'affilée pour le CAC 40, l'indice tricolore reste ainsi le jouet d'une importante volatilité, alimentée par les angoisses des investisseurs vis-à-vis de l'inflation, en particulier, mais pas en exclusivité... Après avoir démarré la séance en hausse, le CAC 40 clôture cette journée en repli de 0,80% à 6.448,63 points au lendemain d'une baisse de 0,74%. Ce qui porte à plus de 10% le recul de l'indice vedette parisien depuis le début de l'année.
Après avoir plus ou moins bien résisté la veille à un nouvel avertissement dans la distribution du côté de Target, les indices américains évoluent en ordre dispersé. Le Dow Jones et le S&P 500 cèdent actuellement 0,2%, tandis que le Nasdaq tente de s'affranchir de cette tendance baissière en affichant un gain de 0,40%.
85% des valeurs du CAC 40 s'inscrivent dans le rouge à la clôture, sans préférence sectorielle marquée. Danone accuse la plus forte baisse de l'indice parisien (-2,72%), suivi de Pernod Ricard, le groupe de spiritueux cédant 2,5% malgré un ajustement vers le haut de ses objectifs au sein de la fourchette précédemment indiquée. Orange, Air Liquide et Legrand perdent plus de 2% à la clôture.
Alors que Schneider Electric avait atteint en janvier 100 milliards d'euros de capitalisation en janvier, devenant la 10e société française à rejoindre ce cap, le titre poursuit son repli en cédant 1,6% alors que l'électricien a conclu un accord en vue de céder sa filiale Eurotherm. Son repli depuis le début de l'année atteint pratiquement 25%...
Même Sanofi, réputé défensif et qui a fait part d'une bonne nouvelle avec l'approbation de son blockbuster Dupixent dans une nouvelle indication aux Etats-Unis, cède 0,9% mercredi soir.
Le secteur des maisons de retraite est encore une fois sous pression à la Bourse de Paris. Le groupe Korian (-9,51%) est visé par plusieurs plaintes déposées par des familles de résidents tandis que des perquisitions ont été réalisées au siège et dans les directions régionales d'Orpea (-3,13%), révèle Le Parisien.
DBV pour une fois à la fête
Dans l'actualité du jour, la biotech DBV est pour une fois à la fête avec le succès d'un essai pivot sur une population de tout jeunes patients (1 à 3 ans), la société laissant entendre qu'elle va rechercher les possibilités d'une forme d'approbation pour cette tranche d'âge où le besoin médical est important, tout en poursuivant ses démarches en vue d'une étude confirmatoire auprès des 4 à 11 ans. Le titre monte de 14,5%.
Le groupe de très haute technologie Riber s'adjuge également 12,5% à l'annonce d'une commande historique de 2 machines de production de matériaux de pointe pour les semi-conducteurs, plus 4 en option, sachant que les ventes de ce type d'équipement tournent autour de 3 à 5 chaque année dans le monde (80% par le français, devant un seul concurrent américain).
Comme prévu, l'ascension des tarifs pétroliers se poursuit au-delà de 120 dollars le baril. Ce mercredi le contrat à terme sur le Brent atteint 122,71 dollars, soit +1,41%, tandis que le WTI se traite à 121,35 dollars (+1,34%). Pour le patron de Trafigura, une grande entreprise de courtage pétrolier et d'affrètement maritime, la barre des 150 dollars sera bientôt atteinte, avant que l'envolée ne commence intrinsèquement à réduire la demande.
Sur le marché des changes, l'euro remonte à 1,0739 dollar après un coup de mou dans la séance asiatique. Le yen poursuivait mercredi son repli face au dollar et aux autres grandes devises, le gouverneur de la Banque du Japon ayant à nouveau défendu sa politique monétaire ultra-souple en jugeant désirable une "faiblesse stable" de la devise nationale. Le yen plongeait face au dollar à 133,88 yens, un nouveau plus bas depuis 2002 et à 143,65 yens face à la monnaie unique, un niveau plus vu depuis janvier 2015.
Sabrina Sadgui