(BFM Bourse) - La Bourse de Paris termine cette semaine en repli, échaudée par le ton employé par Jerome Powell, jugé un peu plus restrictif par le marché. Lesté aussi par Sanofi et Publicis, le CAC 40 se retrouve en dessous des 7.300 points, et affiche une baisse hebdomadaire de plus de 0,9%.
La Bourse de Paris boucle la semaine sur une note bien terne. Le CAC 40 termine en repli de 0,58% à 7.269,63 points ce vendredi soir. En rythme hebdomadaire, le bilan n'est guère meilleur, puisque l'indice vedette parisien a concédé 0,94%, miné par son repli de 2,69% accusé mardi, soit sa pire séance depuis juillet 2023.
Les marchés ont pris connaissance d'une nouvelle batterie de statistiques américaines ce vendredi après-midi, dont les ventes au détail pour le mois d'octobre. Mesure clé du sentiment du consommateur américain, elles ont progressé de 0,4% par rapport au mois de septembre, et dépassent ainsi légèrement les attentes des économistes (+0,3%). Les chiffres de septembre ont été révisés à la hausse, avec une progression de 0,8% contre une prévision initiale de 0,4%.
Des propos qui douchent le marché
"Ce sont les révisions du mois de septembre qui ont vraiment marqué les esprits. Initialement, les données du mois précédent étaient déjà nettement supérieures aux estimations, et elles sont maintenant révisées encore à la hausse. Cela reflète la résilience des consommateurs américains, malgré certaines données économiques qui suscitent des doutes sur l’état de l’économie", avance Bret Kenwell, analyste des marchés américains pour eToro.
C'est dans ce contexte que les investisseurs ont digéré les propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell. Le banquier central a déclaré jeudi soir que "l'économie n'envo(yait) pas de signaux indiquant qu'il fa(llait) se hâter de baisser les taux".
"La vigueur que nous observons actuellement dans l'économie nous permet d'aborder nos décisions avec prudence. En fin de compte, la trajectoire des taux directeurs dépendra de l'évolution des données et des perspectives économiques", a-t-il ajouté. Ces déclarations ont été jugées comme restrictives par le marché.
"Ce fut une douche froide de réalité pour les traders en actions, qui avaient poussé les actions américaines à un sommet de 11 ans après la victoire de Trump", explique Stephen Innes, de Spi AM.
Sanofi et Publicis en difficulté
Du côté des valeurs, Sanofi a tiré le CAC 40 vers le bas et reculé de 3,3%. Comme d'autres valeurs de l'univers de la pharmacie – Sartorius Stedim Biotech a perdu 6,7% et Valneva 6,8% - le titre a été pénalisé par la nomination de Robert Kennedy Jr, un vaccinosceptique notoire, à la tête du département américain de la Santé.
Cette nomination a aussi fait tanguer le secteur de la publicité, qui est également dans le viseur de Robert Kennedy Jr, car menacé par une interdiction de la publicité pour les médicaments sous ordonnance aux Etats-Unis. Plus forte baisse du CAC 40, Publicis a plié de 5,4%.
Hors CAC 40, Vallourec a repris 6,4% après avoir publié des résultats trimestriels faisant état d'un désendettement plus rapide que prévu, selon Oddo BHF.
Nexans a reculé de 4,5%, pâtissant de la cession d'actions par Bpifrance.
Sur les autres marchés, l'euro reprend 0,25% face au dollar à 1,0556 dollar. Le pétrole recule. Le contrat de janvier sur le Brent de mer du Nord cède 1,5% à 71,58 dollars le baril tandis que celui de décembre sur le WTI coté à New York rend 1,7% à 67,55 dollars le baril.