(BFM Bourse) - La Bourse de Paris accuse sa plus forte baisse depuis juillet 2023, échaudée par le regain de craintes sur la politique commerciale voulue par Donald Trump. Le CAC 40 plonge de 2,69%, ce mardi soir.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche fait souffler le chaud et le froid sur les marchés financiers, et notamment sur les places boursières européennes. Lundi, la Bourse de Paris avait gagné 1,2%, revigorée par les records à Wall Street.
Ce mardi, l'ambiance s'est nettement détériorée. En net repli de plus de 1% à la mi-journée, le CAC 40 a encaissé à la clôture son plus fort repli depuis juillet 2023, avec un plongeon de 2,69% à 7.226,98 points. Il a même perdu près de 2,8% à 7.217,78 points au plus fort de la journée, vers 17h15.
L'indice parisien n'avait pas essuyé, donc, une telle baisse depuis le 6 juillet 2023 (-3,12%) et efface donc sa précédente plus forte baisse annuelle du 14 juin dernier (-2,66%). , sonné par la dissolution de l'Assemblée nationale.
Les investisseurs évaluent les répercussions des potentielles mesures économiques portées par Donald Trump pendant sa campagne pour l'accession au poste suprême. Et ils s'inquiètent d'un alourdissement des tarifs douaniers à l'encontre des pays européens et de la Chine. Donald Trump a prévu de remonter de 10% à 20% les droits de douane sur tous les produits importés, même provenant d'Union européenne. Cette hausse des droits de douane s’élèverait même à 60% sur les importations chinoises.
Or, selon le Financial Times, Donald Trump pourrait nommer Benjamin Rubio et Mike Waltz aux postes respectifs de "Secretary of state" (équivalent du ministre des Affaires étrangères) et "national security advisor" (un conseiller gradé sur les enjeux de sécurité nationale). Or ces deux hommes politiques sont "des faucons" par rapport à la Chine, résume Deutsche Bank. C'est-à-dire qu'ils sont connus pour prôner une politique ferme vis-à-vis de la Chine.
"L'équipe émergente de Monsieur Trump, composée de grands opposants à la Chine, signale un changement clair de ton politique pour son prochain mandat. L'administration a fait allusion à des droits de douane de 60% sur les importations chinoises, une mesure qui, selon les économistes, pourrait décimer le commerce entre les deux plus grandes économies du monde", note Stephen Innes de Spi AM.
Le luxe dans le dur
Et le luxe, secteur majoritaire à la Bourse de Paris, est en première ligne de ces craintes. "L'éventualité de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine pourrait encore affaiblir le sentiment des consommateurs chinois et compliquer le redressement macroéconomique de la Chine, ce qui constituerait un risque pour la reprise du secteur", a souligné UBS, la semaine dernière.
Kering a lâché 5,8%, LVMH a rendu 4,5% et Hermès 3,4%.
Avec une hausse de 1%, STMicroelectronics est la seule valeur rescapée de cette journée cauchemardesque pour l'indice vedette parisien.
Eiffage clôture à l'équilibre quand Vinci a perdu 1,5%. Royal Bank of Canada a repris sa couverture sur les deux actions, avec des conseils à "surperformance".
Sur les autres marchés, l'euro abandonne 0,6% face au dollar à 1,0597 dollar, au plus bas depuis un an. Le pétrole monte un peu. Le contrat de janvier sur le Brent de mer du Nord grimpe de 0,4% à 72,13 dollars le baril tandis que celui de décembre sur le WTI coté à New York gagne 0,5% à 68,37 dollars le baril.