(BFM Bourse) - Donald Trump a annoncé la nomination de Robert Kennedy Jr à la tête du département de la Santé. Ce qui créé une importante incertitude pour le secteur pharmaceutique, en particulier pour les producteurs de vaccins.

Donald Trump continue de modeler son équipe dirigeante. Après avoir annoncé qu'Elon Musk dirigerait un "département de l'efficience gouvernementale", le président américain élu a choisi son secrétaire à la Santé.

Et dire que son profil détonne relève de l'euphémisme. Donald Trump a porté son choix sur Robert Francis Kennedy Jr, qui avait renoncé à se présenter comme candidat indépendant à la présidentielle américaine, se ralliant au républicain. Il était crédité d'environ 5% d'intentions de vote.

"Je suis ravi d'annoncer la nomination de Robert F. Kennedy Jr. au poste de secrétaire à la Santé et aux services sociaux des États-Unis. Pendant trop longtemps, les Américains ont été écrasés par le complexe alimentaire industriel et les laboratoires pharmaceutiques qui se sont livrés à la tromperie, à la désinformation et au mensonge en matière de santé publique", a déclaré Donald Trump, sur X.

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Théories du complot

À la suite de sa nomination, les groupes pharmaceutiques se retrouvent sous pression. Sanofi abandonne 2,9% vers 10h30, accusant la plus forte baisse du CAC 40. À Londres, Astrazeneca perd 2,7% tandis qu'à Zurich Roche recule de 2,8% et Novartis de 1,1%. À Wall Street, le fabricant de vaccins allemand BionTech a clôturé en baisse de 7%.

"La nomination de Kennedy, qui est un vaccinosceptique notoire constitue une importante incertitude pour le secteur pharmaceutique. Sanofi peut reculer plus que les autres tout simplement parce qu'ils ont une activité de vaccins", explique un spécialiste de marché.

En 2023, les vaccins ont généré 7,5 milliards d'euros de revenus pour Sanofi soit environ 17,4% du total. Au troisième trimestre 2024, leur part dans les revenus avait grimpé à 28%.

Sartorius Stedim Biotech, qui conçoit des technologies nécessaires à la fabrication de vaccins, chute de 5% à la Bourse de Paris, de son côté. Le fabricant de vaccins Valneva perd 5,2%.

Ancien avocat en droit de l'environnement, Robert Francis Kennedy Jr, a propagé des théories du complot sur les vaccins de Covid-19, établissant des liens prétendus entre vaccination et autisme. Ce en dépit de nombreuses études démontrant que cette association n'a pas lieu d'être.

"Les experts en politique de santé ont déclaré qu'un second mandat de Donald Trump pourrait permettre à Robert Kennedy de renforcer la rhétorique anti-vaccins, ce qui pourrait dissuader un plus grand nombre d'Américains de recevoir les vaccins Covid et les vaccinations de routine qui, depuis des décennies, ont permis de sauver des millions de vies et d'éviter des maladies débilitantes", explique CNBC.

"Je crains qu'il ne fasse beaucoup de dégâts en propageant des informations erronées", avec un impact qui s'étendrait au-delà des États-Unis, a de son côté déclaré à Bloomberg Jayasree Iyer, directrice générale de la "Access to Medicine Foundation", une organisation à but non lucratif qui s'efforce d'améliorer l'accès aux médicaments dans les pays à revenus faibles et moyens. "Vous voulez que les gens fassent confiance aux vaccins, qui sont à la fois rentables et ont prouvé qu'ils sauvaient des milliards de vies", a-t-elle ajouté.