(BFM Bourse) - L'optimisme aperçu ce lundi matin à la Bourse de Shanghaï après une semaine de fermeture a fini par se propager sur les places européennes dans l'après-midi. Malgré l'ouverture contrariée de Wall Street, le CAC 40 reprend 0,83% et termine au-dessus des 7000 points.
Poussif dans la matinée, et même légèrement dans le rouge à la mi-journée (-0,2% vers 12h45), le CAC 40 a graduellement repris de l'altitude dans l'après-midi. Sans que l'on sache très bien pourquoi, les investisseurs ont fini par revenir à l'achat au sortir d'un 4e recul hebdomadaire consécutif, une séquence inédite depuis mars 2020, permettant à l'indice vedette de la cote tricolore de boucler la première séance de la semaine sur un gain de 0,83% à 7.009,25 points. Le volume d'échanges s'est en revanche nettement resserré, chutant à moins de 3,4 milliards d'euros.
Peut-être est-ce le bond de plus de 2% du marché chinois, resté fermé la semaine dernière à l'occasion des célébrations du Nouvel An lunaire, qui a induit un regain d'enthousiasme des opérateurs - bien que celui-ci peinait à se matérialiser dans la matinée. Ou les précisions fournies par Christine Lagarde sur l'évolution de la politique monétaire de la BCE devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Quatre jours après la réunion de la banque centrale qui a mis les marchés en émoi (l'autorité monétaire n'excluant plus totalement un relèvement des taux dès cette année), la patronne de l'institution a tenu à rassurer les marchés, en rappelant que tout ajustement de la politique monétaire sera "progressif". "Bien que les perspectives d'inflation soient incertaines, elles devraient rester élevées plus longtemps que prévu, mais diminuer au cours de cette année" a-t-elle martelé.
Après un mois de janvier compliqué, qui a vu les multiples de valorisation généreux des valeurs de croissance sérieusement remis en cause, la tendance ne s'est pas améliorée à l'entame de février. Aux Etats-Unis, l'élan donné par les solides résultats d'Apple, AMD, Microsoft et Alphabet a en effet été contrebalancé par la grosse déception occasionnée par Facebook (lequel a inscrit dans les tablettes un nouveau record, celui du plus gros montant de capitalisation effacé en une séance), même si Amazon (+13% vendredi) a quelque peu amorti le choc ensuite. Quoi qu'il en soit, quinze jours après le début de la saison, les résultats ont beau être majoritairement solides, les investisseurs restent pour autant préoccupés des perspectives macro-économiques à venir. Le cocktail d'inflation, de risques (notamment géopolitiques) sur la croissance et de réaction des autorités, notamment les banques centrales, rend en effet l'exercice de prévision particulièrement difficile.
À Wall Street, les indices évoluent en ordre dispersé à 18h (+0,1% pour le DJIA, -0,1% pour le S&P et -0,3% pour le Nasdaq) alors que les investisseurs restent prudents face aux incertitudes persistantes en Ukraine (malgré la multiplication des démarches diplomatiques) et à la nouvelle poussée des rendements souverains, le bon du Trésor américain à 10 ans tutoyant désormais les 2%.
Signal encourageant pour Sanofi
L'actualité propre aux entreprises tricolores est encore peu animée en ce début de semaine. ArcelorMittal (+4,1%) en amont de ses résultats jeudi, domine le palmarès du CAC alors que Midcap Partners déduit de la forte croissance des flux douaniers sur l'acier au quatrième trimestre 2021 que le consensus des projections de chiffre d'affaires sera nettement dépassé. Worldline prend 3,2% et Sanofi 3,1% après l'approbation d'un nouveau médicament, le premier traitement disponible pour la maladie des agglutinines froides. Un signal encourageant pour le groupe pharmaceutique qui a fait des maladies rares l'un de ses relais de croissance. Airbus (+2,4%) et BNP Paribas (+2,2%) signent également de solides progressions.
Hors de l'indice phare, Faurecia grignote 0,9% alors que l'équipementier a annoncé qu'il adopterait le nom de Forvia à la suite de la finalisation de l'acquisition d'une part majoritaire du capital de Hella. Le groupe issu du rapprochement devient le septième équipementier automobile mondial.
À l'opposé, Publicis subit des prises de bénéfices appuyées (-2,4%) après avoir retrouvé la semaine dernière un sommet depuis 2015 grâce à des résultats 2021 records. Hermès cède également 2,3%, tandis qu'Alstom (-2,2%) et URW (-1,9%) poursuivent leur chute.
Une nouvelle fois, le compartiment des opérateurs de maison de retraite est laminé avec des replis de 2,1% pour Korian, 4,5% pour Orpea et 15% pour LNA Santé (lequel n'est jusqu'à présent cité dans aucune enquête). Après Bourse, Mirova, actionnaire d'Orpea, a d'ailleurs réclamé des changements au groupe.
Parmi les autres actifs, le pétrole se replie modestement (-0,6% à 92,70 dollars pour le Brent après un pic depuis octobre 2014 plus tôt en matinée). Sur le marché des changes, l'euro redonne 0,14% à 1,1433 dollar.