(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a dû faire sans la boussole Wall Street ce lundi, se débattant au gré des derniers développements sur le gaz russe. Les prix du pétrole s'inscrivent de leur côté en forte hausse après la décision des pays de l'Opep+ de réduire leur offre d'or noir. TotalEnergies en profite et gagne plus de 3% ce lundi soir.
Après avoir cédé plus de 2% dans les échanges de la matinée, la Bourse de Paris a réduit de moitié ses pertes du jour. Le CAC 40 clôture cette première séance de la semaine en baisse de 1,2% à quelques marques des 6.100 points à 6.093,22 points, effaçant au passage sa belle remontée en fin de semaine dernière. Vendredi, la Bourse de Paris avait rebondi de 2,21%, l'annonce d'un ralentissement des créations d'emplois et d'une hausse du chômage le mois dernier aux Etats-Unis ayant paradoxalement donné du carburant à l'indice parisien.
L'ambiance sur les marchés a radicalement changé. Vendredi soir, le géant russe Gazprom a annoncé l'arrêt des livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1. L'énergéticien russe, qui a invoqué une fuite d’huile affectant le fonctionnement d'une turbine, n'a "fourni aucune date de reprise des flux vers l'Allemagne, accentuant les craintes de pénurie d'énergie et de récession économique en Europe cet hiver", résume John Plassard, directeur et spécialiste en investissement chez Mirabaud. A ce sujet, Emmanuel Macron a annoncé lundi que la France s'engageait à livrer plus de gaz à l'Allemagne, qui pourrait lui fournir en échange de l'électricité, si la crise énergétique le nécessitait cet hiver.
Privés de Wall Street - fermé pour la fête du Travail ce lundi 5 septembre -, les marchés européens ont été dans l'incapacité d'inverser la tendance.
Les matières premières ont dicté la tendance
Sur le marché des devises, les inquiétudes sur le gaz - qui renforcent également les craintes d’une récession en Europe - font reculer la monnaie de la zone euro. L’euro reste sous la parité à 0,9920 dollar, après être tombé sous les 0,99 dollar en début de matinée.
Toujours au chapitre des matières premières, le pétrole prenait de la hauteur après la décision de l'Opep+ de réduire sa production d'or noir en vue de soutenir les prix face aux craintes de récession. Les pays du cartel pétrolier élargi ont accordé leurs violons sur un retour "aux quotas du mois d'août", soit une baisse de 100.000 barils comparé à septembre. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre remontait de 2,3% à 95,12 dollars tandis que le WTI pour livraison en septembre prenait quant à lui 2%, à 89,03 dollars.
Les équipementiers auto à la peine
La très grande majorité des valeurs composant le SBF 120 a évolué dans le rouge. Les actions cycliques souffrent, en particulier l’automobile. Les équipementiers Valeo et Faurecia ont perdu plus de 8% tandis que Renault a abandonné plus de 5%. Les équipementiers possèdent de nombreux sites de production en Allemagne, proches de leurs clients d’outre-Rhin. Ils sont donc particulièrement exposés au risque de rationnement de gaz qui pourraient éventuellement être imposés aux industriels en Allemagne.
Ces mêmes craintes pèsent également sur Delfingen (-5,85%), dont les résultats semestriels ont été fraîchement accueillis.
Les valeurs liées au pétrole, telles que TotalEnergies (+3,1%) et Vallourec (1,7%) ont profité de la hausse des prix de l'or noir.
Euroapi n'est pas en reste et clôture en hausse de 2,6%. Le dossier remporte l'adhésion d'Oddo BHF qui vient d'intégrer Euroapi dans sa liste des valeurs préférées pour le second semestre 2022, après l'annonce de solides résultats semestriels en fin de semaine dernière.
Sur le front des capitalisations plus modestes, Ose Immunotherapeutics gagne plus de 7% après avoir publié de nouvelles données dans l’essai de phase III évaluant sa plus importante molécule comme potentiel traitement du cancer du poumon avancé non à petite cellules.