(BFM Bourse) - Hésitant à l'ouverture, le CAC 40 recule légèrement à la mi-séance, mercredi, les investisseurs restant prudents dans un contexte macroéconomique toujours préoccupant et avant une nouvelle série de votes à Westminster dans la soirée.
Vers 12h30, la Bourse de Paris affiche un léger repli de 0,36% à 5.288 points, dans un volume d'échanges encore une fois peu nourri, de l'ordre de 830 millions d'euros, au lendemain d'un rebond de 0,9% pour le CAC. Comme depuis quelques semaines, la prudence domine toujours sur la cote parisienne alors que les incertitudes macroéconomiques (guerre commerciale, Brexit, politique monétaire) demeurent.
"Le marché reste fondamentalement bien orienté et, en toile de fond, c'est bien la politique monétaire qui demeure (son) soutien le plus décisif", a relevé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. Or, depuis vendredi, les taux longs américains pointent en dessous des taux à court terme. Une anomalie qui pourrait annoncer une récession dans les trimestres à venir. Stéphane Déo, stratégiste à la Banque Postale Asset Management nuance : "En fait, le ton particulièrement accommodant de la Fed a poussé les investisseurs à anticiper des baisses de taux, et donc la partie courte (les maturités les plus proches, ndlr) de la courbe, directement influencée par les décisions monétaires, a beaucoup bougé. C’est beaucoup moins vrai pour les taux longs qui ont peu bougé". "Une nouvelle fois, ajoute-t-il, il faut donc prendre ce signal d'inversion de la courbe avec des pincettes (...) car si une récession était vraiment proche, le reste de la courbe aurait réagi aussi, ce qui n’est pas le cas" indique Stéphane Déo.
"Les vents contraires continuent néanmoins de s'accumuler" et "les indicateurs macroéconomiques restent mauvais, comme nous l'avons vu hier avec l'indicateur GfK allemand" sur le moral des consommateurs, note Christopher Dembik. Et Tangi Le Liboux, stratégiste pour le courtier Aurel BGC, d'abonder en son sens : "Les investisseurs sont dans une posture schizophrénique. Certains parient sur une issue favorable dans le grand n'importe quoi du Brexit". Selon lui, "les regards seront tournés vers Londres aujourd'hui avant la série de votes à la Chambre des Communes ce soir".
Exceptionnellement, les députés britanniques se saisissent mercredi de l'agenda du Brexit en votant une série d'alternatives à l'accord de sortie de l'Union européenne négocié par Theresa May. Nouveau référendum, maintien dans le marché unique voire annulation de la sortie de l'UE, c'est l'atypique président de la Chambre des communes John Bercow qui choisira, parmi des propositions des députés, celles à examiner, avant des votes prévus à partir de 19h.
Dans le reste de l'actualité économique internationale, les experts de Mirabaud Securities notent que "les principaux indices américains ont fini en hausse hier soir dans le sillage de la détente sur les rendements des Treasuries et du rebond du prix du baril de pétrole". "En fait et contrairement à ce que l’on pourrait supputer, le S&P 500 est en route pour connaître son meilleur trimestre depuis le 3ème trimestre … 2009 !" ajoutent les experts dans leur note matinale. Outre-Atlantique, les investisseurs sont déjà tournés vers la reprise, jeudi à Pékin, des négociations commerciales sino-américaines.
Le secteur automobile bien orienté
Malgré son léger recul à mi-séance, le baromètre de la place parisienne peut compter sur le soutien massif des valeurs automobiles, puisque Peugeot signe la meilleure performance de la matinée (+3,2%), tandis que son concurrent Renault s'adjuge également 3% sur fond de rumeurs d'intérêt du constructeur automobile pour Fiat Chrysler. Selon le Financial Times, Renault souhaite, auparavant et dans les 12 mois à venir, relancer les discussions avec Nissan en vue d'une fusion. Une perspective de consolidation du secteur particulièrement bien accueillie par les investisseurs. Dans le sillage des constructeurs, les équipementiers comme Michelin (+1,9%), Valeo (+0,7%), Plastic Omnium (+1,7%) ou Faurecia (+0,8%) progressent aussi.Sur l'indice phare, le secteur bancaire évolue également dans le vert mercredi matin, avec des avancées de 2,3% pour Crédit Agricole, +0,8% pour Société Génrale et +0,6% pour BNP Paribas.
Sur le SRD, En matière de valeurs, Neopost cède 2,7% vers 13h, en raison d'un bénéfice net en baisse de 31,6% en 2018, à 92 millions d'euros, notamment à cause de "l'impact des acquisitions, cessions d'actifs, impôts et dépréciations d'actifs".
Sur le marché pétrolier, les cours du pétrole ont nettement progressé hier, soutenus par les réductions de la production résultant des quotas mis en oeuvre par l'Opep et des sanctions américaines à l'encontre du Venezuela. Et au lendemain de cette progression, le baril de Brent évolue proche de l'équilibre (-0,03% à 68,02 dollars) tandis que celui de WTI cède 0,58% à 59,65 dollars. Enfin, la parité eurodollar s'affiche stable à 1,1279 dollar (+0,04%) peu avant 13h.