(BFM Bourse) - Le CAC 40 met un terme à sa spirale négative de quatre séances de baisses consécutives en reprenant 0,89% mardi, faisant abstraction des craintes des derniers jours et des mauvais indicateurs américains parus en début d'après-midi.
La place parisienne repart de l'avant mardi, après avoir cédé plus de 3% au cours des quatre dernières séances, avec un gain de 0,89% à 5.307,38 points, dans un volume d'échanges faible, inférieur à 3 milliards d'euros. "Rien n'y fait : ni la "mise sous tutelle" de Theresa May hier soir par les députés après un amendement leur permettant d'influer sur le processus du Brexit, ni le manque d'avancée sur relations commerciales entre Washington et Pékin", ne semblent vraiment contrarier les indices, ont souligné les experts de Mirabaud Securities.
Cette avancée du CAC intervient donc au lendemain d'un mouvement de consolidation provoqué par les annonces plus accommodantes que prévu de la Fed la semaine dernière et la parution d'indices PMI très décevants (notamment pour l'Allemagne) vendredi dernier ayant ravivé les craintes d'un fléchissement plus marqué que prévu de la croissance mondiale en 2019. "La publication, hier matin, de l’indice IFO allemand pour le même mois a envoyé un message davantage rassurant, avec une hausse qui fait suite à six mois de baisse" nuance Hervé Goulletquer, stratégiste à La Banque Postale Asset Management.
En matière d'indicateurs, les opérateurs ont pris connaissance, dans la matinée, de la détérioration inattendue du moral des consommateurs allemands en mars, un indicateur contrebalancé par la légère amélioration du climat des affaires en France et l'annonce de la révision à la hausse de la croissance française en 2018, à 1,6% contre 1,5%. En début d'après-midi, en revanche, les indicateurs en provenance des États-Unis se sont révélés largement inférieurs aux attentes, en particulier au niveau de la confiance du consommateur américain, qui a brusquement chuté en mars d'après l'enquête mensuelle du Conference Board. Son indice de confiance est ainsi revenu à 124,1, après 134,1 en février alors que les économistes anticipaient en moyenne une légère hausse, à 132. De même, les mises en chantier ont également baissé plus qu'attendu outre-Atlantique en février, l'activité de construction de logements individuels tombant à son plus bas niveau depuis plus d'un an et demi, selon les statistiques officielles du département du Commerce.
Wall Street ouvre en hausse
Étonnamment, ces mauvais indicateurs n'empêchent pas les trois indices américains d'évoluer en territoire positif depuis l'ouverture des échanges à New York. Vers 18h, le Dow Jones prend 0,3%, le S&P gagne 0,6% et le Nasdaq, à dominante technologique, s'adjuge 0,9%, porté par le rebond des valeurs financières et technologiques et à la progression des cours du pétrole.Airbus domine le palmarès du CAC
Au lendemain de la signature, très attendue, du méga-contrat avec l'entreprise étatique chinoise CASC, qui porte sur 300 appareils pour un prix catalogue estimé à 35 milliards de dollars, le titre Airbus prend 2% et s'adjuge désormais près de 40% depuis le 1er janvier.Toujours au sein du CAC 40, LVMH profite d'un relèvement d'objectif de la part de HSBC pour gagner 1,6%, tandis que L'Oréal (+1,5%) ou Kering (+1,4%) progressent aussi. Les plus belles performances de ce mardi, sur l'indice vedette de la cote parisienne, sont à mettre à l'actif des valeurs technologiques (+3,5% pour CapGemini, +2,5% pour Dassault Systemes, +2,4% pour Atos), dans le sillage des indices tech américains en nette hausse.
Trigano plonge
Dans le reste de la cote, Trigano signe la plus forte chute de la matinée (-9,5%) dans le sillage de la publication de ses ventes semestrielles, qui ont pourtant renoué avec une légère croissance organique au deuxième trimestre. Le marché sanctionne principalement le prolongement du déstockage par les concessionnaires de camping-cars. Enfin, Europacorp (+5,3% à 1 euro), Vallourec (+3,3% alors que Goldman Sachs reprend le suivi à l'achat) ou encore Claranova (+3,7%) réalisent de jolies progressions.
Sur le marché pétrolier, les prix remontent mardi alors qu'une nouvelle panne d'électricité géante au Venezuela ravive les inquiétudes sur la production de ce membre fondateur de l'Opep. Le baril de Brent s'adjuge 0,85% à 67,87 dollars vers 18h25 et celui de WTI prend 1,37% à 59,94 dollars. Enfin, l'euro cède du terrain face au billet vert dans l'après-midi, à 1,1279 dollar ver 18h25.