(BFM Bourse) - L'indice parisien a terminé en légère baisse ce vendredi 17 octobre, résistant aux craintes provoquées par les difficultés de deux banques régionales américaines. Ce grâce notamment au bond de 13% d'Essilorluxottica ce vendredi. La semaine a été marquée par l'envolée de LVMH et le rejet des motions de censure contre le gouvernement.
Après une petite frayeur dans la matinée, le CAC 40 a terminé tranquillement la semaine. L'indice parisien a accusé une baisse anecdotique de 0,18% ce vendredi 17 octobre, à 8.174,20 points, après avoir perdu plus de 1,3% en début de séance.
Le CAC 40 a d'ailleurs touché de près son record en séance, tapant un sommet à 8.224,56 points, à quelques encâblures de sa marque historique (8.259,19 points).
Sur l'ensemble de la semaine, l'indice a signé une belle progression, s'adjugeant 3,24%. L'indice parisien a été aidé par un semblant de stabilité politique en France. D'abord mercredi lorsque le Premier ministre Sébastien Lecornu a consenti à suspendre la réforme des retraites de 2023 pour éviter une censure.
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"Même si cela pouvait sembler négatif du point de vue de la viabilité de la dette, les marchés ont été rassurés car cela a été perçu comme augmentant les chances que Lecornu reste Premier ministre et qu'une élection législative anticipée soit évitée", a expliqué Deutsche Bank.
Puis jeudi, lorsque ce même gouvernement Lecornu a survécu (de peu) à deux motions de censure à l'Assemblée nationale.
"Le gouvernement Lecornu a survécu au vote de défiance, troquant la discipline budgétaire contre une paix à court terme — une solution loin d'être idéale, mais suffisante pour des marchés avides de stabilité", juge Stephen Innes de Spi AM.
LVMH entraîne tout le CAC 40
Mais le plus grand fait notable de la semaine reste, certainement, la publication de l'activité du troisième trimestre de LVMH, qui a été saluée en Bourse mercredi, l'action grimpant de 12,22%.
Le numéro un du luxe a pris de court les anticipations des analystes en renouant avec la croissance (en données comparables) au troisième trimestre. Surtout, sa division mode et maroquinerie, la plus suivie, a reculé de 2% sur la période, soit moitié moins qu'attendu par les bureaux d'études.
La société aux quelque 80 maisons a entraîné dans son sillage les autres actions du luxe, le compartiment phare de la Bourse de Paris et du CAC 40, propulsant par la même l'indice parisien (1,99% mercredi).
"Les investisseurs espèrent que LVMH, et potentiellement l'ensemble du secteur du luxe, a pris un tournant décisif en matière de croissance des ventes en devises étrangères sur deux ans, grâce à une Chine continentale plus robuste", a commenté Deutsche Bank.
Essilorluxottica comme amortisseur
Pour revenir à la séance de ce vendredi. Comme l'ensemble des places mondiales, le marché parisien a été plombé par les déboires de deux banques régionales aux États-Unis, ce qui a ravivé les craintes d'une potentille crise sur ce type d'établissements, outre-Atlantique.
Basé à Salt Lake City, Zions Bancorp a perdu 13,1% à Wall Street jeudi soir après avoir passé une dépréciation de 50 millions de dollars sur un prêt souscrit par sa filiale California Bank & Trust, tandis que Western Alliance, basé à Phoenix, a admis être exposée à un emprunteur ayant omis de fournir les garanties promises, a expliqué John Plassard de Cité Gestion.
"Bien qu'il s'agisse d'une histoire apparemment isolée concernant deux banques ayant chacune une capitalisation boursière inférieure à 10 milliards de dollars, l'événement a inévitablement suscité des comparaisons avec le stress des banques régionales qui a suivi l'effondrement de SVB (Silicon Valley Bank) en mars 2023 et a soulevé des questions plus larges sur les problèmes potentiels de qualité du crédit après une longue période de taux élevés et d'expansion du crédit privé", explique de son côté Deutsche Bank.
Ces craintes ont provoqué une baisse des banques européennes. Les françaises n'ont pas été épargnées, Société Générale a perdu 5,1%, BNP Paribas 34% et Crédit Agricole SA 2,5%.
Toutefois le CAC 40 a bien résisté par rapport au DAX 40 de Francfort (-1,8%), ou au FTSE Mib de Milan (-1,4%).
Cela tient d'une part au fait que le secteur bancaire a un poids bien moindre dans le calcul de l'indice parisien que pour d'autres, comme ceux des Bourses de Milan et de Madrid.
D'autre part, le CAC 40 a été soutenu par le bond (+13%) du groupe d'optique Essilorluxottica qui devient d'ailleurs la cinquième plus forte capitalisation boursière de l'indice ce vendredi. La société a publié une activité tonitruante au troisième trimestre grâce au boom de ses lunettes d'IA. Ce qui a poussé Bank of America à relever son conseil à l'achat.
Le CAC 40 a aussi pu être porté par le fait que Donald Trump a confirmé qu'il rencontrerait le président chinois Xi Jinping dans deux semaines à Séoul, alimentant les espoirs d'une résolution du conflit commercial entre Washington et Pékin.
Parmi les autres réactions boursières notables, les groupes de défense ont été peu bousculés par la reprise des discussions entre Donald Trump et Poutine au sujet de l'Ukraine. Thales a chuté de 3,3% et Dassault Aviation a perdu 1,5%.
Le laboratoire vétérinaire Virbac a pris 7,2% après avoir publié une accélération de sa croissance au troisième trimestre et relevé son objectif de progression des revenus pour 2025.
Sur les autres marchés, l'euro recule de 0,2% face au dollar à 1,16664 dollar. Le pétrole recule aussi. Le contrat de décembre sur le Brent de mer du Nord perd 0,2% à 60,93 dollars le baril tandis que celui de novembre sur le WTI de New York cède 0,3% à 57,31 dollars le baril.