(BFM Bourse) - Le CAC 40 a creusé ses pertes mardi après-midi dans le sillage des nouvelles vives critiques émises par Donald Trump à l'encontre de la Chine, au moment où les négociations commerciales sino-américaines reprennent à Shanghai. Le baromètre de la cote parisienne boucle la séance sur un net repli de 1,61%.
Déjà en repli à la mi-journée (0,78% vers 12h30), la Bourse de Paris s'est nettement enfoncée en territoire négatif mardi après-midi en réaction à des tweets virulents de Donald Trump envers la Chine, à qui il reproche de ne par respecter ses engagements, notamment concernant l'achat de produits agricoles américains. Ces nouvelles attaques, au moment où les deux plus grandes puissances économiques reprennent les négociations commerciales à Shanghai, ont provoqué un brusque repli des Bourses européennes, française et allemande notamment (le Footsie britannique étant toujours soutenu par un nouvel accès de faiblesse de la livre sterling, qui profite aux entreprises exportatrices). Le CAC 40 termine ainsi la séance sur une chute de 1,61% à 5.511,07, dans un volume d'échanges nourri de 3,9 milliards, au lendemain d'un léger repli de 0,16%. À Francfort, le Dax perd 2,18% en clôture.
L'attention du marché va désormais se reporter sur le verdict, très attendu, de la Banque centrale américaine concernant sa politique monétaire, mercredi. Cette décision sur les taux d'intérêts directeurs de la Fed reste "au centre des interrogations des investisseurs alors qu'une baisse de 25 points de base est quasiment actée" estime Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. Si une baisse de taux est d'ores et déjà actée par le marché, quelques doutes subsistent par rapport à l'ampleur de celle-ci. "Après un nouveau discours très accommodant de Jerome Powell début juin, les marchés ont définitivement intégré l’hypothèse d’une baisse de taux de 0.25% lors de la réunion de juillet. Mais c’était sans compter sur l’intervention médiatique d’un autre membre de la Fed, John Williams, qui pendant quelques heures mi-juillet, a rendu les marchés euphoriques, les laissant envisager une baisse de taux de 50 points de base (ce que réclame avec insistance Donald Trump à Jerome Powell, NDLR). Il a déclaré qu’il était "préférable de prendre des mesures préventives" plutôt qu’attendre qu’un "désastre se produise"" rappelle Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.
Croissance en berne en France
Des propos qui avaient porté la probabilité d'une baisse de taux de 0,5 point à plus de 60%, avant que le porte-parole de la Fed de New-York ne clarifie les propos de John Williams, indiquant qu’il s’agissait d’un "discours académique" et pas d'une projection sur les intentions de l'institution. Depuis, la probabilité d'une baisse de taux de 50 points de base est retombée sous les 20% et, sauf retournement de situation improbable, Jerome Powell devrait annoncer une baisse de 0,25 point "assortie d'un discours particulièrement accommodant sans toutefois inquiéter sur les perspectives économiques", un vrai numéro d’équilibriste.
En France, la croissance économique a marqué le pas au deuxième trimestre, en raison d'un ralentissement inattendu de la consommation des ménages (-0,1% en juin après +0,3% en mai). Selon une première estimation publiée mardi par l'Institut national des statistiques et des études économiques (Insee), le produit intérieur brut (PIB) hexagonal a progressé de 0,2% entre avril et mai, contre +0,4% au dernier trimestre 2018 et +0,3% au premier trimestre 2019. Un chiffre conforme à la dernière estimation de la BdF mais inférieur à la prévision publiée le 20 juin par l'organisme public.
Wall Street en léger recul à l'ouverture
La Bourse de New York reculait à l'ouverture mardi, les nouvelles attaques de Donald Trump contre la Chine semant le doute sur la possibilité de réelles avancées vers un accord commercial sino-américain. Vers 18h, les principaux indices new-yorkais limitaient toutefois leurs pertes, comprises entre -0,22% pour le Dow Jones et -0,39% pour le Nasdaq et le S&P 500.
Capgemini et Air Liquide surnagent
Au cœur de la purge qui a frappé les valeurs de l'indice vedette parisien, deux publications ont tout de même été bien accueillies par les investisseurs, celles de Capgemini et Air Liquide, les deux seules valeurs à boucler la séance dans le vert au sein du CAC 40. Fort de ses résultats trimestriels, le groupe spécialisé dans le conseil et les services informatiques a réaffirmé son intention de racheter Altran et ce, malgré les réticences du fonds activiste Elliott. Le titre Capgemini signe la meilleure performance de la séance avec un gain de 2,6%. La seule autre performance positive est donc pour Air Liquide (+0,8%), le n°1 mondial des gaz industriels se disant confiant quant à sa capacité à atteindre ses objectifs 2019 après un premier semestre en hausse.Maisons du Monde, en revanche, paye au prix fort (-16% ) l'érosion de son taux de marge d'exploitation malgré une accélération de la croissance de ses ventes. La direction promet un sursaut au deuxième semestre mais le marché est visiblement dubitatif.
Les banques plongent
À noter que sur le CAC 40, les trois plus fortes baisses du jour sont pour les trois valeurs bancaires, avec des replis compris entre 3,7% pour Société Générale et 2,7% pour BNP Paribas, en prévision de la baisse des taux directeurs de la Fed. D'autres poids lourds du CAC décrochent nettement mardi, à l'instar de Saint-Gobain (-3,6%) ou Peugeot (-3,4%)
Également à souligner, l'envolée du titre Genomic Vision (+270% à 31,6 centimes d'euro), la biotech française -dont le titre a touché un plus bas historique vendredi dernier- ayant annoncé mardi la signature d'un "accord de recherche" avec le groupe pharmaceutique Sanofi, dans le domaine de la bioproduction sur des projets de thérapie génique.
Sur le marché pétrolier, les cours remontent tranquillement, à l'image du baril de Brent qui gagne 0,53% à 64,16 dollars vers 18h10, quand celui de WTI prend 0,47% à 57,28 dollars. Enfin, l'eurodollar est quasi-stable à 1,1152 dollar (+0,07%).