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L'indice CAC 40 a confirmé jeudi sa rupture des 4 500 points, subie la veille sur gap, dégradant considérablement la configuration technique de court terme. Sur un mois, la performance de l'indice vedette parisien est fortement négative (-3,74%), ce qui conforte cette année la réputation à haut risque du mois d'octobre en Bourse.

Au chapitre statistique, pas de surprise concernant les prix PCE (personal consumption expenditures), en hausse mensuelle de 0,3% hors alimentation et énergie. A noter que les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage sont toujours aussi proches du seuil des 200 000, illustrant des tensions chroniques sur le front de l'emploi, tensions qui seront confirmées ou infirmées ce jour avec le NFP (Non Farm Payrolls). Cible dépassée pour les dépenses des ménages (+0,4% mensuel), statistiques qui vient en écho de la publication en début de semaine de l'indice de confiance des consommateurs (Conference Board), et qui participe à l'échauffement du 10 ans américains, désormais à proximité immédiate des 4,3%.

Concernant le NFP, le grand rendez-vous statistique du jour, le consensus se situe à 106 000 créations de postes dans le secteur privé (hors agriculture). Pour rappel, en septembre, l'économie américaine avait créé 254 000 postes.

Sur le plan des valeurs, l'actualité était encore très riche avec une flopée de copies trimestrielles.

Sur le CAC 40, du côté des déceptions, BNP Paribas (4,2%) a livré des comptes trimestriels seulement en ligne avec les attentes, tandis que Totalenergies (-2,9%) a déçu avec des résultats pénalisés par la baisse du pétrole et des marges de raffinage. De son côté, STMicroelectronics (-2,9%) n'a pas réservé de mauvaises surprises au troisième trimestre, mais ses perspectives pour le quatrième sont ressorties sous les attentes, pointe Morgan Stanley. Côté bonnes surprises, Société Générale a (enfin) publié des résultats solides au troisième trimestre, notamment dans la banque de détail en France. L'action clôture en tête du CAC 40 avec une hausse de 11,3%. Stellantis a gagné 3% après avoir publié des revenus en ligne avec les attentes (basses) du consensus.

Hors CAC 40, Pluxee a flambé de plus de 21% après avoir relevé jeudi ses perspectives pour les exercices 2025 et 2026, citant une performance financière "solide" en 2024 et exprimant sa confiance dans les tendances structurelles de croissance du marché. A contrario, Spie a rendu 4,7% en raison d'une activité trimestrielle moins robuste qu'attendu par le marché quand Rubis a décroché de 10,3% après avoir abaissé sa cible de résultat brut d'exploitation pour 2024.

Sur le plan politique, le "Money Time" de la course à la Maison Blanche est lancé alors que les mots d'oiseau fusent entre les candidats, par meeting interposé.

"Comme lors des dernières élections, cela pourrait se jouer à quelques voix près et les résultats pourraient ne pas être connus le jour même, chaque État ayant, par ailleurs, ses propres règles électorales (et de contestation des résultats)", commente Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion, qui a l'humilité de ne pas jouer les oracles: "Il est ainsi assez compliqué de positionner les portefeuilles dans un sens ou dans l'autre tant le résultat de l'élection relève plus du casino que de l'analyse politique ou financière".

S'il est effectivement impossible de prévoir le résultat final, qui au demeurant ne sera probablement pas connu immédiatement le 5 novembre, les deux scénarios ont des implications différentes:

"Si la vice-présidente Harris l'emporte, son programme fiscal expansionniste, bien qu'il soit peu probable qu'il se concrétise pleinement en raison du contrôle probable du Sénat par les Républicains, pourrait néanmoins donner lieu à des mesures fiscales ciblées telles qu'une extension du crédit d'impôt pour enfants et une prolongation de certaines des réductions d'impôts accordées par Trump en 2017"; s'avance Michael De Palma, co-responsable du marché obligataire mondial chez MacKay Shields LLC, en charge des stratégies US Investment Grade de Nordea AM.

En revanche, "si l'ancien président Trump remporte l'élection, les républicains contrôleraient probablement les deux chambres du Congrès, ce qui ouvrirait la porte à une extension complète des dispositions des réductions d'impôts de 2017 arrivant à expiration, et éventuellement à de nouveaux allègements fiscaux pour les sociétés et les petites entreprises. Trump a également évoqué un soutien supplémentaire aux ménages, tel qu'un crédit d'impôt élargi pour les familles avec enfants et un certain nombre de déductions fiscales supplémentaires pour les ménages."

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé dans le rouge, voire le rouge vif pour les indices fortement pondéré en technologie. Si le Dow Jones a perdu 0,90% à 41 763 points, le Nasdaq Composite a fortement reculé de 2,76% à 18 095 points, avec les déceptions suscités par les copies trimestrielles de Meta (-4,09%) et Microsoft (-6,05%).

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0870$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 70,30$.

A l'agenda macroéconomique ce vendredi, à suivre en priorité le rapport Non Farm Payrolls sur la santé de l'emploi privé aux Etats-Unis à 13h30, ainsi que le PMI manufacturier ISM à 15h00.

A noter que la Côte Est des Etats-Unis n'étant pas passée à son tour en heure d'hiver, l'ouverture de Wall se fera, dans l'intervalle, à 14h30.

Ce vendredi, 1er novembre, jour férié, la Bourse de Paris restera ouverte, et ce dans des conditions habituelles d'horaires et de cotation.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Les 7 465 / 7500 points ont cédé mercredi 30/10, sur gap, dans des volumes épais, et dans des conditions de volatilité notables. Le message baissier de court terme est ainsi mécaniquement validé. Le prochain niveau identifiable est celui des 7 340 points. Le niveau de clôture hebdomadaire sera intéressant. Une clôture sur les points bas de semaine viendrait mécaniquement dégrader le message technique envoyé.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7690.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes