(BFM Bourse) - Le groupe de semi-conducteurs a publié des résultats supérieurs aux attentes au titre du troisième trimestre et livré des perspectives un peu en dessous du consensus pour la fin d'année. Le groupe a surtout prévenu anticiper une baisse du chiffre d'affaires entre le dernier trimestre de 2024 et le premier de 2025.

Deuxième plus forte baisse du CAC 40 (-44%) depuis le 1er janvier, STMicroelectronics a souffre en 2024. Le fabricant franco-italien de semi-conducteurs a dû abaisser à plusieurs reprises ses perspectives en raison de la faiblesse de la demande sur plusieurs de ses segments, notamment l'automobile. Les investisseurs attendent, depuis, que la visibilité s'améliore pour se positionner sur le titre.

Cela ne sera pas pour aujourd'hui, alors que le groupe a publié ses comptes du troisième trimestre.

Les résultats ressortent globalement au-dessus des attentes. STMicroelectronics a dégagé des revenus de 3,25 milliards de dollars sur la période allant de juillet à fin septembre, en baisse de 26,6% sur un an, mais en hausse de 0,6% d'un trimestre à l'autre.

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Des prévisions un peu juste pour le quatrième trimestre

"Par rapport à nos attentes, notre chiffre d’affaires a été plus élevé dans l’électronique personnelle, a moins baissé que prévu dans l’industriel et a été moins élevé dans l’automobile", a déclaré Jean-Marc Chéry, président du directoire de la société.

La marge brute, indicateur suivi par le marché, s'est repliée à 40,1%, contre 47,6% un an plus tôt (et 37,8% au deuxième trimestre), tandis que la marge opérationnelle est passée de 28% à 11,6% sur un an. Le bénéfice par action a été divisé par plus de trois à 38 cents.

Selon un consensus cité par Stifel, les analystes tablaient sur des revenus de 3,24 milliards de dollars, une marge brute de 38% et une marge opérationnelle de 9,8%.

Pour le quatrième trimestre, STMicro a indiqué tabler sur des revenus autour de 3,32 milliards de dollars et une marge brute de 38% (en milieu de fourchette pour ces deux prévisions). C'est, cette fois, un poil en dessous des attentes, logées à 3,36 milliards de dollars pour les revenus et à 39,1% pour la marge brute.

À la suite de ces nouvelles indications, la société a légèrement abaissé sa perspective de revenus pour 2024, tablant désormais sur un total d'environ 13,27 milliards de dollars, contre une fourchette de 13,2 milliards à 13,7 milliards de dollars précédemment. La société précise également que la marge brute sera "légèrement en dessous de ce qui avait été indiqué (environ 40%, NDLR).

Un plan d'économies

Surtout, Jean-Marc Chéry a indiqué que "sur la base du carnet de commandes actuel et de la visibilité actuelle en matière de demande, nous anticipons une baisse du chiffre d’affaires entre le quatrième trimestre 2024 et le premier trimestre 2025 bien supérieure à la saisonnalité normale".

Ce qui signifie que l'atonie de la demande va déborder sur 2025, constate Morgan Stanley pour qui cette tendance s'explique par la faiblesse des semi-conducteurs pour l'automobile.

"Beaucoup s'attendaient à un abaissement des prévisions pour l'année 24 (ce qui a été le cas) ce trimestre, mais nous pensons que le débat s'est déplacé vers l'année 2025, où le déclin est déjà apparent", commente la banque américaine.

"Avec les commentaires sur le premier trimestre, une année 2025 avec une croissance très limitée est possible (étant donné le point de départ du premier trimestre)", juge de son côté Oddo BHF.

A la Bourse de Paris, l'action STMicroelectronics n'encaisse pas très bien ces annonces. Le titre STMicroelectronics abandonne ainsi 3,2% vers 15h50.

En marge de ces résultats, la société a annoncé "un projet d'entreprise" qui consistera "à remodeler (son) empreinte industrielle", avec notamment le redimensionnement de sa "base de coût globale".

"Ce projet devrait aboutir à un renforcement de notre capacité à croître nos revenus avec une meilleure efficacité opérationnelle, se traduisant par des économies de coûts annuelles en millions de dollars dans le haut de la fourchette à trois chiffres à la fin 2027", a expliqué Jean-Marc Chéry.