(BFM Bourse) - Le marché parisien a tenté de poursuivre son rebond entamé la veille dans la matinée, avant de refluer face au scepticisme du camp occidental sur la réalité d'une désescalade à la frontière ukrainienne. Les investisseurs attendent par ailleurs les "minutes" de la Fed, et reviennent à plus de prudence.
Affaibli en deuxième partie de séance par des informations contradictoires concernant le retrait de troupes russes placées à la frontière ukrainienne, le marché parisien a basculé nettement dans le rouge en début d'après-midi, pour finir cependant par limiter son recul à -0,21% à la clôture, 6.964,98 points. À noter que la séance du jour s'est déroulée dans un volume de transactions nettement réduit, de tout juste 3,5 milliards d'euros, signe de l'attentisme des opérateurs qui guettent l'évolution de la situation en Ukraine.
Si Moscou a diffusé des images de retrait de troupes notamment au terme d'exercices en Crimée et que Vladimir Poutine a réaffirmé vouloir poursuivre les négociations, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken affirme de son côté que Washington n'avait pas constaté de retrait et affirmé que la menace restait "réelle". Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a de son côté déclaré mercredi que les annonces de retrait d'unités russes devaient encore être "vérifiées". Le ballet diplomatique s'est poursuivi cependant avec la visite au Kremlin du chancelier allemand Olaf Scholz, au lendemain de son passage à Kiev.
L'agenda était également chargé du point de vue macroéconomique, avec plusieurs indicateurs publiés outre-Atlantique ce mercredi. Les investisseurs se sont notamment attardés sur les chiffres de la production industrielle aux Etats-Unis pour janvier, qui a progressé de 1,4%, soit bien plus qu'attendu (+0,4%), tirée par la demande de chauffage avec la chute des températures, selon les données publiées par la Fed. Les ventes au détail ont également rebondi plus que prévu en janvier (+3,1% contre un consensus à +2,1%). Un chiffre "particulièrement impressionnant étant donné l'impact du variant Omicron" du coronavirus, a commenté Jeff Buchbinder, de LPL Financial, qui souligne que "les hausses des salaires soutiennent la consommation malgré l'inflation". À cet indicateur s'est ajouté celui des prix à l'importation, nettement au-dessus des prévisions avec une hausse de 2,0% sur un mois, la plus forte depuis 2011. Les prix à l'importation ont eux bondi de 10,8 sur un an en janvier selon le ministère américain du Travail, un chiffre qui alimente le scénario d'un durcissement monétaire de la Banque centrale.
Le président de la Fed de Minneapolis Neel Kashkari prévient néanmoins qu'un relèvement trop abrupt des taux directeurs de l'institution pourrait faire basculer l'économie américaine en récession. Au lendemain d'un rebond généralisé, les indices américains évoluaient légèrement dans le rouge ce mercredi en fin de matinée (-0,6% pour le DJIA, -0,9% pour le Nasdaq), dans l'attente de la publication des "minutes", le compte rendu de la dernière réunion de la Fed, à 20h (heure de Paris).
Au sein du CAC 40, seul Unibail-Rodamco-Westfield (+4,5%) et ArcelorMittal (+3,2%) ont devancé Air Liquide, dont le cours a pris 2,7% après la publication de résultats annuels supérieurs aux attentes.
La FDJ revoit ses ambitions à la hausse
Hors de l'indice phare c'est FDJ qui a particulièrement brillé grâce au relèvement de ses ambitions 2025, fixées lors de son introduction en Bourse. Après avoir pris plus de 7% dans la matinée, le titre se contente néanmoins d'un gain de 3% en clôture. Nexans a accéléré de 6,4% là aussi au vu de résultats 2021 meilleurs qu'attendus alors que le groupe a opéré sa mue pour devenir un pure player de l'électrification, une méga-tendance pour les trente prochaines années selon son patron.
Egalement parmi les belles satisfactions du jour, Lacroix a monté de 8,4% après la publication de son chiffre d'affaires 2021, alors que la société nantaise précise que sa marge d'Ebitda ressortira dans le haut de la fourchette visée. De son côté Vicat a gagné 3%, le cimentier s'attendant à une nouvelle amélioration de ses performances cette année avec une hausse attendue des tarifs qui devrait lui permettre de gommer la flambée de l'énergie (estimée à environ 30% tout de même...)
En repli de 1,6%, Bic figurait parmi les rares déceptions, le groupe ayant vu sa marge opérationnelle reculer au quatrième trimestre en raison d'une augmentation des coûts des matières premières et du fret maritime et aérien, des investissements de soutien à la marque et d'une hausse des dépenses opérationnelles. Déjà rejetée hier (-3,3% en clôture), Capgemini flanche encore de 2%. Ubisoft dévisse de son côté de 5,8% après avoir annoncé quUbisoft Connect, la plateforme de services et de distribution en ligne des jeux de la société, rencontre des problèmes techniques.
Le Brent de nouveau à 95 dollars
Sur le marché pétrolier, les cours des principales références repartaient à la hausse ce mercredi face aux doutes sur la réalité du retrait des troupes russes à la frontière de l'Ukraine. Alors que les fondamentaux du marché de l'or noir apparaissent toujours dégradés et que l'Opep admet n'avoir aucune solution pour freiner la hausse dans l'immédiat, plusieurs ministres de l'Energie ont exprimé leur inquiétude lors d'un sommet organisé au Caire. À 18h15, le baril de Brent décollait de 2,7% à 95,8 dollars.L'euro conservait de son côté son biais haussier de son côté à 1,1381 dollar (+0,18%).