(BFM Bourse) - Attentiste à l'avant-veille d'une nouvelle réunion de politique monétaire de la BCE, particulièrement attendue des opérateurs qui misent sur un ensemble de mesures fortes, la Bourse de Paris affiche un recul de près de 0,5% mardi à la mi-journée.
À deux jours d'une la réunion de la BCE qui pourrait être décisive pour la tendance des marchés lors de ces prochains mois, la Bourse de Paris a ouvert en très léger repli (-0,04%) mardi avant de creuser progressivement ses pertes. À 12h00, le CAC 40 cède 0,48% à 5.562 points, dans un volume d'échanges d'environ 920 millions d'euros, au lendemain d'une petite baisse de 0,27%.
"Une partie importante du rallye observé cette année sur les marchés actions vient de deux facteurs majeurs : les espoirs d’un apaisement des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et les attentes autour d’une nouvelle phase d’assouplissement de la Fed et de la BCE" note Alexandre Baradez. Le responsable analyses marchés d'IG France se demande si les marchés ne nourrissent pas trop d'attentes vis-à-vis de l'institution monétaire européenne, soulignant que ceux-ci attendent un nouveau "package" d’ampleur "incluant une baisse de taux potentiellement accompagnée de mesures visant à en limiter partiellement l’impact négatif sur les banques, mais également un nouveau "Quantitative Easing"".
Le président de la BCE, Mario "Drahi est condamné à ne pas décevoir" après avoir "fait de grandes promesses aux marchés", a souligné pour sa part Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. "S'il n'adopte pas dès maintenant des mesures de relance drastiques, la tâche n'en sera que plus grande pour la BCE lors de sa réunion de décembre et les probabilités de réussite n'en seront que plus faibles dans un contexte macroéconomique de plus en plus incertain", a-t-il développé.
Dans le reste de l'actualité, outre-Manche, les députés britanniques ont infligé mardi une nouvelle défaite cuisante au Premier ministre Boris Johnson en refusant encore une fois de déclencher des législatives anticipées, avant que le Parlement ne soit suspendu jusqu'au 14 octobre, deux semaines seulement avant la date prévue pour le Brexit.
Du côté des indicateurs, la production industrielle a enregistré un sursaut en juillet (+0,3%), se ressaisissant après son repli de juin (-2,3%), confortée par une reprise de la production manufacturière. Le secteur privé français a pour sa part enregistré 45.800 créations nettes de postes au deuxième trimestre 2019, soit une hausse de 0,2%, après +0,4% au trimestre précédent, selon l'estimation définitive, revue à la baisse par l'institut statistique par rapport à son estimation provisoire du 9 août dernier (62.100 créations nettes).
En Chine, les prix à la production sont tombés en août à leur plus bas niveau depuis trois ans, un nouveau signe inquiétant pour la santé de l'économie du pays et "le signe que les tarifs douaniers font que les tarifs douaniers font plonger l'économie chinoise, et à un rythme bien plus rapide que quiconque ne l'aurait imaginé", a commenté dans une note Stephen Innes, stratégiste chez AxiTrader.
EDF au plus bas depuis janvier 2018, Iliad touche un plancher depuis 2010
Sur le terrain des valeurs, EDF souffre particulièrement (-7,5%) en réaction à l'annonce d'un potentiel défaut de fabrication de composants de réacteurs nucléaires de sa filiale Framatome. Le titre du fournisseur d'électricité tombe ainsi à un plus bas depuis début 2018. Iliad lâche encore 2,6% (-14% sur cinq jours) vers 12h15 et a perdu jusqu'à 5% au cours de la matinée, au plus bas depuis 2010. Cette sixième séance de baisse consécutive intervient dans le sillage des résultats semestriels de la maison-mère de l'opérateur Free.
Sur fond de remontée des taux d'emprunts et d'espoirs de mise en place d'un dispositif de la BCE pour gommer les effets néfastes des taux négatifs, les valeurs bancaires restent bien orientées mardi avec des hausses comprises entre 1% pour Société Générale et 2% pour Crédit Agricole.
Également à noter, la hausse du titre Vallourec (+3%), le groupe ayant chiffré à 900 millions de dollars sa part d'un contrat annoncé en août pour la fourniture de tubes pour l'industrie pétrolière à Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC).
Sur le marché pétrolier par ailleurs, les références mondiales de brut avancent encore légèrement mardi matin, le baril de Brent se négociant à 62,87 dollars (+0,45%) vers 12h20, quand celui de WTI s'échange à 58,13% (+0,48%).
L'euro recule encore un peu plus face au dollar, à 1,1042 dollar (-0,07%).