(BFM Bourse) - Peu animée, la Bourse de Paris s'est affaiblie en fin de journée lundi, ne parvenant pas à se maintenir au-delà du seuil psychologique de 5.600 points, avec lequel le CAC 40 avait renoué vendredi pour la première fois depuis juillet. Air France-KLM, Boiron ou Iliad ont particulièrement souffert.
À l'orée d'une semaine marquée par la réunion la BCE, jeudi, la Bourse de Paris a lâché 0,27% lundi, à 5.588,97 points, dans un volume d'échanges resserré de 2,67 milliard d'euros.
La réunion de l'institution monétaire européenne sera l'avant-dernière sous la présidence de Mario Draghi avant l'arrivée en octobre de Christine Lagarde. À l'image de Mirabaud Securities, certains observateurs soulignent le risque que la teneur des décisions de l'institution vienne casser la tendance haussière de ces deux dernières semaines en n'apportant pas de "munitions" nécessaires pour combattre le manque d’inflation en zone euro. "Toutes les mesures qui ne seraient pas à la hauteur des espoirs du marché seraient sanctionnées immédiatement", prévient le bureau d'études. De son côté, Barclays détaille la liste des mesures que l'on peut attendre de la banque centrale en termes de taux et de relance éventuelle du "quantitative easing", prévenant qu'il est peu probable que la BCE aille au-delà des attentes.
Grosso modo, les investisseurs tiennent pour acquis une nouvelle baisse de 0,1 point du taux de dépôt, bon nombre espérant même 0,2 point voire plus. Par ailleurs, la BCE devrait prendre des mesures compensatoires, sous la forme d'un mécanisme de paliers qui permettrait à certaines banques, les moins solides financièrement, de ne pas trop souffrir du niveau négatif des dépôts.
Les valeurs bancaires ont quoi qu'il en soit bénéficié de ces attentes. Société Générale a pris la tête du CAC 40 (+4,1%), BNP Paribas a gagné 3% et Crédit Agricole 2,75%.
Les annonces sont d'autant plus attendues par les investisseurs que les derniers indicateurs économiques en provenance de Chine ravivent les craintes d'une récession mondiale à venir. Dernier en date d'une série de signaux montrant un ralentissement de l'activité économique, les exportations chinoises ont connu, contre toute attente, une contraction (-1,0%) sur fond de guerre commerciale avec les États-Unis, après avoir bien résisté en juillet (+3,3%). En outre, dans un contexte de demande intérieure en berne, les importations chinoises ont poursuivi leur repli en août (-5,6% sur un an), à un rythme inchangé par rapport à juillet.
Ces données ont incité Pékin à abaisser (de nouveau) de 0,5 point de pourcentage le taux de réserves obligatoires des banques. Il s'agit de la troisième baisse depuis le début de l'année et celle-ci "revient à dégager quelque 900 milliards de yuans (114,5 milliards d'euros) de liquidités pour soutenir l'activité économique" détaille Mirabaud Securities.
La croissance du PIB japonais au deuxième trimestre a également été revue en baisse, à +0,3% par rapport au trois premiers mois de l'année, au lieu de +0,4% initialement prévu. De son côté, la Banque de France, qui constate un essoufflement de l'activité en septembre, a maintenu sa prévision de croissance (+0,3%) du PIB inchangé au troisième trimestre. Enfin, la croissance du Royaume-Uni est légèrement repartie en juillet (+0,3%) après une contraction au deuxième trimestre (-0,2%), ce qui pour les analystes semblait éloigner la perspective d'une récession en pleine crise du Brexit.
Air France - KLM plombé par son avertissement sur les réservations
Enchaînant une septième séance consécutive de repli, Air France-KLM a chuté de 9,8% en réaction à l'avertissement de la compagnie franco-néerlandaise sur les réservations de dernière minute plus faibles que prévu, alors que le rythme de progression du trafic sur le segment long-courrier (le plus contributeur aux recettes) ne cesse de s'amenuiser. Le titre revient à son plus bas depuis fin juillet dernier.En recul de 3,5%, Iliad a enchaîné pour sa part sa sixième séance dans le rouge, le titre pâtissant toujours de la publication des comptes semestriels de la maison mère de Free il y a une semaine. Chez Boiron, c'est une troisième journée de baisse qu'a subi le producteur de granules, soit -4,3%, désormais à un plus bas depuis 2013, là aussi dans le sillage de la dernière publication semestrielle.
Parmi les biotechs, DBV Technologies a cédé 4,9%, consécutivement à une semaine complète dans le vert, alors que la firme, cotée au Nasdaq, a déposé auprès des autorités boursières américaines un formulaire en vue d'obtenir l'autorisation d'augmenter son capital jusqu'à 300 millions de dollars. Le document ne constitue pas un prospectus en vue d'une opération immédiate, la société se réservant la faculté de réaliser un ou plusieurs placements en fonction des opportunités de marché.
De l'autre côté du spectre, Renault a gagné 2,25% alors que le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, éclaboussé par une affaire de prime indûment perçue, compte quitter prochainement ses fonctions à la tête du groupe japonais (détenu à 43% par la firme au losange), selon plusieurs médias locaux.
Sur le marché pétrolier, les cours du brut étaient orientés à la hausse pour la quatrième séance consécutive, en réaction aux déclarations du nouveau ministre saoudien du Pétrole, le frère du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui a réitéré la volonté de Riyad de respecter ses engagements en matière de limitation de la production afin de soutenir les cours. Le baril de Brent gagnait 2% à 62,78 dollars et celui de WTI avançait de 2,55% à 57,96 dollars. Enfin, la monnaie unique reprenait 0,31% à 1,1064 dollar, après avoir pourtant débuté la journée en recul face au billet vert.