(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a repris le chemin de la hausse ce jeudi soir, après l'annonce d'un ralentissement plus fort qu'attendu de l'inflation américaine en octobre. Le CAC 40 gagne près de 2% pour renouer avec les 6550 points et ainsi revenir à un plus haut de trois mois.
Pour une fois, une bonne nouvelle sur une statistique américaine est saluée par les marchés. Encore en baisse à la mi-séance, la Bourse de Paris s'est relancée en l'espace d'un court instant après que le département américain des statistiques a fait état d’une hausse des prix nettement inférieure aux anticipations des économistes.
Le CAC 40 clôture donc cette journée à hauts risques en forte hausse de 1,96% à 6556,83 points alors qu’il évoluait en nette baisse avant la publication des chiffres de l’inflation aux Etats-Unis. Le baromètre parisien a même gagné jusqu'à 2,20% pour inscrire un plus haut de trois mois en séance à 6573,85 points.
A Wall Street, le soulagement est également perceptible au lendemain d'une séance ternie par l'incertitude sur les résultats des élections américaines de mi-mandat. Le Dow Jones grimpait de 2,70% et le Nasdaq bondissait de 5,8% à la clôture des Bourses européennes
Sur le mois d’octobre, l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis s’est donc établi à 7,7% sur un an et l’indice de base – qui exclut notamment les prix de l’énergie, s’est inscrit à 6,3%. Les économistes sondés par le Wall Street Journal tablaient sur des progressions respectives de 7,9% et 6,5%. Le ralentissement de l'inflation à un plus bas depuis janvier 2022 laisse penser que la lutte contre l'inflation menée par la Réserve fédérale américaine commence à porter ses fruits.
"C'est le quatrième mois consécutif de repli de l'inflation globale aux Etats-Unis et vu que l'inflation hors alimentation et énergie est aussi à la baisse après deux mois de rebond, cela conforte l'idée que le pic de l'inflation est en place et que la Réserve fédérale américaine va en tenir compte", a estimé auprès de l'AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France.
"Ce beau tournant dans la lutte contre l'inflation" a "de quoi donner une bouffée d'oxygène aux actifs les plus risqués mais pas forcément entraîner de rebond massif", dans la mesure où une partie de ce ralentissement a déjà été intégré dans les prix du marché, poursuit-il.
Les marchés s’attendent à ce que la Réserve fédérale américaine envisage d’opérer des hausses de taux directeurs moins prononcées lors de sa prochaine réunion de politique monétaire mi-décembre.
Le grand rendez-vous du jour à quelque peu relégué au second plan les derniers développements sur les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Les républicains semblent certes toujours favoris pour emporter la majorité à la Chambre des représentants, mais avec une victoire nettement plus courte que ce qu'ils convoitaient. Au niveau du Sénat, le suspense reste entier. Selon un décompte du Wall Street Journal, les démocrates possèdent 48 sièges contre 49 pour les républicains. Si les démocrates obtiennent 50 sièges (sur les 100 au total) ils conserveront la majorité grâce à la voix de la vice-présidente, Kamala Harris.
Teleperformance ne répond plus, Beneteau prend l'eau
Du côté des valeurs, l’action Teleperformance est désormais suspendue de cotation après avoir plongé de plus de 30% ce jeudi. Le gestionnaire de centres d'appels a ainsi demandé la suspension de son cours "à la suite du mouvement de ventes provoquées par l’annonce faite dans certains médias par le vice-ministre du travail colombien de sa décision d’ouvrir un contrôle sur l’environnement du travail dans sa filiale colombienne."
Crédit Agricole SA , le véhicule coté de Crédit Agricole, a reculé pour sa part de 2,5% après avoir publié des résultats mitigés au titre du troisième trimestre.
A contrario, Engie termine en hausse de 4% porté par de solides comptes sur neuf mois qui lui ont permis de relever ses perspectives pour l’ensemble de l’exercice 2022.
Hors publications, la détente observée sur les taux après les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis profite aux valeurs technologiques. STMicroelectronics, Dassault Systèmes ou Worldline ont gagné plus de 7% ce jeudi soir.
Du côté des petites et moyennes capitalisations, Beneteau prend l'eau (-7,1%) après des ventes de bateaux un peu moins bonnes que prévu.
Sur les autres marchés, l'euro reprend des couleurs, le regain d’appétit pour le risque malmenant le dollar, considéré comme une valeur refuge. La devise de la zone euro gagne 1,5% face au dollar à 1,0165 dollar. Les cours du pétrole rebondissent également. Mercredi, ils avaient chuté de 3%, lestés par des réserves commerciales américaines de pétrole brut en forte hausse la semaine dernière. Le contrat sur le Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier reprend 1,4% à 93,76 dollars le baril tandis que celui sur le WTI coté à New York pour livraison en décembre gagne 1,3% à 86,94 dollars le baril.