(BFM Bourse) - Le rebond des valeurs bancaires au lendemain de la baisse des taux de la Fed a notamment permis à l'indice phare tricolore de reprendre 0,68% jeudi, bouclant une troisième séance dans le vert. Le CAC 40 s'est rapproché de son plus haut intraday et terminé à un nouveau plus haut de clôture depuis 2007.
Si Donald Trump ne s'est pas privé de faire connaître son mécontentement à l'annonce de la décision de la Réserve fédérale mercredi soir, le marché parisien s'en est accommodé, gagnant 0,68% jeudi à 5.659,08 points, améliorant ainsi de quelques points le récent record depuis 2007 en clôture.
"Jay Powell et la Réserve fédérale échouent encore. Pas de "tripes", pas de sens, pas de vision ! Un piètre communicant!" Chacun aura évidemment reconnu le style du président des Etats-Unis derrière cette analyse de la décision de la Fed de ne baisser ses taux directeurs "que" de 0,25 point avec une fourchette de taux allant maintenant de 1,75% à 2%. Largement anticipée par les opérateurs, l'annonce n'a pas enthousiasmé Wall Street, sans véritablement décevoir non plus.
La Fed garde toutes les options ouvertes
Il faut dire que cette baisse des taux directeurs de l'institution s'est accompagnée -sans doute une première historique- d'une révision en hausse des projections de croissance du PIB américain pour 2019, à +2,2%, au lieu de +2,1%, d'une allusion à la hausse des dépenses de ménages (facteur plutôt inflationniste) mais aussi d'un rappel du degré inédit d'incertitudes qui pèsent sur la conjoncture... Un cocktail plutôt confus, reflétant aussi les conséquences de l'imprévisibilité des choix de Donald Trump et sa tendance à multiplier les déclarations fracassantes, fussent-elles contradictoires. Difficile pour Powell de définir la trajectoire d'une politique monétaire, alors que celui qui l'a nommé et ne cesse de le critiquer peut à tout instant remettre en questions les perspectives du commerce mondial. Bref, la Fed s'efforce de garder toutes les options ouvertes.
Pratiquement inchangé hier soir, la place américaine a finalement opté pour la hausse, avec des gains de 0,35% à 0,5% sur les principaux indices US au moment de la clôture européenne.
À Paris, Société Générale (+2,7%), BNP Paribas (+2,1%) et Crédit Agricole (+2%) ont suivi le rebond de l'ensemble des valeurs bancaires européennes, alors que le président du conseil de surveillance prudentielle de la Banque centrale européenne Andrea Enria s'est alarmé de la faiblesse des profits des banques de la région et du niveau déprimé de leur valorisation boursière, suggérant que la BCE va continuer à mettre en place des mesures pour préserver ces rouages du système autant que faire se peut des dégâts collatéraux du contexte de taux ultra-bas.
Casino a profité d'un article des Echos évoquant une prochaine cession de Leader Price à Aldi, pour un prix qui pourrait dépasser 400 millions d'euros, terminant en hausse de 2,3%.
La biotech Onxeo décolle
De bons chiffres semestriels ont également ont soutenu des valeurs aussi diverses qu'Aubay (+4,6%) ou Tikehau Capital (+3,6%). La biotech Onxeo a décollé de 5,8% après des résultats intermédiaires positifs pour son composé AsiDNA, un traitement expérimental du cancer fondé sur le principe d'inhiber la capacité de la tumeur à réparer son propre ADN, ce qui pourrait l'empêcher de croître. C'est ce qui a été constaté en tous cas chez deux des trois premiers patients traités, tous atteint d'une forme agressive de cancer du poumon.
Inversement, Jacquet Metal Service a perdu 5,9% après avoir fait état d'une forte baisse de ses résultats au premier semestre. Infotel (-3,9%) a aussi déçu avec ses chiffres des six premiers mois. Quant à Carmat, l'effet dilutif de la dernière augmentation de capital a entraîné un repli de 9,4%.
Sur le marché de l'or noir, le contrat sur le brut texan WTI rebondissait de 0,76% à 58,55 dollars, tandis que le Brent grimpait de 1,57% à 64,60 dollars, poursuivant décidément une tendance en dents-de-scie depuis le début de la semaine, marquée par une envolée historique. Le rebond du jour a quoi qu'il en soit permis une envolée de 17% de Bourbon, et une avance de 0,3% pour le géant Total (après près de 1% en matinée).
Du côté des changes, l'euro grappillait 0,14% à 1,1045 dollar en fin de séance européenne.