(BFM Bourse) - L'un des deux ne se prive pas de critiquer l'autre. Mais le président des Etats-Unis -par sa nouvelle posture d'ouverture vis-à-vis de la Chine- tout comme celui de la BCE -en concrétisant les mesures de relance monétaire espérées- ont contribué tous deux à la nouvelle hausse des indices cette semaine, la quatrième à Paris. Le CAC 40 enregistre un gain hebdomadaire de 0,92%, terminant vendredi à son plus haut niveau de clôture depuis bien longtemps.

Après un début de séance à l'équilibre vendredi matin, au lendemain des annonces accommodantes de l'institution monétaire européenne et alors que le président américain a ouvert la voie à la conclusion d'un accord commercial provisoire avec la Chine, le baromètre parisien a encore légèrement progressé vendredi, de 0,22% à 5.655,46 points dans un volume de 3,2 milliards d'euros. Certes, l'indice phare a échoué à égaler son précédent sommet de 2019 touché en séance le 25 juillet, s'approchant à ... moins d'un point de ce record au cours de la matinée. Mais le CAC 40 est néanmoins perché à un niveau inconnu en clôture depuis 2007, dépassant en effet son niveau du 22 mai 2017 qui constituait selon nos calculs son précédent sommet (en clôture) depuis la crise financière.

Après un démenti jeudi dans la journée, Donald Trump a affirmé au cours de la soirée dernière qu'il pourrait envisager un accord intérimaire avec la Chine, histoire d'avancer avant d'avoir réglé toutes les questions en suspens - tout en indiquant sa préférence pour la conclusion d'un accord qui répondrait à l'ensemble des préoccupations exprimées par Washington. L'un dans l'autre, le marché veut y croire, au vu de l'ascension du Dow Jones. Au moment de la clôture européenne, l'indice historique de Wall Street affichait une hausse de 0,17%, soit potentiellement sa huitième séance d'affilée dans le vert.

La semaine a bien sûr été marqué par les annonces de la Banque centrale européenne, qui a déployé un ensemble de mesures afin de lutter contre le ralentissement de l'activité économique: nouveaux rachats de dettes publiques et privées, baisse de son taux de dépôt à -0,5%, système de taux dégressifs et prêts géants pour soulager les banques. Des annonces qui ont soutenu les valeurs bancaires, dont le rebond atteint entre 15 et 20% sur un mois. Vendredi, Crédit Agricole prenait encore près de 3%, BNP Paribas 2,5% et Société Générale 1,7%.

L'attention des opérateurs va désormais se reporter vers les conclusions de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, attendues mercredi prochain et qui pourraient inclure une nouvelle baisse de taux.

Carmat décolle, Hybrigenics pourrait être liquidée

Le concepteur du cœur artificiel total Carmat a été dynamisé (+4,1%) par l'annonce du feu vert de la Food and Drug Administration (FDA) pour lancer un essai clinique de faisabilité aux États-Unis sur cinq patients, un premier pas pour accéder au marché américain. Le DG de l'entreprise, Stéphane Piat, a levé le voile dans un entretien à BFM Bourse sur les coulisses et les enjeux de ce nouveau développement stratégique pour la firme.

Innate a bondi de 10,3% dans le sillage d'une belle publication semestrielle - avec un bénéfice rare dans cet univers.

Le groupe Bolloré a lui aussi profité de sa publication semestrielle, s'adjugeant 2,5%.

Toujours au rayon des biotechs, Hybrigenics (-2,6%) est de son côté fragilisée par l'échec d'une molécule dérivée de la vitamine D destinée à combattre la prolifération des cellules tumorales. Si la société ne parvient pas à réunir les votes d'actionnaires représentant 20% du capital pour approuver le rapprochement avec Diagnostic Medical Systems (DMS, -0,9%), une autre PME tricolore cotée du secteur de la santé, le groupe risque la liquidation pure et simple.

Sur le marché pétrolier, les prix du pétrole reculaient modérément en fin de séance européenne, le baril de Brent s'échangeant à 60,19 dollars (-0,31%) quand celui de WTI texan perdait 0,40% à 54,87 dollars.

Enfin, l'euro qui avait finalement terminé la séance de jeudi en hausse s'est encore un peu apprécié encore face au billet vert, la monnaie unique s'adjugeant 0,12% à 1,1076 dollar.