(BFM Bourse) - L'indice parisien termine la semaine en fanfare à la faveur de chiffres de l'emploi américain plaidant pour une nouvelle détente monétaire de la part de la Fed et de rendements obligataires français qui reculent. Le CAC 40 gagne 1,3% vendredi soir, et 2,65% sur la semaine.
La Bourse de Paris termine la semaine sur une belle note. Le CAC 40 a repris 1,31% à 7.426,88 points ce vendredi, surperformant nettement les autres indices européens. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 s'adjuge 2,65%.
La progression de l'indice parisien s'est confirmée après la publication du rapport officiel sur l'emploi américain pour le mois de novembre. Selon ce rapport, 227.000 emplois ont été créés le mois dernier aux Etats-Unis, ce qui est supérieur aux 220.000 escomptés par le consensus Bloomberg.
Un espoir d'une baisse des taux aux Etats-Unis
Le taux de chômage aux États-Unis a augmenté de 0,1%, passant de 4,1% à 4,2%, mais "reste significativement en dessous des 4,4% attendus par la Fed (Réserve fédérale américaine) dans ses projections de septembre", relève Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.
"Par conséquent, les actions pourraient trouver du réconfort dans la stabilisation économique et la perspective de baisses de taux de la Fed, tandis que les taux d'intérêt pourraient moins apprécier cette situation, compte tenu de ses implications pour le futur cycle d'inflation", poursuit le spécialiste.
La probabilité attribuée par les investisseurs à une baisse des taux de la Fed, ce mois-ci, de 0,25 point de pourcentage, ont grimpé à 86,9% après la publication de la statistique contre 71% la veille.
Ce qui a rasséréné la Bourse de Paris qui avait déjà commencé la journée de bonne humeur. Les tensions sur la dette française sont descendues de plusieurs crans depuis jeudi, à la suite de la chute du gouvernement.
Ce vendredi, le rendement sur l'obligation à 10 ans de l'Hexagone recule de 2 points de base (0,02 point de pourcentage) pour s'établir à 2,876%. L'écart ("spread)" avec le titre de même échéance de l'Allemagne, thermomètre du stress de marché sur la signature française, s'inscrit à 77 points de base, ce qui très loin de son niveau de 88 points de base de lundi.
Comment expliquer un tel repli? Bloomberg évoque le fait que Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, a indiqué à l'agence qu'un budget pourrait passer rapidement si le prochain Premier ministre acceptait d'aller moins vite dans la réduction du déficit public.
"Pour certains, les déclarations de Madame Le Pen concernant la possibilité de passer un budget auraient aussi contribué" à réduire le spread, note Sebastian Paris Horvitz, de LBPAM. "Mais ceci ne semble pas évident", ajoute-t-il.
"Le marché a pu craindre qu'il y ait une phase de flottement politique après la motion de censure. Or (jeudi soir) Emmanuel Macron a indiqué qu'il resterait président et qu'il comptait nommer un Premier ministre rapidement. Cela montre qu'il y a encore un mouvement politique, ce qui peut rassurer un peu", juge Alexandre Baradez, chef de l'analyste de marché chez IG France.
L'expert note par ailleurs que l'impact du resserrement du spread sur les actions françaises est "mécanique". "Tous les investisseurs le regardaient comme le grand baromètre du risque donc mécaniquement cela crée un courant acheteur sur le CAC 40 avec peut-être également des achats opportunistes, car le CAC 40 sous-performe les autres indices européens en 2024", développe Alexandre Baradez.
Un réveil d'Ubisoft
Du côté des valeurs, le luxe était à la fête. Kering a gagné 6%, LVMH 3,5% et Hermès a repris 3,2%. La hausse de leurs cours est liée à des anticipations de nouvelles mesures de relance en Chine alors que doit avoir lieu, la semaine prochaine, une importante réunion avec les leaders économiques du pays.
"L'idée que la Chine peut en faire plus sur les mesures de relance a porté les actions chinoises ce vendredi avec un effet d'entraînement sur les actions du luxe", note Alexandre Baradez.
Airbus a repris 1,1% après avoir annoncé 84 livraisons d'avions au cours du mois de novembre, ce qui obligera la société à cravacher, en ce mois de décembre, pour tenir ses objectifs annuels.
Ubisoft a bondi de 13,1% sur des informations de l'agence Reuters qui a rapporté ce vendredi que les actionnaires du groupe cherchaient des moyens de structurer une opération de sortie de la cote sans réduire le contrôle de la famille Guillemot.
Derichebourg a grimpé de 10,9% après avoir publié ses comptes de son exercice 2023-2024 clos fin septembre, . Une publication qualifiée "d'excellente", par TP ICAP Midcap.
Au rayon des fortes baisses, le titre Atos qui s'est effondré de plus de 98% alors qu'un afflux massif de titres, qui se chiffre en dizaines de milliards d'unités, va survenir dans les prochains jours
Sur les autres marchés, l'euro perd 0,3% face au dollar à 1,0558 dollar. Le pétrole recule. Le contrat de février sur le Brent de mer du Nord perd 1% à 71,34 dollars le baril tandis que celui de janvier sur le WTI coté à New York redonne 1,2% à 67,45 dollars le baril.