(BFM Bourse) - Le groupe aéronautique européen a livré 84 avions au mois de novembre, chiffre en ligne avec les attentes. Pour arriver autour de 770 appareils, sa cible pour 2024, la société devra livrer plus de 120 appareils sur le mois de décembre.

Comme quasiment lors de chaque exercice, Airbus devra cravacher sur le dernier mois de l'année pour tenir ses objectifs. Le groupe d'aéronautique et de défense a annoncé ce vendredi avoir livré 84 avions au titre du mois de novembre. Ce qui représente une nette accélération par rapport aux 62 avions d'octobre, ainsi qu'une hausse de 30% sur un an.

Ce chiffre de 84 livraisons s'avère par ailleurs en ligne avec les attentes. Jefferies tablait sur 85 appareils, Deutsche Bank jugeait, lundi, qu'un total supérieur à 80 était "atteignable".

De son côté, l'agence Reuters avait indiqué plus tôt cette semaine que ces livraisons s'étaient établies au-delà de 80, citant des sources industrielles.

En conséquence, le cours de Bourse d'Airbus évolue modérément à la suite de cette annonce, prenant 1,8% à 156,36 euros vers 11h30, dans un marché très bien orienté, le CAC 40 gagnant 1,4% à 7.429,93 points au même moment.

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Un mois de décembre sous tension

La question importante reste surtout de savoir si l'avionneur va tenir son objectif annuel de livraisons. Airbus compte livrer en 2024 "autour" de 770 avions, une formulation qui amène les analystes à estimer que la société pourrait se satisfaire d'un chiffre un peu inférieur.

Jefferies table ainsi sur 765 appareils. La banque considère, au passage, que les 84 unités de novembre "devraient permettre d'apaiser certaines inquiétudes (du marché, NDLR) concernant les performances de livraison en fin d'année". De son côté, Deutsche Bank retenait, lundi, une prévision de 761 appareils.

Dans tous les cas, le dernier mois de 2024 sera intense. Entre le 1er janvier et le 30 novembre, Airbus a livré 643 avions à 82 clients. Pour se situer autour de 770 unités, la société doit donc passer à 127 livraisons sur le mois de décembre (contre donc 84 en novembre).

Le groupe européen est néanmoins habitué à ces fins d'année sous haute tension. Ce chiffre de 127 livraisons "est exactement ce qu'Airbus a réalisé en décembre 2017 et 2018", se remémore Deutsche Bank. Et le record absolu reste à 138 avions en 2019.

Certes ces niveaux de livraisons avaient été atteints alors que la chaîne logistique connaissait des tensions bien moindres qu'actuellement. Cette année Airbus a pâti de soucis d'approvisionnement pour ses moteurs, notamment, mais aussi dans les aérostructures (fuselage, ailes, nacelles) et les équipements d'intérieurs.

Ces problèmes, couplés aux difficultés de sa division défense et espace, avaient amené la société à passer un lourd avertissement sur résultats, en juin. La société avait alors abaissé sa cible de livraisons à, donc, 770 avions contre 800 précédemment.

Un coup de pouce de Safran

Par rapport aux livraisons de décembre 2023 (112 avions), Airbus devra augmenter la cadence de 13% sur le mois actuel pour tenir son objectif 2024, une croissance qui semble atteignable aux yeux de Jefferies.

La banque note d'ailleurs que le rythme de production pourrait s'intensifier mi-décembre. Ce car CFM International, une coentreprise entre Safran et General Electric qui fournit les moteurs Leap de la famille A320 neo d'Airbus, s'est engagé à rediriger davantage de moteurs vers Airbus au détriment de l'après-vente.

"En fonction des volumes fournis par Safran", Airbus pourrait "même atteindre 136 livraisons estimées en décembre", évaluait d'ailleurs lundi Deutsche Bank.

Rappelons que l'avancement des livraisons d'Airbus est très suivi par le marché car c'est lorsqu'un client réceptionne son avion en bonne et due forme qu'il effectue le gros du paiement. La trajectoire des livraisons d'appareils du groupe donne ainsi une indication de sa génération de cash.

Depuis 2021, Airbus mène une délicate montée en cadence de la production de ses avions, notamment dans ses monocouloirs, avec sa famille phare d'appareils, l'A320 neo. La société compte parvenir à un rythme de production mensuelle de 75 avions de cette famille en 2027, objectif que le groupe comptait initialement atteindre en 2025.

L'entreprise doit composer avec des tensions persistantes sur sa chaîne d'approvisionnement , qui sont notamment dues au fait que ses nombreux sous-traitants avaient connu une phase "d'hibernation" durant la pandémie.