(BFM Bourse) - La Bourse de Paris rebondit de 1% au-dessus des 6.500 points, le débat relatif à la conduite de la Fed sur ses taux ces prochains mois est en partie occulté par le dynamisme des places chinoises et de Wall Street. Le rebond s'est opéré dans le calme, plusieurs opérateurs se sont mis au vert pour le lundi de Pentecôte.

La Bourse de Paris s'est mise au vert, avec un rebond de 0,98% à 6.548,78 points après avoir accusé une baisse de 0,5% la semaine passée. L'indice phare a légèrement décéléré la cadence en fin de séance, le CAC 40 gagnait 1,66% à 6 593.15 points au plus haut de la journée vers 16h00. Les volumes sont restés faibles ce lundi, avec 2,7 milliards d'euros échangés. Beaucoup d'opérateurs ont pris la clé des champs, alors que la Bourse de Paris: le calendrier des jours fériés sur Euronext ne donne cette année guère d'occasions de s'échapper plus de deux jours (spoiler: le prochain jour de fermeture des marchés n'intervient pas avant décembre).

Les places asiatiques, clôturées à l'heure qu'il est, ont donné le coup d'envoi de la semaine sur une note positive, Shanghai grimpant de 1,3% et Hong-Kong de 2,7% alors que les autorités chinoises continuent à desserrer les contraintes sanitaires dans plusieurs grandes villes de Chine.

La Bourse de New York suit actuellement le mouvement avec une hausse de 0,7% pour le S&P 500, le Nasdaq reprend 0,8% tandis que le Dow Jones gagne seulement 0,3% après avoir terminé en repli vendredi à la suite de l'annonce des créations de postes (390.000) du mois de mai. Les indices US ont dans l'ensemble reculé plus fortement qu'en Europe (-1% pour le Nasdaq la semaine dernière, -1,2% pour le S&P 500). Cette semaine, les investisseurs suivront avec attention la conférence de presse de la Banque centrale européenne (BCE), où Christine Lagarde pourrait confirmer le relèvement des taux d'ici cet été, pour la première fois depuis plus de dix ans... Outre-Atlantique la nouvelle lecture de l'inflation (CPI) est attendue vendredi, les économistes tablant sur un nouveau ralentissement du rythme de hausse des prix à +8,2% en mai.

La cote américaine a été animée par Amazon dont l'action a été divisée par 20 ce lundi, non pas pour une contreperformance de la société mais pour rendre le titre plus accessible aux investisseurs. Twitter cède près de 3% alors qu'Elon Musk menace de retirer son offre faute d'informations suffisantes sur le nombre de faux comptes et spams.

L'actualité du côté des entreprises cotées en France est totalement anémique, en dehors des annonces des sociétés de biotechnologies présentes à l'ASCO, un congrès incontournable qui se tient à Chicago jusqu'au 7 juin.

Nanobiotix à l'honneur

Parmi les rares valeurs parisiennes en progression notable ce lundi, Nanobiotix rebondit de 4,78% après avoir gagné près de 9%, alors que la firme présente actuellement (parmi plus de 3000 "abstracts") des données sur son traitement NBTXR3, permettant de doper l'efficacité de la radiothérapie. Egalement présent à Chicago, Transgene se contente d'engranger 1%. La société strasbourgeoise a mis en avant dimanche lors de ce congrès de la société américaine d'oncologie les données préliminaire du vaccin thérapeutique contre le cancer TG4050.

En repli vendredi à l'annonce des modalités de son augmentation de capital, Faurecia se redresse de 9,76% et s'offre la tête du SRD, entraînant Valeo (+6,99%) dans son sillage ou Plastic Omnium (+3,82%). Plusieurs analystes à l'image d'UBS ont confirmé leur avis positif sur Faurecia.

Egalement favorisé par un bureau d'études, Société Générale gagne 2,64%: pour Jefferies, l'objectif sur le titre passe de 25 à 35 euros, alors que la question de l'exposition à la Russie semble désormais intégrée (une étude de l'université de Yale montre d'ailleurs que le retrait de la Russie a été le choix payant pour la majorité des sociétés occidentales qui ont quitté ce marché, même au prix de lourdes dépréciations).

En baisse, Aperam cède plus de 1% à la clôture après la décision du conseil d'administration du géant espagnol Acerinox de mettre fin aux discussions engagées dans le cadre d'un projet de fusion en vue de former l'un des leaders mondiaux de l'acier inoxydable.

Sur le marché des changes, l'euro repasse sous les 1,07 dollar. Le yen plonge à un plus bas de 20 ans face au dollar à 131 yens, le maintien d'une politique monétaire accommodante pèse sur la monnaie japonaise. La livre sterling en revanche se renforce face au billet vert avant un vote de défiance contre le premier ministre britannique Boris Johnson. Les tarifs pétroliers oscillent autour des 120 dollars pour le Brent (119,50 dollars, tandis que le WTI pointe à 118,47 dollars).

Sabrina Sadgui