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CAC 40

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Cac 40 : Le palmarès BFM Bourse 2023 des actions du CAC 40 les plus rentables

lundi 16 janvier 2023 à 06h51
Les entreprises du luxe font toujours partie des plus plus rentables en Bourse

(BFM Bourse) - La guerre en Ukraine et la remontée des taux d’intérêt face à l’inflation ont fait fondre les valorisations de nombreux membres de l’indice phare de la Bourse de Paris en 2022. Mais malgré leur repli, les rendements résistent plutôt bien aux crises de ces dernières années.

Dans le creux de la vague mais loin d’être coulé. Après une année exceptionnelle en 2021, le CAC 40 a vécu une période beaucoup plus compliquée en 2022. Et pourtant, même en affichant une baisse de 9,5% l’an passé, l’indice phare de la Bourse de Paris est très loin des plus gros plongeons de l’histoire financière. Finalement, la flambée de l’inflation et la guerre de la Russie contre l’Ukraine auront eu moins d’impact sur les marchés que la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis (-10,95% en 2018 pour le CAC 40) ou encore la crise de la zone euro en 2011 (-16,95% cette année là). On est aussi très loin de la plus forte chute de l’indice enregistrée en 2008: -42,68% sur un an lors de la crise des subprimes.

Ce recul net mais mesuré a permis de limiter la casse côté rendements sur le moyen terme. C’est ce qui ressort de notre dernière édition du palmarès BFM Bourse du CAC 40, qui calcule le rendement brut annuel moyen (dividendes inclus) au cours des 5 dernières années (en l’occurrence ici 2018-2022). Malgré deux périodes d’intenses turbulences financières (2018 et 2022) et une pandémie mondiale sur la période, les actions du principal indice parisien affichent un rendement annuel brut moyen (dividendes inclus) de 6,08% au cours des 5 dernières années. C’est effectivement beaucoup moins bien que les années précédentes: 12,48% par an de 2017 à 2021, après 8,96% par an sur 5 ans à fin 2020, 11,18% à fin 2019 et 7,76% à fin 2018. Mais on reste à un niveau très convenable pour un investisseur particulier sur cet horizon de temps.

Comme chaque année, le principe de notre classement est d’adopter le point de vue du petit porteur pour mettre en évidence de la façon la plus claire possible le rendement annuel moyen de chaque action au cours des cinq dernières années. Soit ici de début 2018 à fin 2022, une période d'investissement suffisamment longue pour être significative. Certes, les performances passées ne présagent pas de celles à venir: une action qui a connu une belle période peut tout à fait se retourner par la suite. C’est encore une fois ce qu’on a vu en 2022 avec la guerre en Ukraine, qui a rebattu les cartes des groupes préférés des investisseurs. Néanmoins, ce classement arrêté fin 2022 vise à permettre d’opérer des choix en bonne connaissance de cause. On soulignera également que le "stock-picking" (la sélection d'actions une par une) est plutôt à réserver aux investisseurs les plus avertis.

Nous nous sommes fixé une méthodologie (expliquée point par point à la fin de cet article) qui se veut la plus proche possible de la réalité de l'actionnaire individuel. Autrement dit, celui qui achète une action à un instant t et la revend au bout de 5 ans, tout en empochant les dividendes au fil du temps. En revanche, nous supposons que les dividendes ne sont pas réinvestis dans l’acquisition d’actions supplémentaires, une stratégie à laquelle peu d’actionnaires individuels s’astreignent réellement. Enfin, le rendement affiché s’entend brut, c'est-à-dire avant impôt et ne prenant pas en compte les éventuels frais de gestion.

La tech sous pression, le luxe toujours en tête

Pour cette cinquième édition, plusieurs mouvements très nets se dégagent. La tech, qui prenait de plus en plus de place ces dernières années, subit une très forte pression avec la remontée des taux d’intérêt. Teleperformance l’illustre à merveille. Alors que rien ne semblait pouvoir arrêter le spécialiste des centres d’appels Teleperformance, le groupe a connu un véritable coup d’arrêt en 2022, tout du moins sur le plan boursier. L’action, qui était la plus rentable sur 5 ans de 2017 à 2021, dégringole à la cinquième place du palmarès. Le rendement (dividendes inclus) reste toutefois confortable: 14,45% par an en moyenne de début 2018 à fin 2022. Mais c’est deux fois moins bien qu’un an auparavant. Il faut dire que l’action a plongé de plus de 43% l’an passé. Car outre la préférence des investisseurs pour des valeurs plus matures et défensives, Teleperformance s’est effondré en Bourse après l’annonce d’une enquête en Colombie sur les conditions de travail de ses modérateurs de contenus pour TikTok.

Autre exemple avec le fabricant de circuits électroniques STMicroelectronics, qui passe de la 3ème à la 8ème place du classement, avec un rendement brut (dividendes inclus) de 13,29% par an de 2018 à 2022, soit grosso modo trois fois moins bien qu’auparavant. Dassault Systèmes quant à lui parvient à conserver sa 6ème place, malgré un rendement divisé par deux.

Le secteur du luxe, lui, ressort encore une fois comme le grand gagnant de ces dernières années, avec les deux premières places du palmarès. Hermès prend ainsi les rênes du classement, en affichant un rendement de 27,24% par an sur la période 2018-2022. Soit à peine moins que la “saison” précédente (32,22% par an de 2017 à 2021). Le tout alors que les restrictions sanitaires en Chine à cause du Covid n’ont été levées que très récemment et que l’empire du Milieu est l’un des plus importants marchés mondiaux pour le secteur.

Si un investisseur avait misé 1000 euros début 2018 sur Hermès et avait tout liquidé au 31 décembre 2022, il aurait ainsi récupéré (en prenant en compte les dividendes) pas moins de 3335 euros (mise de départ incluse) en 5 ans. C’est pratiquement trois fois plus que s’il avait parié sur l’ensemble des actions de l’indice, auquel cas il aurait récupéré (toujours pour 1000 euros à la base) seulement 1340 euros.

L'insubmersible LVMH impressionne aussi. Seule entreprise à figurer sans discontinuer dans le top 5 de notre palmarès depuis la première édition (période 2014-2018), le leader mondial du luxe accroche cette fois-ci la deuxième place, avec un rendement brut par an moyen de 23,85% de 2018 à 2022, toujours dividendes inclus.

Kering décroche

En revanche, l’étoile de Kering a clairement pâli aux yeux des marchés. Les analystes s'inquiètent de la croissance à venir de sa marque phare Gucci, dont le groupe est ultra-dépendant. Kering paie aussi ses performances financières, certes excellentes mais pratiquement toujours en deçà de ses principaux rivaux. Le groupe est ainsi relégué à la 13ème place de notre palmarès, avec un rendement brut moyen revenu à 8,75% par an sur ces 5 dernières années. Soit à peine mieux que la moyenne, alors qu’il était à plus de 30% lors de nos trois derniers palmarès. Il s’agit d’ailleurs de l’action qui voit son rendement moyen sur 5 ans le plus baisser par rapport à l’édition 2022 de notre classement.

C’est d’ailleurs un avertissement pour l’ensemble du secteur du luxe, qui bat record sur record depuis plusieurs années. Les valorisations pourraient rapidement se retourner en cas de problème de confiance ou de résultats moins brillants.

Dans le top 10 de l’édition 2023, on retrouve encore 3 valeurs du luxe (L’Oréal, LVMH et Hermès) ainsi que 5 valeurs de la tech au sens large (Teleperformance, Dassault Systèmes, STMicro, Capgemini et Schneider Electric). On retrouve ensuite Vivendi, qui doit beaucoup sa position à l’énorme dividende versé lors de la cession en 2021 de son joyau Universal Music Group (UMG). Enfin, le constructeur automobile Stellantis complète le top 10. Là encore, le rendement de Stellantis s’explique en grande partie par la distribution de généreux dividendes lors de la fusion de PSA avec Fiat Chrysler.

Regain d’intérêt pour Thales et Total

Parmi les autres mouvements notables, on notera le regain d’intérêt pour certaines valeurs comme celles de la Défense, avec Thales. Le titre était délaissé de longue date mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé les perspectives des investisseurs. Son rendement redevient largement positif (7,33% par an sur 5 ans) et il s’agit d’ailleurs de l’entreprise du CAC qui affiche la plus importante progression de rendement sur 5 ans par rapport à la précédente édition du palmarès. On peut aussi signaler Totalenergies, Carrefour, Publicis et Sanofi. Il s’agit avec Thales des seuls groupes cotés dont le rendement annualisé sur 5 ans a progressé par rapport à notre classement 2022. Tous les autres voient leur rendement reculer.

En bas de tableau de notre palmarès, on retrouve des habitués des mauvaises performances, avec toujours Renault en queue de peloton. En attendant la cotation à part d’Ampere, sa future filiale électrique, fin 2023, le constructeur automobile met toujours à rude épreuve les nerfs de ses actionnaires. Renault affiche ainsi un rendement négatif de -14,48% par an sur la période 2018-2022. Autrement dit, si vous aviez misé 1000 euros sur le titre en janvier 2018, vous n’auriez récupéré (dividendes compris) que 457 euros au bout de 5 ans.

De même, Société Générale (-6,92% par an dividendes inclus) et Danone (-3,33% par an) affichent de piètres performances. A ce titre, 10 valeurs enregistrent désormais un retour sur investissement négatif sur une période de 5 ans, ce qui n’était jamais arrivé depuis notre premier palmarès (période 2014-2018). Le plus haut niveau atteint jusqu’ici sur ce plan l’avait été sur la période 2016-2020, avec 7 valeurs dans ce cas.

Difficile de savoir si le fond de la piscine a été touché par toutes ces valeurs. Cependant, lorsqu’on regarde l’ensemble du CAC 40, on peut voir que malgré la volatilité des rendements et les plongeons boursiers de certains fleurons de l’indice, le rendement moyen reste conséquent. Une façon de voir le verre à moitié plein.

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A voir aussi:

N.B. 1 : Pour Schneider Electric, le groupe calcule un TSR (total shareholder return) de 200% sur 5 ans avec les dividendes réinvestis contre 179% avec notre palmarès.

N.B. 2 : Le groupe Axa tient à préciser que, après l’annonce le 3 août dernier de l’accord du conseil d’administration d’Axa pour lancer un programme de rachat d’actions, Axa a conclu le 4 août une convention de rachat d’actions avec un prestataire de services d’investissement aux termes de laquelle Axa s’engage à racheter ses propres actions pour un montant maximum de 1 milliard d’euros.

Méthodologie palmarès BFM Bourse:

Le principe de notre palmarès des actions du CAC 40 est de se positionner du point de vue du petit porteur pour qu'il puisse estimer le plus précisément possible le rendement de chaque action sur 5 ans. De ce fait, nous nous sommes fixé une méthodologie, détaillée point par point ci-dessous, qui se veut la plus proche possible de la réalité de l'actionnaire individuel.

L'évolution des cours:

Afin d'évaluer l'évolution des cours, nous comparons le cours de clôture d'une action de l'année n (dernier jour de cotation de l'année civile) avec celui de l'année n-1 (dernier jour de cotation de l'année civile). Ainsi, par exemple, l'évolution annuelle du cours d'une action en 2020 correspond à son évolution entre la clôture au 29 décembre 2019 et celle au 31 décembre 2020. Les cours sont récupérés à partir du site d'Euronext, qui réajuste l’historique en fonction des éventuelles divisions du nominal.

Les fusions:

Pour les fusions importantes de groupes du CAC 40, en cas d'émission d'une nouvelle action en remplacement des anciennes actions (par exemple des actions TechnipFMC en remplacement des anciennes actions Technip), nous n'intégrons dans le classement que la période la plus récente depuis l'émission de la nouvelle action. Seuls les dividendes détachés après l'effectivité de la fusion (et donc de la cotation de la nouvelle action) sont également pris en compte.

Rendement brut avec dividendes:

Le rendement brut avec dividendes tel que nous le calculons correspond, sur une période de 5 ans, au montant que toucherait au total un actionnaire individuel (plus-values ou moins-values éventuelles, auxquelles on ajoute les dividendes versés). Ainsi, sur la période 2018-2022, ce rendement total correspond à la plus-value (ou moins-value) réalisée pour une action achetée au cours de clôture le 29/12/2017 et revendue au cours de clôture le 30/12/2022, à laquelle on ajoute les dividendes versés sur la période.

Date de prise en compte des dividendes:

Dans notre palmarès, c'est la date de détachement du dividende qui compte. Aussi, un dividende détaché en 2019 (au titre de l'exercice 2018) est pris en compte dans le calcul du rendement 2019 (et non de 2018). Là encore, il s'agit de ne prendre en compte que le point de vue d'un petit porteur qui aurait acheté au début de la période concernée une action qu'il l'aurait revendue à la fin de cette période.

Si un détachement intervient en année n mais n'est versé qu'en année n+1, c'est bien en année n qu'il sera comptabilisé. En effet, même si un actionnaire revend son action au début de l'année n+1 avant la date de versement, il recevra quand même ce dividende s'il détenait l'action au moment du détachement en année n.

Impact d'une division du nominal sur la distribution de dividendes ou d’une importante révision de l’historique des cours:

Si le nominal d'une action a été divisé, nous le prenons en compte pour ajuster les dividendes qui auraient été perçus sur la période. Ainsi, si un actionnaire voit le nominal de son action divisé par trois, nous divisons par trois les dividendes versés précédemment par action. De même, en cas d’important réajustement / révision de l’historique des cours, nous ajustons les dividendes perçus auparavant par le même ratio utilisé par Euronext pour l’historique des cours.

Distribution de dividendes en actions:

Les distributions de dividendes en actions sont prises en compte dans le calcul du rendement. Afin de ne pas privilégier une forme de distribution en nature d'actions plutôt qu'une autre (donc que ce soient des versements en actions propres du groupe ou en actions extérieures), et de ne pas voir se cumuler certains effets sur le long terme qui fausserait le rendement de l'action en elle-même au fil des années, nous avons supposé une revente immédiate des actions attribuées au moment de leur versement.

Autrement dit, si un petit porteur reçoit une action gratuite à un instant T, nous considérons qu'il empoche l’équivalent du cours à l’ouverture de la séance concernée. Le montant récupéré s'ajoutera aux dividendes et à la plus-value (ou moins-value) touchés sur la période. Pour des raisons de simplification, nous considérons ce versement en actions comme intégralement touché par l'actionnaire. Aussi, si le fait de détenir 10 actions permet d'en récolter une onzième au titre d'un dividende en action, nous considérons que l'actionnaire récupère en numéraire 1/10 d'une action (au cours d'ouverture la date du versement).

Rendement annuel des dividendes sur 5 ans:

Nous regardons les dividendes versés (en numéraire et en action) pour une action de chaque société au cours des 5 dernières années, et nous le rapportons ici à la valeur d'achat de l'action il y a 5 ans. Dit autrement, il s'agit du rendement annuel pour les dividendes d'un particulier ayant acheté une action il y a 5 ans.

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