(BFM Bourse) - A l'issue d'une année boursière exceptionnelle, marquée par un krach suivi d'une remontée tout aussi spectaculaire, les sociétés de l'indice phare parisien affichent globalement des rendements toujours importants. Dans cette nouvelle édition de notre classement, STMicroelectronics vole la vedette à Kering.
En Bourse, les sociétés du CAC 40 ont remarquablement bien résisté à la crise du coronavirus - pour l'instant. Et le krach boursier de février-mars 2020 semble (presque) un lointain souvenir. Ainsi, le rendement pour l'investisseur n'a été que peu écorné. Les valeurs vedettes de la cote parisienne affichent un rendement annuel moyen de 8,96% au cours des cinq dernières années (2016-2020), soit à peine moins qu'à fin 2019 (11,18% en moyenne sur 5 ans) et même davantage qu'en 2018 (7,76%). C'est ce qui ressort de notre palmarès BFM Bourse 2021 des actions du CAC 40 les plus rentables que nous publions ce jeudi.
Le principe de notre classement est d’adopter le point de vue du petit porteur pour mettre en évidence de la façon la plus claire possible le rendement annuel moyen de chaque action au cours des cinq dernières années. Soit ici de début 2016 à fin 2020, une période d'investissement suffisamment longue pour être significative. Certes, les performances passées ne présagent pas de celles à venir: une action qui a connu une belle période peut tout à fait se retourner par la suite. Et c'est d'autant plus vrai depuis l'éclatement de la crise du coronavirus. Néanmoins, ce classement arrêté fin 2020 vise à permettre d’opérer des choix en bonne connaissance de cause. On soulignera également que le "stock-picking" (la sélection d'actions une par une) est plutôt à réserver aux investisseurs les plus avertis.
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Nous nous sommes fixé une méthodologie (expliquée point par point à la fin de cet article) qui se veut la plus proche possible de la réalité de l'actionnaire individuel. Autrement dit, celui qui achète une action à un instant t et la revend au bout de 5 ans, tout en empochant les dividendes au fil du temps. En revanche, nous supposons que les dividendes ne sont pas réinvestis dans l’acquisition d’actions supplémentaires, une stratégie à laquelle peu d’actionnaires individuels s’astreignent réellement. Enfin, le rendement affiché s’entend brut, c'est-à-dire avant impôt et ne prenant pas en compte les éventuels frais de gestion.
La tech détrône le luxe
Dans cette troisième édition de notre palmarès, le groupe de luxe Kering perd sa place d'action la plus rentable de l'indice. Le titre affiche pourtant un rendement impressionnant: 35,2% par an de 2016 à 2020. Mais le fabricant de semi-conducteurs franco-italien STMicroelectronics parvient pour la première fois à lui ravir la tête du classement, notamment grâce à la belle progression du cours sur l'année 2020 (+26,32%) et sa politique de dividendes qui est restée assez généreuse. L'action STMicro affiche ainsi un rendement annuel brut moyen de 38,32% au cours des cinq dernières années ! Autrement dit, si vous aviez misé 1.000 euros sur ce groupe le 1er janvier 2016 et que vous aviez tout liquidé au 31 décembre 2020, vous auriez ainsi récupéré en tout sur la période l'équivalent de 5.063 euros (mise de départ comprise et hors frais de transaction et impôt).
Le secteur technologique dans son ensemble est sorti renforcé par la crise, avec la massification du télétravail et le boom du e-commerce. Ce qui rejaillit sur toute la chaîne des acteurs de la tech. A ce titre, on remarquera l'entrée fracassante de Teleperformance directement à la 4ème position de notre palmarès. Le spécialiste des centres d'appel a intégré l'indice phare de la Bourse de Paris en juin 2020 à la place de Sodexo, à la faveur d'un parcours financier et boursier extrêmement solide au cours des dernières années. L'action Teleperformance affiche ainsi un rendement annuel moyen de 29,29% sur la période 2016-2020.
Le leader mondial du luxe LVMH, lui, regagne une place et se retrouve à la troisième position du classement, avec un rendement moyen de 29,85% par an depuis cinq ans. Enfin, Worldine (rendement de 27,08% par an) complète ce top 5. Petite particularité de la société spécialisée dans les paiements et les transactions électroniques : il s'agit de la seule entreprise du CAC 40 à n'avoir versé aucun dividende depuis 5 ans.
Sur les dix premières positions, les secteurs du luxe et des cosmétiques (Kering, LVMH, Hermès, L'Oréal) ainsi que celui de la tech (STMicro, Teleperformance, Wordline, Dassault Systèmes) en occupent pas moins de huit. Et encore, plus de 50% du chiffre d'affaires de Schneider Electric (9ème du palmarès) est désormais réalisé dans le digital et les services (data center, analyse prédictive de la consommation d'énergie, logiciels de gestion des produits électriques, etc.). À ce titre, on pourrait légitimement le considérer comme un acteur de la tech lui aussi.
Renault en queue de peloton
Sur les 39 valeurs étudiées (cf. méthodologie ci-dessous) pour lesquelles nous avons pu réaliser ces calculs, 7 actions sont dans le rouge, contre 5 en 2019 et 6 en 2018. Il s'agit de Renault (-12,17% de rendement annuel moyen de 2016 à 2020), Société Générale (-9,66%), Carrefour (-9,06%), Publicis (-4,22%), Orange (-3,58%), Engie (-0,60%) et Axa (-0,10%). Pour reprendre notre exemple de 1.000 euros investis, si vous aviez misé sur Renault début 2016 pour tout revendre fin 2020, vous auriez disposé de seulement 522,6 euros (y compris les dividendes empochés sur la période et la mise de départ). Soit une perte sèche de pratiquement 50% en cinq ans.
Dans cette édition 2021, on notera la chute libre de certaines actions en matière de rentabilité, en particulier dans les secteurs les plus touchés de la pandémie comme l'aéronautique et l'automobile. C'est le cas par exemple d'Airbus, qui passe de la 3ème à la 17ème place. Ou encore de Peugeot, 9ème de notre classement 2020 et désormais 20ème. A contrario, certains industriels tirent particulièrement bien leur épingle du jeu. Alstom, qui est retourné dans le CAC 40 en 2020, arrive à la 11ème place de notre palmarès. Et Arcelormittal a connu une spectaculaire remontée l'an passé et passe de la 37ème à la 10ème place !
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N.B. 1 : Du fait de l'émission de nouvelles actions à la suite d'une fusion-acquisition d'ampleur, Unibail-Rodamco-Westfield n'est pas pris en compte dans ce classement. EssilorLuxottica en revanche y figure bien car ce rapprochement n'a pas généré l'émission d'une nouvelle action (depuis le 1er octobre 2018, Essilor a été renommé EssilorLuxottica à la suite de la finalisation du rapprochement entre Essilor et Luxottica).
Méthodologie du palmarès BFM Bourse :
Le principe de notre palmarès des actions du CAC 40 est de se positionner du point de vue du petit porteur pour qu'il puisse estimer le plus précisément possible le rendement de chaque action sur 5 ans. De ce fait, nous nous sommes fixé une méthodologie, détaillée point par point ci-dessous, qui se veut la plus proche possible de la réalité de l'actionnaire individuel.
L'évolution des cours :
Afin d'évaluer l'évolution des cours, nous comparons le cours de clôture d'une action de l'année n (dernier jour de cotation de l'année civile) avec celui de l'année n-1 (dernier jour de cotation de l'année civile). Ainsi, par exemple, l'évolution annuelle du cours d'une action en 2018 correspond à son évolution entre la clôture au 29 décembre 2017 et celle au 31 décembre 2018. Les cours sont récupérés à partir du site d'Euronext, qui réajuste l’historique en fonction des éventuelles divisions du nominal.
Les fusions :
Pour les fusions importantes de groupes du CAC 40, en cas d'émission d'une nouvelle action en remplacement des anciennes actions (par exemple des actions TechnipFMC en remplacement des anciennes actions Technip), nous n'intégrons dans le classement que la période la plus récente depuis l'émission de la nouvelle action. Seuls les dividendes détachés après l'effectivité de la fusion (et donc de la cotation de la nouvelle action) sont également pris en compte.
Rendement brut avec dividendes :
Le rendement brut avec dividendes tel que nous le calculons correspond, sur une période de 5 ans, au montant que toucherait au total un actionnaire individuel (plus-values ou moins-values éventuelles, auxquelles on ajoute les dividendes versés). Ainsi, sur la période 2016-2020, ce rendement total correspond à la plus-value (ou moins-value) réalisée pour une action achetée au cours de clôture le 31/12/2015 et revendue au cours de clôture le 31/12/2020, à laquelle on ajoute les dividendes versés sur la période.
Date de prise en compte des dividendes :
Dans notre palmarès, c'est la date de détachement du dividende qui compte. Aussi, un dividende détaché en 2018 (au titre de l'exercice 2017) est pris en compte dans le calcul du rendement 2018 (et non de 2017). Là encore, il s'agit de ne prendre en compte que le point de vue d'un petit porteur qui aurait acheté au début de la période concernée une action qu'il l'aurait revendue à la fin de cette période.
Si un détachement intervient en année n mais n'est versé qu'en année n+1, c'est bien en année n qu'il sera comptabilisé. En effet, même si un actionnaire revend son action au début de l'année n+1 avant la date de versement, il recevra quand même ce dividende s'il détenait l'action au moment du détachement en année n.
Impact d'une division du nominal sur la distribution de dividendes :
Si le nominal d'une action a été divisé, nous le prenons en compte pour ajuster les dividendes qui auraient été perçus sur la période. Ainsi, si un actionnaire voit son action divisée par trois, nous considérons qu'il détient à partir de cette division 3 nouvelles actions. Ce qui revient à dire qu'il touchera à partir de là 3 fois le dividende versé par action, à condition que ces dividendes soient versés après ladite division.
Distribution de dividendes en actions :
Les distributions de dividendes en actions sont prises en compte dans le calcul du rendement. Afin de ne pas privilégier une forme de distribution en nature d'actions plutôt qu'une autre (donc que ce soient des versements en actions propres du groupe ou en actions extérieures), et de ne pas voir se cumuler certains effets sur le long terme qui fausserait le rendement de l'action en elle-même au fil des années, nous avons supposé une revente immédiate des actions attribuées au moment de leur versement.
Autrement dit, si un petit porteur reçoit une action gratuite à un instant T, nous considérons qu'il empoche l’équivalent du cours à l’ouverture de la séance suivante. Le montant récupéré s'ajoutera aux dividendes et à la plus-value (ou moins-value) touchés sur la période.
Pour des raisons de simplification, nous considérons ce versement en actions comme intégralement touché par l'actionnaire. Aussi, si le fait de détenir 10 actions permet d'en récolter une onzième au titre d'un dividende en action, nous considérons que l'actionnaire récupère en numéraire 1/10 d'une action (au cours d'ouverture la date du versement).
Rendement annuel des dividendes sur 5 ans :
Nous regardons les dividendes versés (en numéraire et en action) pour une action de chaque société au cours des 5 dernières années, et nous le rapportons ici à la valeur d'achat de l'action il y a 5 ans. Dit autrement, il s'agit du rendement annuel pour les dividendes d'un particulier ayant acheté une action il y a 5 ans.
Dividende majoré :
Le dividende majoré pour certains actionnaires détenant leurs actions depuis une certaine durée, utilisé notamment par Air Liquide comme "prime de fidélité", n'est pas pris en compte dans ce palmarès.