(BFM Bourse) - Dans un volume de transactions parmi les plus faibles de l'année, le CAC 40 affiche un très modeste gain en clôture (+0,08%), les rares investisseurs déjà rentrés de vacances optant pour la prudence, après un discours pourtant accommodant du patron de la Fed.
Une séance pour pas grand-chose (encore). Déserté en ces derniers jours d'août (1,7 milliard d'euros échangés au sein du CAC, la fermeture du marché londonien en raison d'un jour férié n'ayant pas aidé), le marché parisien manque de carburant pour poursuivre le rallye initié en juillet. Peut-être car les opérateurs attendaient d'en savoir plus sur les intentions de la Fed, et qu'ils n'y voient pas vraiment plus clair trois jours après le discours de Jerome Powell à Jackson Hole, le patron de la banque centrale américaine ayant seulement déclaré que l'institution pourrait commencer à réduire ses achats d'actifs d'ici la fin de l'année, une éventualité déjà exprimée lors de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed.
L'homme fort de l'autorité monétaire n'a en revanche pas donné de calendrier, alors que "les investisseurs attendaient des indications sur une date précise d'une réduction des achats de titres (le fameux "tapering")", rappelle Timo Emden, analyste chez Emden Research.
S'il s'est montré optimiste sur l'état de la reprise économique et "la poursuite des progrès vers le plein emploi", Jerome Powell a néanmoins souligné que "le variant Delta présente un risque à court terme" et que l'institution allait "soigneusement évaluer les données (économiques) et l'évolution des risques" avant de normaliser sa politique monétaire. Un ton jugé suffisamment accommodant à Wall Street, où les indices ont fini en nette hausse vendredi (+0,7% pour le Dow Jones, +1,2% pour le Nasdaq, +1% pour le S&P), mais qui peine donc à convaincre les marchés européens. Le CAC grappille ainsi tout juste 0,08% en clôture, à 6.687,30 points.
La tendance reste positive outre-Atlantique, où le S&P et le Nasdaq atteignent de nouveaux sommets historiques, avec des gains respectifs de 0,5% et 0,9% vers 18h. Apple en profite pour devenir la première entreprise mondiale à franchir les 2.500 milliards de dollars de capitalisation boursière. Seul le Dow Jones n'est pas vraiment invité à la fête (+0,1%).
Sanofi stable, Ubisoft recule
Peu de valeurs se distinguent au sein de l'indice phare, où le titre Sanofi ne bouge pas (-0,1%) après que le laboratoire a annoncé que son produit phare, le Dupixent, permettait de réduire les symptômes de la dermatite atopique chez l'enfant dès l'âge de six mois, selon les résultats d'un essai de phase 3 révélés ce jour.
STMicro (+1,7%), Vivendi (+1,5%) et Air Liquide (+0,9%) affichent les meilleures performances du jour au sein du CAC, quand Société Générale (-1,6%), Saint Gobain (-1%) et Alstom (-0,9%) ferment la marche, dans un palmarès qui ne révèle aucune tendance sectorielle. Parmi les grosses capitalisations qui ne font pas partie du baromètre de la Bourse de Paris, Ubisoft a brusquement décroché après une ouverture en hausse à l'annonce, par Pékin, d'une limite fixée à trois heures par semaine pour l’utilisation des jeux vidéo pour les mineurs, mais limite finalement son recul à -1,1%.
Sur le reste de la cote, l'actualité est de nouveau à chercher du côté du compartiment biotechnologique, où Valneva bondit encore de 16% (6e séance consécutive de hausse) et atteint un nouveau pic historique à près de 2 milliards d'euros de valorisation dans le sillage de son annonce, lundi dernier, du dépôt d'une demande d'autorisation de son candidat vaccin contre le Covid-19 auprès des autorités de santé britanniques.
Quantum Genomics prend également 15% après avoir dévoilé des résultats prometteurs -et très attendus- dans la prise en charge de l'insuffisance cardiaque. Enfin, Lysogène gagne de son côté 5% en réaction à l'annonce du traitement d'un premier patient aux Etats-Unis avec le candidat-médicament de thérapie génique LYS-GM101 dans le cadre de l'essai clinique pour le traitement de la gangliosidose. Medincell décolle enfin de 12%.
Hors du compartiment biotech, la nouvelle forte hausse de Navya (+13%) intervient en réaction à un appel d'offres de 44 millions de dollars remporté par un consortium de cinq entreprises aux Etats-Unis (incluant Beep, le distributeur local des systèmes de conduite autonomes du groupe français) pour le remplacement d'un tramway par des navettes autonomes sur voies dédiées - une information relayée par des twittos assidus et qui n'a pas fait l'objet d'une communication officielle de la part de Navya.
Au chapitre énergétique, les cours des principales références de brut repartent de l'avant après avoir bouclé vendredi leur meilleure semaine de 2021, les investisseurs reportant désormais leur attention vers le sommet de l'Opep+ mercredi. Le baril de Brent prend 0,5% à 72 dollars et celui de WTI avance de 0,4% à 69 dollars. Sur le Forex, la parité eurodollar n'évolue pas ce lundi vers 18h10 (à 1,1797), alors que la monnaie unique avait profité du ton accommodant de Jerome Powell pour rebondir vendredi.