(BFM Bourse) - Bien parti à la mi-journée pour enchaîner un 15e hausses en 16 séances (une séquence qui ne s'est produit qu'une fois, en novembre 1999), l'indice vedette du marché parisien n'a pas résisté à une nouvelle ouverture contrastée de Wall Street. Cédant finalement 0,21%, le CAC 40 interrompt ce bel enchaînement.
Jusqu'à 15h30, soit l'heure de l'ouverture du marché new-yorkais, le CAC 40 semblait en bonne voie pour signer, pour la seconde fois seulement depuis sa création en 1987, une 15e séance de hausse en 16 jours de Bourse. Avant celle d'aujourd'hui, le baromètre du marché tricolore n'avait de fait terminé dans le rouge qu'une seule séance au cours des trois dernières semaines, le 9 novembre - et encore, pour -0,06%. Il échoue finalement dans sa quête d'un énième record en ce mois de novembre déjà historique, marqué par le franchissement de plusieurs jalons inédits, avec un recul de 0,21% à 7.141,98 points en clôture.
L'atmosphère en Bourse de Paris s'est dégradée dans l'après-midi, en parallèle d'un début de séance compliqué à Wall Street où, après une ouverture en ordre dispersé au lendemain d'une séance de repli, les indices ont de nouveau reculé dans la matinée avant de se reprendre quelque peu. Si le DJIA cédait 0,3% vers 17h55, le Nasdaq rebondissait de son côté de 0,4%, soutenu par Nvidia dont le titre bondissait de plus de 10%. Le géant des micro-processeurs ayant fait nettement mieux que prévu au 4e trimestre - le groupe franchit par ailleurs à cette occasion le seuil de 800 milliards de capitalisation.
Après avoir atteint des niveaux inédits ces dernières semaines, les grands indices consolident en attendant d'en savoir plus sur les intentions de la Fed - et sur l'identité de son nouveau président, ou présidente. Le renouvellement du mandat de Jerome Powell semble l'option la plus probable, mais la nomination de Lael Brainard, réputée plus accommodante encore, n'est pas à exclure. Le choix de Joe Biden sera connu dans les prochains jours. Le marché reste également sur ses gardes face à une multiplication d'informations rapportant une augmentation des cas de Covid en Europe, en Corée du Sud, en Chine et dans le Midwest des Etats-Unis.
Au rayon statistique, l'OCDE estime désormais que l'économie française devrait croître autour de 6,8% cette année (contre 6,3% précédemment), grâce à une reprise plus forte qu'anticipée depuis l'été, dans une étude publiée jeudi.
Hermès vole de record en record
Compte tenu de son poids actuel, il faut un effort de mémoire pour se rappeler qu'Hermès ne figure que depuis quelques années au CAC 40. Même si sa capitalisation totale plaçait de longue date le groupe parmi les plus grandes sociétés tricolores, le conseil scientifique des indices a longtemps estimé que la taille "réduite" de son flottant (le groupe familial des descendants du fondateur détenant les deux tiers du capital) était un obstacle. Il a fallu atteindre près de 60 milliards d'euros de capitalisation totale en 2018 pour sauter le pas. Depuis, Hermès en particulier et le secteur du luxe en général ont encore prospéré de façon magistrale, LVMH (367 milliards d'euros de capitalisation...), L'Oréal (235 milliards) et Hermès (168 milliards) formant à l'heure actuelle le podium des plus grandes capis tricolores, Kering (91 milliards d'euros) figurant non loin, en 6e place après TotalEnergies et Sanofi. Et l'ascension du sellier du Faubourg Saint-Honoré ne semble pas prête de s'interrompre. De mémoire de journaliste boursier, voici au moins deux décennies qu'il est décrit comme richement valorisé, sans que cela freine en rien son appréciation... Désormais crédité par la rumeur d'une possible intégration à l'EuroStoxx 50, le titre a encore gagné 3,4% (après une pointe à +7% en séance).
Le géant de l'optique EssilorLuxottica a enchaîné une 5e progression consécutive (+2,7%) à un nouveau pic historique en clôture aussi, alors que Worldline (+1,9%), Michelin (+1,6%) et Eurofins (+1,5%) étaient recherchés.
À l'opposé, Sanofi (-2,6%) fermait la marche, tandis que TotalEnergies (-1,1%) a pâti de la décrue des cours pétroliers. Pour la première fois depuis plusieurs semaines, le contrat à terme sur le baril de Brent est ponctuellement passé en matinée sous la barre de 80 dollars. Vers 18h10 , les cours des principales références de brut rebondissaient marginalement (+0,7% à 80,9 dollars pour le Brent, +0,7% à 78,1 dollars pour le WTI).
Hors de l'indice phare, Vallourec a flanché de 14% avec des résultats inférieurs aux attentes et une révision en baisse de l'objectif annuel, en raison notamment de la hausse du prix des métaux ; tout le contraire de Jacquet Metals, un distributeur d'aciers spéciaux, qui profite mécaniquement du renforcement des tarifs mais aussi d'une demande qui reste bien orientée en volumes, et semble le demeurer en ce début de quatrième trimestre.
Parmi les plus petites capitalisations, Abionyx a flambé de 84% après l'annonce du rachat d'Iris Pharma avec à la clé une opération financière plus que rare dans le secteur des biotechs : une augmentation de capital lancée avec une prime, considérable qui plus est, sur le dernier cours de Bourse.
Sur le marché des changes, l'euro profitait d'un regain d'intérêt, en hausse de 0,42% à 1,1369 dollar, corroborant le pressentiment de notre expert Alexandre Baradez mardi.