(BFM Bourse) - Après avoir brusquement marqué le pas à la mi-journée en réaction à l'annonce d'une inflation plus forte que prévu en zone euro en octobre. Le baromètre du marché parisien a repris 1,2% en "intraday" et signe sa 4e progression hebdomadaire consécutive. Le CAC reprend ainsi 4,76% sur le mois d'octobre.
Le marché parisien digère très bien la grosse fournée de résultats trimestriels de la semaine, qui se solde sur un gain hebdomadaire de 1,44% grâce à la nouvelle avance de 0,38% enregistrée ce vendredi en clôture. À 6.830,34 points, le principal baromètre du marché parisien atteint un nouveau pic depuis le 16 août dernier. Il se rapproche de son sommet annuel atteint le 13 août dernier à près de 6.900 points.
La séance n'avait pourtant pas si bien démarrée, le CAC 40 ayant même lâché jusqu'à 0,8% peu après 12h, entre prises de bénéfices au lendemain d'une hausse de 0,8% et poussée de l'inflation. Eurostat a de fait annoncé que celle-ci a atteint un sommet depuis plus de 13 ans en zone euro en octobre. Alimentée par la poursuite de la flambée des cours de l'énergie (+23,5% sur un an), l'inflation a grimpé à 4,1% sur le mois en cours selon la première estimation, quand les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne 3,7%. Si cette nette accélération (après +3,4% en septembre) de la hausse des prix à la consommation n'a pas entravé la croissance du PIB en zone euro (+2,2% au 3e trimestre, contre un consensus à +2,0%), elle ressort désormais plus de deux fois supérieure à l'objectif de 2% fixée par la BCE, ce qui pourrait conforter certains responsables de l'institution dans leur volonté de réduire les mesures de soutien au marché.
Après une rechute passagère provoquée par ce chiffre supérieur aux attentes, le marché parisien s'est néanmoins vite remis sur pied, repassant en territoire positif peu après 16h avant d'accroître ses gains, malgré l'ouverture dans le désordre des indices new-yorkais. Déçus des résultats des géants technologiques Apple (qui cède sa place de première capitalisation mondiale à Microsoft) et Amazon, et dans un contexte de prises de profits au lendemain de nouveaux records historiques pour le S&P 500 et le Nasdaq, les investisseurs américains étaient sur la retenue vendredi matin. Vers 18h toutefois, le S&P est revenu à l'équilibre, le Nasdaq ne lâche plus que 0,1% et le DJIA grappille autant. Petit évènement : Apple cède sa place de première capitalisation mondiale à Microsoft ce vendredi
Solides publications pour EssilorLuxottica, BNP Paribas et Safran
À défaut de statistiques économiques encourageantes, les opérateurs parisiens ont donc encore trouvé du réconfort dans les probants résultats semestriels des grands noms de la cote tricolore. Après Stellantis, Airbus, TotalEnergies, Dassault Systèmes, STMicro ou encore Sanofi jeudi, c'est au tour de BNP Paribas, EssilorLuxottica et Safran d'afficher un bon bulletin de santé. La première banque tricolore a agréablement surpris le marché en publiant un bénéfice net -en hausse de 32,2% à 2,5 milliards d'euros- meilleur que prévu au troisième trimestre, assorti d'un programme de rachat d'actions de 900 millions d'euros. Toutes les lignes des comptes de résultats de BNP Paribas ressortent par ailleurs au-dessus de leur niveau d'avant-crise, et le titre gagne 0,8%.
Le géant mondial de l'optique EssilorLuxottica avance pour sa part de 3,5% (meilleure performance de l'indice vedette) après avoir relevé ses prévisions annuelles (avec un nouvel objectif d'une croissance de "5 à 9%" de ses revenus contre "environ 5%" précédemment) dans le sillage d'un 3e trimestre meilleur que celui de 2019.
L'équipementier et motoriste Safran (+1,7%) a de son côté profité de la reprise du trafic aérien pour enregistrer une croissance à deux chiffres de ses revenus, et rehausse également sa prévision de cash-flow libre sur l'ensemble de son exercice.
Le géant des matériaux Saint-Gobain a pour sa part annoncé jeudi soir une hausse de 13,3% à 10,3 milliards d'euros de son chiffre d'affaires entre juillet et septembre, le gonflement des prix lui ayant permis de compenser l'inflation des coûts des matières premières et de l'énergie, mais lâche 2,2% alors que son bénéfice d'exploitation devrait atteindre un niveau record en 2021.
Ubisoft rassure
Hors de l'indice phare, la publication d'Ubisoft rassure également (+4%) les investisseurs malgré le nouveau report de trois titres, l'éditeur de jeux vidéo ayant pu compter sur le succès d'Assassin's Creed Valhalla. Air France - KLM redécolle aussi (+3,1%) après avoir renoué avec un bénéfice opérationnel au 3e trimestre grâce à une "belle saison estivale", et nettement réduit sa perte nette sur un an (à -192 millions, contre -1,5 milliard au 3e trimestre 2020). TF1 bondit également de 7% dans le sillage de son relèvement d'objectif de taux de marge opérationnelle à "plus de 12%" après un 3e trimestre très dynamique (+21% à 1,65 milliard d'euros de revenus), et entraîne M6 (+3,7%) dans son sillage.
DBV rebondit de son côté de 6% après avoir été massacré lors des deux dernières séances (-25% puis -14%) à la perspective d'un report de la commercialisation de son patch contre l'allergie à l'arachide.
Au chapitre énergétique, les cours de l'or noir se stabilisent après l'annonce par le groupe Opep+ d'une prévision de baisse des stocks mondiaux plus importante que prévu, repartent légèrement à la hausse ce vendredi (+0,2% à 83,8 dollars pour le baril de Brent à 18h20). Sur le Forex, la monnaie unique reflue très franchement (-1,22% à 1,1541 dollar) après avoir frôlé la veille 1,17 pour la première fois en un mois lors de la conférence de presse de Christine Lagarde qui a reconnu que l'inflation resterait élevée plus longtemps que prévu, mais sans calmer les craintes du marché sur une hausse de taux l'an prochain.