(BFM Bourse) - Si Wall Street filait vers le bas à la mi-séance outre-Atlantique, la Bourse de Paris parvient de son côté à rebondir légèrement (+0,19%) mercredi, avant une fin de semaine où l'Ascension pourrait significativement réduire l'activité.

L'économie mondiale commence-t-elle à surchauffer ? L'accélération de la hausse des prix à la consommation le mois dernier aux Etats-Unis a lancé mercredi un nouveau signal d'attention, sinon de préoccupation, pour les investisseurs déjà désagréablement surpris par la veille par les prix à la production en Chine, répercutant la hausse des matières premières. Et pourtant, l'indice tricolore a choisi de relativiser les inquiétudes, parvenant même à rebondir légèrement (+0,19%) à 6.279,35 points (il est vrai au lendemain d'un décrochage de 1,85%).

C'est à Wall Street que la crainte d'une poussée d'inflation plus intense et plus durable que prévu pesait le plus, avec au moment de la clôture européenne un repli de 1% du Dow Jones, de 1,2% du S&P 500 et de près de 2% pour le Nasdaq Composite. Il faut dire que l'indice des prix à la consommation aux USA a crû de 4,2% sur un an en avril, sa plus forte hausse depuis 2008, après 2,6% le mois précédent (calculé d'un mois sur l'autre, la progression ressort à 0,8% contre 0,6% en mars).

La hausse des cours des produits de base, les goulots d'étranglement des chaînes d'approvisionnement et les difficultés de recrutement font craindre à certains une hausse des prix qui conduise la Réserve fédérale à relever son objectif de taux d'intérêt plus tôt qu'escompté, ce qui pourrait peser sur les actions et autres actifs ayant jusqu'ici bénéficié de coûts d'emprunt proches de zéro. Malgré les assurances répétées de la part des responsables de l'institution qu'il convenait de maintenir des taux bas pour être sûr de soutenir suffisamment l'économie...

L'inflation harmonisée aux normes européennes (IPCH) a atteint 2,1% en Allemagne sur un an en avril, dépassant pour le deuxième mois consécutif l'objectif de la BCE et seulement 1,6% France, toujours en rythme annuel.

Bénéteau recherché, Ubisoft sanctionné

La holding de tête de Rothschild en France, ex-Paris-Orléans, a grimpé de 8,7% après avoir présenté des revenus records au premier trimestre, dans chacun de ses métiers. Le spécialiste du pesage, Precia, a signalé un fort redémarrage (+19%) du chiffre d'affaires au premier trimestre, et gagné près de 7%.

L'énergéticien EDF a pour sa part réussi à gagner 1,4% après avoir pourtant fait état de "discussions difficiles" avec Bruxelles concernant son projet de réorganisation.

Dans l'autre sens, Ubisoft a lâché 11,6% dans le sillage de résultats trimestriels records mais bien en deçà des attentes du marché et de prévisions jugées peu engageantes.

Sur le segment biotechs, le pionnier de la nanomédecine Nanobiotix a conclu un nouvel accord de licence -après la rupture du précédent avec le taïwanais PharmaEngine en mars dernier à l'initiative de Nanobiotix- pour son produit phare NBTXR3 (conçu pour détruire les tumeurs cancéreuses lorsqu’il est activé par radiothérapie) en Asie, mais grappillé seulement 1,8% au final.

Au chapitre énergétique, les cours du brut rebondissaient, aidés par un recul moindre que prévu des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis et par les dernières prévisions de l'Opep, qui table toujours sur un fort rebond de la demande en 2021. Le baril de Brent reprenait en fin de journée 1,56% à 69,62 dollars, et celui de WTI 1,59% à 66,32 dollars.

Du côté des devises, les investisseurs revenaient massivement sur le billet vert dans la perspective d'un relèvement plus ou moins proche (en tout cas plus proche que prévu jusqu'alors) des taux d'intérêt. L'euro retombait lourdement (-0,64% à 1,2072 dollar).