(BFM Bourse) - L’indice parisien a clôturé en baisse de 0,19% à 6.210,22 points mardi, pénalisé par un indicateur américain qui a ravivé les peurs sur l’inflation. Le pétrole plonge également.
Le rebond n’a guère tenu. Alors qu’il s’est adjugé jusqu’à 1,3% au cours de la séance, le CAC 40 a terminé la journée de mardi sur un nouveau repli, son quatrième consécutif, cédant 0,19% à 6.210,22 points.
La bascule s’est opérée au cours de l’après-midi, après la publication de l’enquête sur les ouvertures de postes aux Etats-Unis, appelée Jolts (pour "Job openings and Labour survey"). Les emplois vacants se sont établis à 11,24 millions en juillet, selon le département américain du travail, alors que les économistes tablaient sur un chiffre de 10,3 millions, d'après un consensus cité par CNBC.
"Les taux courts américains se sont redressés à la suite de la publication de l’enquête Jolts, atteignant un plus haut depuis 2007", souligne Alexandre Baradez, analyste de marché chez IG France. Ces données "ont montré que le marché de l’emploi reste dynamique avec en toile de fond le risque que les hausses de salaires se transmettent sur les prix et donc l’inflation globale", poursuit-il.
Tensions entre Taïwan et la Chine
L’analyste pointe également les tensions entre la Chine et Taïwan pour expliquer le retournement de marché. Taipei et Pékin ont eu de vifs échanges à propos d'une récente série d'incursions de drones chinois au-dessus des îles taïwanaises de Kinmen, la présidente taïwanaise promettant mardi "de fermes contre-mesures".
De plus, les marchés commencent à se rendre compte que les grandes banques centrales sont prêtes à laisser l'économie se diriger vers une récession pour lutter contre l’inflation. "Les récentes déclarations des banquiers centraux montrent qu’ils ne sont pas mal à l’aise avec cette idée, si c’est le prix à payer", note Alexandre Baradez. Le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, a à ce titre expliqué ce mardi sur la chaîne de télévision espagnole TVE qu’il n’excluait pas une récession technique modérée et temporaire dans la zone euro.
Du côté des indicateurs européens, l’inflation allemande est repartie à la hausse au mois d’août s’élevant sur un an à 7,9% sur un an contre 7,5% le mois précédent, selon les chiffres provisoires publiés par l’agence des statistiques Destatis.
Forte baisse du pétrole
Sur les autres marchés, l’euro progresse de 0,2% face au dollar à 1,0019 dollar. Les contrats pétroliers, eux, subissent une forte correction, pénalisés par les craintes de récession ainsi que par d’importants confinements dans la région de Pékin en Chine, le pays pratiquant toujours une politique "zéro covid" qui l’amène à prendre des mesures drastiques pour enrayer les contaminations.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre dévisse de 5,7% à 99,06 dollars, quand son homologue américain, le WTI, pour livraison le même mois, perd 5,6% à 91,56 dollars le baril.
Du côté des valeurs, les actions des groupes pétroliers et parapétroliers ont subi des dégagements dans le sillage de la chute des cours de l’or noir. CGG a abandonné 5% et Totalenergies a baissé de 3,6%.
Sanofi s'est adjugé 1,5% alors que l’autorité de santé des États-Unis (FDA) a accepté d'accorder un examen prioritaire à sa demande de licence de produit biologique relative à l'efanesoctocog alpha (codéveloppé avec Sobi) pour le traitement de l'hémophilie A.
Orpea a gagné 1,8% après s'être engagé à rembourser certaines aides publiques indûment perçues.
Carrefour a redonné pour sa part 2,7%, pénalisé une dégradation de JP Morgan qui passe désormais à neutre contre surperformance précédemment.
Du côté des petites et moyennes capitalisations, Poxel a avancé de 5,8% alors que la société de biotechnologies a annoncé mardi des premiers résultats positifs pour l’étude de phase II évaluant son candidat médicament PXL065 pour traiter "la maladie du soda". Afyren a gagné près de 6%, la "greentech" clermontoise vient d'annoncer la signature de contrats stratégiques avec deux acteurs des marchés de la cosmétique et de la nutraceutique.