(BFM Bourse) - À la veille de la décision de la Réserve fédérale en matière de taux d'intérêts, les opérateurs parisiens se sont abstenus de prendre des positions marquées mardi. Dans un marché attentiste, le CAC 40 a tout de même timidement (+0,24%) progressé, tandis que les cours pétroliers se sont nettement assagis après l'envolée de lundi.
Le CAC 40 encaisse le choc. Lundi, l'indice phare tricolore avait limité lundi son recul à -0,94% (après s'être hissé vendredi à son meilleur niveau de clôture depuis 2007). Ce mardi, le principal baromètre de la Bourse de Paris a boucle la séance de sur un léger rebond de 0,24% à 5.615,51 points, dans un volume d'échanges moyen de 3,3 milliards d'euros.
Les opérateurs se sont principalement attachés à relativiser les conséquences de l'attaque du week-end sur la plus grande usine de traitement de Saudi Aramco, à Abqaiq, ainsi que l'un de ses principaux gisements, à Khurais, amputant la production saoudienne de l'équivalent de 5,7 millions de barils par jour. L'Agence internationale de l'énergie a résumé la situation en assurant que "pour le moment, les marchés sont bien approvisionnés avec de nombreuses réserves commerciales".
En fin d'après-midi, des responsables saoudiens ont par ailleurs indiqué à Reuters que la retour à la normale de l'appareil productif d'Aramco ne devrait pas prendre plus de deux à trois semaines. La réaction du marché pétrolier ne s'est pas fait attendre, les deux références mondiales de brut cédant environ 5%, soit un peu moins de la moitié de leurs gains enregistrés lundi. Vers 18h, le baril de Brent cède 5,03% à 65,55 dollars quand le baril de WTI recule de 4,71% à 59,72 dollars.
Wall Street a d'ailleurs encore moins bronché que les places européennes lundi soir, ne cédant pas plus de 0,3% en clôture. À 18h, mardi, les trois principaux indices de la place new-yorkaise évoluaient autour de l'équilibre (+0,1% pour le Nasdaq, -0,1% pour le Dow Jones). À l'instar des opérateurs européens, les investisseurs américains sont loin de se précipiter à l'achat, l'imminence de la décision de la banque centrale américaine les incitant à temporiser.
Vers une nouvelle baisse de taux de la Fed mercredi
À la suite du paquet de mesures ultra-accommodantes délivré la semaine dernière par la BCE, la Réserve fédérale pourrait baisser son taux directeur d’un quart de point. Mais selon Vincent Boy, analyste marché chez IG France, cela ne devrait pas suffire à faire cesser les critiques du président américain. Comme il l'a maintes fois répété sur Twitter, Donald Trump estime en effet que la Fed se laisse distancer par son homologue européenne et lui préconise une baisse d'un point complet, voire la mise en place d’un nouveau QE (Quantitative Easing). "Nous anticipons une communication négative de l’administration américaine suite à la décision de la Fed, d’une part pour faire ressortir l’impact de la guerre commerciale sur l’économie en Chine et d’autre part pour faire davantage pression sur la réserve fédérale pour encourager une politique encore plus accommodante", indique-t-il.
Virbac se distingue, Technip souffre
Du côté des valeurs, c'est le relativement discret laboratoire vétérinaire Virbac qui s'est distingué avec un bond de 18%, l'amenant à un plus haut niveau depuis 2016 en Bourse, après le relèvement de ses perspectives 2019.Les valeurs pétrolières ont pour suivi des trajectoires plus diverses. Porté par le relèvement de recommandation de JP Morgan et par la flambée du brut lundi, Total a enregistré une hausse de 1,8% à la mi-journée, avant d'effacer la totalité de ses gains (+0,08% en clôture) en réaction au net recul des prix du brut mardi après-midi. À l'opposé, TechnipFMC a corrigé de 6,2%, soit la plus forte chute du CAC après avoir signé la plus forte hausse de l'indice phare lundi. Sur le SRD, les parapétrolières ont connu des fortunes diverses avec une hausse de 12% pour Bourbon et des replis de 4,9% pour Maurel et Prom et de 3,9% pour Schlumberger, alors que CGG a fini proche de l'équilibre (-0,2%).
Michelin a reculé de 1,1%, le pneumaticien ayant déploré le manque de compétitivité de quatre de ses usines françaises.
Deux valeurs se sont en outre inscrit en net repli après l'annonce d'opérations financières : Soitec (-1,6%) et Ubisoftt (-3%). Le fabricant de matériaux semi-conducteurs a fait part de la vente d'un bloc de 3,3% du capital par un groupe de managers. Chez l'éditeur de jeux vidéo, c'est l'émission d'obligations convertibles à termes en actions, pour un montant de 500 millions d'euros, qui pèse sur le cours.
Sur le marché des changes, l'euro rebondit nettement face au dollar (+0,54%) à 1,1058 vers 18h10.