(BFM Bourse) - Après une hausse de 4% sur les trois séances de lundi à mercredi, la Bourse de Paris reprend son souffle et cède 0,5% jeudi soir. La baisse aurait pu être plus importante sans les annonces de la Banque centrale européenne alors que les Etats-Unis ont renoué avec la croissance au troisième trimestre.
Entre résultats trimestriels, données économiques en provenance des Etats-Unis et discours de Christine Lagarde, la Bourse de Paris été submergée par de nombreuses actualités ce jeudi.
La Bourse de Paris est parvenue à limiter ses pertes à 0,51% à 6.244,03 points après avoir cédé plus de 1% sous les 6.200 points peu avant 14h00. La tendance était lourde à Paris avant les annonces de la Banque centrale européenne (BCE).
Comme prévu, la BCE a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base, soit 0,75%. Le but affiché: contenir la hausse des prix encore élevée en zone euro, attisée par les conséquences de la guerre en Ukraine. Avec ce nouveau tour de vis, le troisième depuis le mois de juillet, la BCE affiche sa détermination à combattre une inflation qui a atteint 9,9% en zone euro en septembre sur un an, soit près de cinq fois son objectif fixé à 2%. L'euro repassait sous la parité, à 0,9999 dollar après ces annonces.
Le marché se concentre sur le fait que "la BCE note un ralentissement de l'économie de la zone euro et qu'elle va en tenir compte dans sa politique monétaire et se montrer moins agressive" remarque Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France, cité par l'AFP. Les investisseurs y voient le signe d'un ralentissement du rythme de hausse des taux des gardiens de l'euro.
L'effet a été immédiat sur le marché obligataire. En hausse avant les déclarations de Christine Lagarde, les rendements sur les obligations souveraines en zone euro se sont détendus. Le taux de la dette allemande à dix ans est passé à 2,01%, son homologue français de même échéance est descendu à 2,51% tandis que le taux italien baissait à 4,10%.
Les investisseurs ont pris connaissance au même moment d'une nette accélération de l'activité Etats-Unis, où le PIB a progressé contre toute attente de 2,6% en rythme annualisé entre juillet et septembre après deux trimestres de contraction de l'économie américaine.
La grande distribution en tête de gondole des hausses
Les opérateurs de marché ont continué par ailleurs de décortiquer les nombreuses publications d’entreprises. A ce sujet, Casino (+15,72%) et Carrefour (+2,90%) ont tiré vers le haut la cote parisienne, après des chiffres jugés rassurants. Le propriétaire de Monoprix a en outre annoncé qu’il envisageait de céder une partie de sa participation dans le groupe brésilien Assai pour 500 millions d’euros, pour poursuivre ainsi son désendettement.
TotalEnergies a pris 2,4% alors que le groupe a engrangé des bénéfices de 6,6 milliards de dollars au troisième trimestre. Le résultat net ajusté s’est inscrit à 9,9 milliards de dollars, alors que les analystes tablaient sur 9,6 milliards d’euros, selon un consensus cité par Royal Bank of Canada.
STMicroelectronics termine en baisse de 7% malgré la publication de résultats trimestriels de bonne facture. "A moins d’une méga-bonne surprise sur la publication, le marché sanctionne", soupire un analyste financier.i et Schneider Electric (-3,4%) et Capgemini (-1,8%) ont été également sanctionnés après la publication de leur point trimestriel.
Orpea a chuté de 15,3% au lendemain de l’annonce d’une entrée en négociations avec ses créanciers pour restructurer sa dette. La valeur a pâti d’une dégradation de Société Générale de "conserver" à "vendre". Par ailleurs, deux groupes français sont entrés au capital redoutant la prise de contrôle du groupe par des fonds étrangers.
Hors SBF 120, Mersen a bondi de 10,20%. Le groupe qui a vu le jour en Lorraine a relevé ses objectifs annuels, portés par la forte demande pour les semi-conducteurs et les énergies alternatives.
Du côté des contrats pétroliers, le Brent de mer du Nord pour livraison en décembre prend 0,7% à 96,71 dollars le baril tandis que le WTI à New York avance de 0,9% à 89,10 dollars le baril.