(BFM Bourse) - Les investisseurs ont rapidement réduit leurs positions sur les sociétés qui semblaient les plus à même de bénéficier d'une vive reprise de l'économie, craignant qu'une reprise épidémique ne vienne assombrir l'éclaircie conjoncturelle attendue. Pour la troisième fois cette année seulement, le CAC 40 a perdu plus de 2%.
Les craintes liées à l'émergence de nouveaux variants du coronavirus combinée à un taux de vaccination encore insuffisant pour espérer écarter à coup sûr une reprise épidémique ont repris le dessus jeudi en Bourse de Paris. Entamée lors de la séance "des quatre sorcières" du 18 juin juin dernier, la correction plutôt bénigne à l'œuvre ces dernières semaines s'est brutalement amplifiée. Le baromètre du marché parisien a flanché de 2,01% à 6.396,73 points, soit la troisième plus forte baisse depuis le début de l'année.
Au lendemain des nouveaux records en clôture inscrits par le S&P 500 et le Nasdaq à Wall Street, où les opérateurs ont salué le pragmatisme de la Fed, la correction gagnait également les indices américains, dans une moindre mesure toutefois. Au moment de la clôture européenne, le Nasdaq perdait un peu moins de 1%, le S&P 500 -0,8% et le Dow Jones -0,65%.
Après les récents sommets atteints par les principaux indices mondiaux (dont de nouveaux pics historiques pour le CAC 40 "total return", le CAC 40 de base se hissant de son côté à des niveaux inconnus depuis septembre 2000), ce brusque refroidissement de l'atmosphère s'explique par un regain de craintes économiques. D'une part, le manque de main-d'oeuvre (aux Etats-Unis) et les différents goulots d'étranglement de la production (en Asie notamment) opposent une certaine contrainte à la ré-accélération de l'économie. D'autre part, la diffusion du variant delta du coronavirus, beaucoup plus contagieux, ajoute aux inquiétudes dans un contexte où le taux de vaccination ralentit alors qu'il faut convaincre une population désormais plus réticente.
Un seul rescapé parmi les 40 valeurs de l'indice phare
Seule Safran, avec un gain de plus de 1% (inattendu dans ce contexte) est parvenu à échapper à la purge qui a emporté les 39 autres valeurs de l'indice phare de la Bourse de Paris n'échappait à la purge à la mi-séance. Carrefour (-4,7%) s'est retrouvé en dernière place du palmarès après une note saignante de Bernstein, le bureau d'études qualifiant le distributeur de "mastodonte en voie de disparition". Publicis a cédé 3,7%, les groupes du luxe (-3,4% pour Kering et -3,2% pur LVMH, à quinze jours de la publication semestrielle de ce dernier) n'ont pas été épargnés. Stellantis, Worldline, ArcelorMittal ou encore L'Oréal ont également fini sur des replis de 3% et plus.
Le reste de la cote n'était pas mieux loti puisque neuf titres du SBF 120 sur dix terminaient dans le rouge. Parmi les rares actions recherchées Sartorius Stedim Biotech, imperturbable dans sa chasse aux records, a pris 1,6%. Les producteurs de tests Eurofins et bioMérieux ont gagné 1,5% chacun, et Iliad (+0,3%) a réussi à garder la tête hors de l'eau grâce à un relèvement de conseil de HSBC. Les variations étaient nettement plus prononcées dans l'autre sens (-13,5% pour Solutions 30 qui reconvoque son assemblée générale extraordinaire, -5,7% pour Lagardère et -5,6% pour Elior).
Après l'obtention de la désignation de "breakthrough therapy" de la part de la FDA (désignant une percée thérapeutique majeure) pour son vaccin anti-chikungunya, la biotech nantaise Valneva a tout juste terminé dans le vert (+0,17%), contrastant avec un début de séance en nette progression.
Le pétrole résiste vaille que vaille
Malgré l'incertitude quant aux conséquences de l'échec des négociations entre les pays producteurs et le regain d'inquiétudes macro-économiques, les cours du pétrole revenaient aux alentours de l'équilibre à 73,45 dollars (+0,03%) pur le Brent et 72,14 dollars (-0,08%) pour le WTI en fin de journée.
Du côté des changes, la monnaie unique profitait de la confusion pour reprendre 0,45% à 1,1844 dollar. Le Bitcoin redonnait quant à lui près de 5% à 32.865 dollars.